Les yogis en fermant les yeux, en écoutant leur corps, ont constaté depuis longtemps que les sensations corporelles étaient variables.
Faute de mots plus appropriés, il y a plusieurs milliers d’années, ils ont appelé cette sensation qui circule dans le corps le « prana ».
Prana exprime le fait de bouger et désigne ce qui initie le mouvement et par extension la vie même. Le prana est donc simplement un terme qui décrit cette énergie présente dans le corps, que l’on peut sentir dans de nombreuses circonstances.
L'expérience au quotidien
Vous en faites quotidiennement l’expérience lorsque vous en colère, cette « énergie » ou « prana » monte dans la partie haute de votre corps, vous devenez rouge, vous sentez vos poings se fermer, vos muscles se contracter pour vous redresser et passer à l’action.
D’ailleurs, ne dites-vous pas que vous sentez l’énergie « vous chauffer ou vous monter à la tête » ?
Inversement, lorsque vous vous sentez triste, vous sentez un affaiblissement de votre énergie, vous sentez que vos épaules s’enroulent, votre thorax s’enfonce et que vos jambes ne vous portent plus, votre respiration est plus ténue. L’énergie vous quitte, les yogis diraient que votre prana est affaibli.
Toutes les expressions comme la « peur au ventre », en avoir « plein le dos », « rougir d’émotion »et bien d’autres encore, montrent à quel point il existe une interaction entre les émotions et notre corps de chair et d’os.
Le mot « prana » vient du préfixe « pr » qui est la racine que l’on trouve dans « premier », c’est-à-dire ce qui est avant. Le suffixe « an » est la même racine que l’on retrouve dans les mots « animer », « animal » et qui signifie « mouvement ».
L’expression des émotions
Les émotions sont des réactions automatiques qui ont pour fonction de nous permettre d’agir rapidement et du mieux possible.
Elles sont à l’origine de réactions physiologiques spécifiques, que ce soit la variation de la fréquence cardiaque et de son intensité, la variation de la fréquence respiratoire, le niveau de transpiration, l’envie d’uriner ou l’accélération du transit pour ne citer que les principales.
Elles déclenchent aussi des contractions musculaires nécessaires à l’action. Elles sont souvent directement perceptibles : on les ressent dans la nuque, le dos, les mâchoires.
Parfois elles à peine perceptibles, bien qu’elles laissent une sensation générale désagréable. Parmi les contractions musculaires on peut citer également les mimiques faciales caractéristiques de l’émotion : colère, stupeur, dégoût, peur, joie, tristesse.
Enfin des pensées sont directement en rapport avec l’objet de l’émotion. Les émotions et l’anxiété vont se traduire par des sensations localisées et stéréotypées.
Les réactions dans l’anxiété :
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Des réactions physiologiques
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Des réactions musculaires
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Des réactions corporelles et des mimiques faciales
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Des pensées spécifiques
Mal dans son corps, mal dans sa peau, mal dans sa tête
Ces sensations corporelles ou « marqueurs corporels » comme les nommes Antonio Damasio, l’un des plus grands spécialistes des émotions, vont envoyer des messages au cerveau et vont vous faire entrer dans un cercle vicieux.
Lorsqu’une angoisse vous oppresse et vous serre la poitrine, que vous ne pouvez plus respirer, vous vous sentez mal et vous renforcer votre inquiétude.
Lorsque vous êtes pris dans votre sentiment anxieux, de ruminations, votre corps est crispé.
Ces manifestations du « prana bloqué » sont tout à fait à l’opposée de sensation de bien-être qui se caractérise par une sensation de légèreté, de fluidité et de dilatation, un corps perçu comme agréable. Les yogis disent alors que « prana circule ».
C’est cette sensation-là que l’on ressent en pratiquant les exercices de yoga à la place des tensions désagréables. En plus de cette pratique, il existe des compléments alimentaires à base de plantes pour réduire l'anxiété.
Evaluer son mal-être corporel pour se libérer
Savoir ce qui se passe précisément dans son corps est une étape essentielle en yoga-thérapie. C’est le premier exercice que vous allez faire, car vous en aurez besoin pour vous libérer de l’anxiété.
Vous allez observer ce qui se passe, ce que vous ressentez dans votre corps. Vous localiserez la sensation ressentie et vous en évaluerez son intensité.
Pour y parvenir il suffit de vous poser la question : « Qu’est-ce que je ressens dans mon corps ? », puis de balayer votre corps mentalement, région par région.
Vous pouvez commencer par le front, puis les yeux, ensuite les mâchoires et descendre ainsi le long du corps.
Une fois les tensions ou les douleurs identifiées, vous allez les évaluer sur une échelle que l’on appelle « échelle des sensations corporelles (ESC) » Comme son nom l’indique, c’est une échelle qui permet d’évaluer de manière subjective l’intensité des manifestations corporelles de votre anxiété.
L’échelle de 0 à 10 est un repère qui permet de savoir comment évolue la sensation dans votre corps, elle n’est en rien objective. Soyez très décontracté pour donner une valeur.
Bien qu’elle soit subjective, elle est très pertinente et rarement mise en défaut. Elle est empruntée à la psychothérapie cognitivo-comportementale et aux échelles d’évaluation de la douleur.
Attention, cet outil est fait pour évaluer la sensation que l’on a dans son corps au moment où l’évaluation se pratique. Il ne s’agit pas d’évaluer une sensation passée.