5 erreurs à éviter qui retardent la cicatrisation des plaies

5 erreurs à éviter qui retardent la cicatrisation des plaies

Écrit par : Remi SHRIVASTAVA

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Temps de lecture 5 min

La cicatrisation est un processus biologique complexe qui nécessite des conditions spécifiques pour se dérouler efficacement. Même les plaies les plus simples ne doivent pas être prises à la légère, car la moindre erreur peut retarder leur guérison et entraîner des complications. Voici les cinq erreurs les plus fréquentes à éviter pour assurer une cicatrisation optimale et prévenir les risques associés.

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Erreur n°1 : négliger le nettoyage de la plaie

Effectuer un nettoyage propre et rigoureux est une première étape clé dans la cicatrisation : en effet, ne pas négliger cette pratique peut conduire à prévenir les infections et ainsi optimiser la cicatrisation. 

Pour nettoyer une plaie superficielle, il est recommandé d’utiliser de l’eau tiède et du savon afin d’éliminer la majorité des germes. Ensuite, un rinçage doux et soigneux doit être effectué. Au cours de chaque changement de pansement , la plaie peut être nettoyée à l’eau ou à l’aide de sérum physiologique.

De plus, il est important de respecter certaines règles d’hygiène pour que le nettoyage soit bien effectué. Par exemple, les mains doivent être correctement lavées en amont. Le matériel doit quant à lui être vérifié avant son utilisation (notamment la date de péremption). Par exemple, un flacon de chlorhexidine ne doit pas être conservé au-delà de 14 jours après ouverture. Passée cette période, des germes risqueraient de se multiplier et de contaminer la plaie. 

Erreur n°2 : utiliser des produits inadaptés ou irritants

Dans certaines situations, principalement si la plaie est assez profonde ou étendue, un antiseptique doit être appliqué. Il existe plusieurs familles d’antiseptiques différents, chacune ayant des capacités différentes. Pour être sûr de faire le bon choix, il est tout à fait possible de se faire conseiller par son pharmacien.

Pour une bonne utilisation, l’association de plusieurs produits antiseptiques est à proscrire . Cette pratique risquerait d’annuler les effets bénéfiques des produits ou au contraire de créer un mélange irritant et agressif pour la peau.

Le choix du pansement est également important : celui-ci doit être adapté aux besoins spécifiques de la plaie pour favoriser une cicatrisation optimale. Une plaie a besoin d’un environnement humide pour bien se régénérer. Ainsi, si la plaie présente des écoulements importants, un pansement absorbant permettra de contrôler l'humidité tout en évitant la macération. À l’inverse, si la plaie est sèche, un pansement hydrogel offrira un milieu favorable à la cicatrisation en maintenant une hydratation adéquate.

Erreur n°2 : utiliser des produits inadaptés ou irritants

Erreur n°3 : oublier de protéger la plaie contre les agressions extérieures

L’un des rôles principaux de la peau est de protéger l’organisme des éléments extérieurs (microbes, pollution) … Lorsqu'une plaie se forme, cette protection est compromise, ce qui expose les tissus à des risques d'infection et ralentit la cicatrisation. Pour éviter cela, il est essentiel de protéger la plaie avec un pansement adapté.

Un pansement agit comme une barrière physique contre les germes, la poussière et les frottements, tout en maintenant un environnement approprié (donc humide) qui favorise la régénération des tissus. Un environnement humide accélère la cicatrisation, réduit la formation de croûtes et aide à prévenir la déshydratation des tissus. 

Erreur n°4 : retirer le pansement trop tôt ou trop souvent

C’est un principe de base : la fréquence de changement du pansement doit être relativement réduite. En règle générale, un pansement doit être changé tous les 2 jours, hormis les 2 à 3 premiers jours où il est préférable de le changer quotidiennement.

