Avez-vous déjà entendu parler de la maladie de Hashimoto ? Il s’agit d’une affection auto-immune principalement liée à la thyroïde. En effet, ici, le système immunitaire attaque par erreur cette glande située à la base du cou, ce qui entraîne une inflammation chronique. Mais comment reconnaître la maladie de Hashimoto ? Quels en sont les symptômes et les causes ? Comment la diagnostiquer ? Découvrez tout cela dans notre article.
En savoir plus sur la maladie de Hashimoto
Qu’est-ce que la maladie de Hashimoto ?
La maladie de Hashimoto, aussi appelée thyroïdite lymphocytaire chronique, est une maladie auto-immune où le système immunitaire attaque la glande thyroïde. Attaquée, la thyroïde s’enflamme et fonctionne alors au ralenti. On constate donc une diminution de la production d’hormones thyroïdiennes. Et sur le long terme, cette réduction de production hormonale entraîne une hypothyroïdie permanente ; ce qui a pour résultat d’affecter non seulement le métabolisme, mais aussi de nombreux autres systèmes du corps.
Quelques chiffres clés au sujet de la maladie de Hashimoto
Aujourd’hui, on estime que la maladie de Hashimoto touche environ 5 % de la population mondiale, et c’est un chiffre qui continue de croître. De plus, on estime que cette affection auto-immune est à peu près huit fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. S’il n’y a pour l’instant pas d’explication à cela, des facteurs hormonaux pourraient avoir un rôle. Par ailleurs, la maladie de Hashimoto se manifeste principalement chez les adultes d’âge moyen, mais cela n’exclut pas pour autant les plus jeunes. Enfin, c’est une maladie qui est assez courante chez les personnes ayant dans leur famille des antécédents de troubles thyroïdiens.
Quels sont les symptômes de la maladie de Hashimoto ?
Des symptômes physiques
Les symptômes de la maladie de Hashimoto sont plutôt nombreux, c’est pourquoi son diagnostic peut être difficile. Parmi les symptômes physiques, voici ci-dessous une liste de ce que peuvent ressentir les personnes atteintes de Hashimoto :
- Fatigue excessive : une fatigue intense et persistante, malgré de bonnes nuits de sommeil, est un des symptômes les plus fréquents et les plus marquants de la maladie.
- Prise de poids inexpliquée : les hormones thyroïdiennes régulent le métabolisme, donc la capacité du corps à brûler les calories. En cas de déficit hormonal, le métabolisme ralentit, ce qui peut entraîner une prise de poids sans explication.
- Sensibilité au froid : un dysfonctionnement de la thyroïde entraîne souvent une sensation de frilosité, du fait que la thyroïde participe à la régulation thermique.
- Problèmes cutanés : la peau peut devenir sèche, pâle et froide au toucher. Les cheveux peuvent devenir secs, cassants et tomber plus facilement. Certains ont même des démangeaisons sur certaines zones.
- Troubles menstruels : chez les femmes, la maladie peut causer des irrégularités dans le cycle menstruel, avec des périodes plus abondantes ou irrégulières. Dans certains cas, cela peut même aboutir à une infertilité.
Des symptômes émotionnels et cognitifs
La maladie de Hashimoto n’affecte pas seulement le corps, mais aussi l’esprit. Alors après les symptômes physiques, parlons maintenant des symptômes émotionnels et cognitifs :
- Dépression et anxiété : La réduction des hormones thyroïdiennes affecte la production de sérotonine. Ainsi, généralement les personnes atteintes de Hashimoto font fréquemment face à des épisodes de tristesse intense, de dépression et d’anxiété.
- Brouillard mental et troubles de la mémoire : Hashimoto peut entraîner ce que l’on appelle un « brouillard mental », caractérisé notamment par une difficulté à se concentrer, des oublis fréquents, des difficultés à se souvenir de faits simples.
- Perte de motivation et apathie : une baisse de motivation peut être observée chez les personnes atteintes de cette maladie. Certaines activités du quotidien deviennent plus compliquées à réaliser, ce qui in fine peut nuire à la qualité de vie globale.
Quelles sont les causes de la maladie de Hashimoto ?
Des causes génétiques
De plus en plus, la prédisposition génétique tient une place importante dans le développement de la maladie de Hashimoto. En effet, plusieurs études ont montré que les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles thyroïdiens, notamment d'autres maladies auto-immunes, présentent un risque plus élevé de développer la maladie que d’autres personnes lambdas.
Des facteurs environnementaux
En dehors de la prédisposition génétique, il existe aussi des facteurs externes pouvant déclencher ou aggraver la maladie de Hashimoto, comme :
- Une carence en iode : un manque en iode peut altérer la fonction thyroïdienne. Dans les régions du monde où l’alimentation est pauvre en iode, on note une prévalence plus élevée de troubles thyroïdiens.
- Un stress chronique : le stress émotionnel et physique perturbe le système immunitaire, ce qui peut augmenter le risque d’une attaque auto-immune de la thyroïde.
- Des infections virales : certaines infections virales pourraient aussi jouer un rôle dans le déclenchement de Hashimoto, car elles peuvent stimuler une réponse immunitaire excessive.
Un lien avec d’autres maladies auto-immunes ?
Chez les personnes atteintes de la maladie de Hashimoto, on note qu’il y a un risque accru de développer d’autres maladies auto-immunes. Parmi elles, on peut notamment parler du diabète de type 1, du lupus ou encore de la polyarthrite rhumatoïde. Ce phénomène s'explique du fait du dérèglement général du système immunitaire, pouvant alors s’attaquer à divers tissus du corps.
Comment diagnostiquer la maladie de Hashimoto ?
Un examen clinique et des antécédents médicaux
En règle générale, le diagnostic de la maladie de Hashimoto s’appuie en premier lieu sur une combinaison d’examen clinique et de discussions sur les antécédents familiaux de la personne en question, particulièrement en ce qui concerne les maladies thyroïdiennes, mais aussi plus globalement les maladies auto-immunes. À noter que durant l’examen, le médecin vérifie généralement s’il y a un goitre, signe d’une inflammation de la thyroïde.
Des analyses de laboratoire
Pour compléter le premier diagnostic établi à la suite d’un examen clinique chez un professionnel, des analyses sanguines sont souvent prescrites. Ces tests incluent :
- TSH : si la TSH est haute, cela veut dire que l’hypophyse, qui régule la thyroïde, essaie de compenser un faible taux d'hormones thyroïdiennes.
- Anticorps antithyroïdiens : la présence d’anticorps antithyroïdiens (anti-TPO et anti-Tg) confirme le caractère auto-immun de la maladie.
- T3 et T4 : le dosage de la T3 et T4 évalue directement le niveau d’hormones thyroïdiennes, indiquant le degré d'hypothyroïdie.
D’autres examens, si besoin
Pour finir, une échographie de la thyroïde peut également être réalisée. Cet examen permet d’observer la taille et la texture de la glande, et de détecter d’éventuels nodules. Cela permet aussi d’évaluer la progression de l’inflammation.
Conclusion
Finalement, la maladie de Hashimoto est une affection chronique qui, bien que complexe, peut être gérée efficacement avec un diagnostic précoce et un suivi médical adapté. Si vous avez des doutes, surveillez vos symptômes physiques et émotionnels avant d’aller voir un professionnel de santé qui établira un diagnostic précis sur la base d’un examen clinique, d’analyses sanguines et d’une échographie. Et pas d’inquiétudes, en adoptant un mode de vie sain et en suivant les traitements prescrits, il est possible de vivre normalement et de limiter les impacts de la maladie sur le quotidien.