Changer un pansement trop fréquemment peut au contraire avoir des effets délétères sur la cicatrisation. En effet, à chaque retrait, les tissus fragiles qui se forment peuvent être arrachés, ralentissant ainsi ce processus de régénération. Par ailleurs, entre chaque changement, le pansement ne doit pas être manipulé ou légèrement décollé : il doit rester bien occlusif pour éviter tout risque d’infection.  

Erreur n°5 : ignorer les signes d’infection ou de mauvaise cicatrisation

La surveillance attentive de l'état de la plaie est essentielle pour détecter rapidement tout problème et intervenir en conséquence . En observant l’évolution de la plaie, on peut repérer les signes d'infection ou de mauvaise cicatrisation avant qu’ils ne s'aggravent.

Parmi les signes à surveiller, on retrouve l’apparition de la douleur, la rougeur, la chaleur au niveau de la plaie, ainsi que l'apparition d'un œdème (gonflement). Il s’agit des principaux signes indiquant une inflammation. Accompagnés de fièvre, ces symptômes peuvent indiquer une infection.

Dès l’apparition de ces signes, il est crucial de consulter un professionnel de santé. Une prise en charge rapide est essentielle, car une infection non traitée peut non seulement retarder la cicatrisation, mais aussi entraîner d’autres complications.

 ignorer les signes d’infection ou de mauvaise cicatrisation

"Une cicatrisation réussie repose sur une hygiène rigoureuse et une surveillance attentive des plaies."

En somme, la cicatrisation des plaies est un processus complexe qui nécessite des soins et une surveillance rigoureuse. En évitant des erreurs les plus courantes telles que négliger l’hygiène, utiliser des produits inadaptés ou manipuler la plaie trop fréquemment, vous créez un environnement favorable à une guérison rapide et optimale. Il est également crucial de comprendre que la cicatrisation ne dépend pas uniquement des soins, mais aussi de votre état général. En effet, votre état général joue également un rôle fondamental dans le processus de guérison. Une bonne hygiène de vie incluant une alimentation équilibrée, un sommeil réparateur et une hydratation adéquate est à privilégier. De plus, éviter des comportements nuisibles comme le tabac ou l’alcool, qui altèrent la circulation sanguine, permet de maximiser la capacité de votre corps à réparer les tissus endommagés. En intégrant ces bonnes pratiques dans votre quotidien, vous favorisez une guérison plus rapide et plus efficace tout en préservant la santé de votre peau à long terme.

Nettoyer correctement les plaies pour éviter les infections.

Utiliser des produits adaptés et éviter les mélanges irritants.

Protéger la plaie avec un pansement adapté.

Ne pas changer le pansement trop fréquemment.

Surveiller les signes d’infection ou de mauvaise cicatrisation.

Foire Aux Questions

Pourquoi est-il important de nettoyer une plaie ?

Un bon nettoyage élimine les germes et réduit le risque d'infection, favorisant ainsi une cicatrisation optimale.

Quel type de pansement choisir pour une plaie ?

Choisissez un pansement adapté à la plaie : absorbant pour les plaies exsudatives et hydrogel pour les plaies sèches.

Quels sont les signes d’une infection de la plaie ?

Rougeur, douleur, chaleur, gonflement ou fièvre sont des signes d'infection nécessitant une consultation médicale.

À quelle fréquence changer un pansement ?

Changez-le tous les 2 jours, sauf les premiers jours où un changement quotidien est recommandé.

Quels comportements ralentissent la cicatrisation ?

Le tabac, l'alcool, une alimentation déséquilibrée ou un manque d'hydratation peuvent altérer la régénération des tissus.

Rémi Shrivastava

Rémi SHRIVASTAVA

Rémi Shrivastava, docteur en neurosciences spécialisé dans les migraines et les douleurs trigéminales, est membre du centre de recherche INSERM Neuro-Dol, leader européen dans l’étude des douleurs chroniques. Conférencier à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand, il allie expertise scientifique et innovation grâce à une riche expérience en recherche sur les actifs naturels et leur impact sur diverses pathologies.