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Fibrine : quels traitements choisir et comment les utiliser ?

Fibrine : quels traitements choisir et comment les utiliser ?

Écrit par : Remi SHRIVASTAVA

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Publié le :

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Modifié le :

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Temps de lecture 10 min

Le traitement de la fibrine est une étape essentielle dans la prise en charge des plaies chroniques, stagnantes ou à évolution lente. Cette protéine, naturellement produite par le corps au cours du processus de cicatrisation, joue un rôle initialement protecteur. Mais lorsqu’elle s’accumule de façon excessive la fibrine devient un véritable obstacle. Sa présence excessive, notamment sur une plaie exsudative, est souvent le signe d’un déséquilibre à corriger.


Pour éliminer cette fibrine pathologique, plusieurs méthodes de détersion existent selon le type de plaie, l’état du tissu, la profondeur et le niveau d’exsudat. L’utilisation de pommades, de gels hydratants, ou de pansements spécifiques permet d’adapter les traitements à chaque situation. Le choix du traitement fibrineux doit aussi tenir compte de la douleur, des complications, et du confort  du patient au quotidien. Mais comment éviter l’apparition de fibrine sur une plaie ? 


Cet article détaille les approches les plus efficaces pour traiter une plaie fibrineuse en toute sécurité et optimiser la guérison.

Pourquoi faut-il traiter la fibrine sur une plaie ?

La fibrine fait partie du processus normal de cicatrisation, mais lorsqu’elle s’accumule excessivement, persiste ou devient anormale, elle peut bloquer la guérison. Il est donc essentiel d’identifier et de traiter la fibrine pathologique pour permettre une cicatrisation efficace.


Quand devient-elle un frein à la cicatrisation ?


La fibrine, issue de la coagulation sanguine, joue un rôle initial dans la protection des tissus après une blessure. Mais en excès ou mal résorbée, elle peut bloquer les étapes suivantes du processus cicatriciel.

Certaines situations doivent alerter :

  • Plaie stagnante : la présence prolongée de fibres coagulées empêche l’activation des fibroblastes et la progression vers la phase de reconstruction.

  • Inflammation persistante : l’accumulation de dépôts peut entretenir la réaction inflammatoire et retarder la guérison cutanée, notamment en cas de déficit vasculaire ou de pied diabétique.

  • Blocage de la régénération : le maillage protéique forme une barrière physique empêchant la reconstruction du tissu et la revascularisation locale.

  • Risque de contamination : en l’absence d'un lavage  adapté, ces dépôts favorisent l’adhésion bactérienne et exposent à des complications.


Quels sont les signes d’une fibrine pathologique ?


Il est important de différencier la fibrine normale (souvent transitoire, non problématique) de la fibrine pathologique qui nécessite un traitement. Voici les signes cliniques qui doivent alerter le soignant :

Liste des signes d’alerte :

  • Couleur : jaunâtre foncé, verdâtre ou grisâtre (vs fibrine normale jaune clair)

  • Texture : épaisse, caoutchouteuse ou crémeuse (vs texture fine ou gélatineuse)

  • Odeur : présence d'une odeur nauséabonde évoquant une colonisation ou une infection

  • Adhérence : fibrine fortement adhérente au lit de la plaie, difficile à détacher sans traumatisme

  • Évolution stagnante : absence de réduction de taille ou de bourgeonnement après plusieurs jours

  • Écoulement anormal : exsudat abondant, trouble ou purulent associé à la fibrine

  • Inflammation périphérique : rougeur ou œdème autour de la plaie persistants

Une évaluation régulière de l’évolution de la plaie est essentielle pour détecter ces signes à temps et ajuster les soins.

Adapter la stratégie de retrait tissulaire selon la plaie

En fonction de la nature des dépôts, de leur épaisseur, de leur adhérence, du niveau d’exsudat et de l’état du tissu environnant, plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre. L’objectif est toujours le même : recréer un environnement propice à la cicatrisation des plaies, avec un lit propre, humide et favorable à la reconstruction cellulaire.


La détersion (nettoyage) autolytique : favoriser la digestion naturelle de la fibrine


Cette méthode repose sur les enzymes endogènes présentes dans le sérum physiologique et les globules blancs, activées dans un milieu humide.


Indiquée pour :

  • Plaies sèches ou avec dépôts adhérents

  • Zones fragiles ou douloureuses

  • Patients à risque de complication (âge, peau fine…)

Supports :

  • Gels hydratants

  • Pansements absorbants (hydrocellulaires, hydrofibres…)

Application :
Changement tous les 1 à 3 jours. Durée : 2 à 7 jours. Si stagnation ou dépôts épais, envisager une association avec une méthode enzymatique ou manuelle.


La détersion enzymatique : accélérer la dégradation de la fibrine


Cette approche utilise des enzymes spécifiques (collagénase, papaïne...) pour cibler les débris fibrineux et favoriser leur dégradation.


Indiquée pour :

  • Dépôts épais ou persistants

  • Plaie stagnante malgré soins classiques

  • Terrain non infecté

Contre-indiquée en cas de :

  • Exsudat abondant

  • Allergie à l’enzyme

Application :
Pommade enzymatique 1 fois/jour, sous pansement absorbant. Durée : 7 à 10 jours selon évolution.


La détersion mécanique : retrait direct de la fibrine


Utilise des compresses humides, pinces, curettes ou douches à jet doux pour extraire les débris.


À privilégier si :

  • Plaie peu exsudative avec dépôts localisés

  • Tissu sous-jacent suffisamment vascularisé

Précautions :
Hydrater au préalable, éviter le saignement, évaluer la tolérance tissulaire à chaque séance.


La détersion chirurgicale : pour les cas complexes ou infectés


Réalisée par un professionnel de santé, cette méthode est réservée aux plaies à risque ou infectées.


Indiquée pour :

  • Escarre profonde ou ulcère avec charge bactérienne

  • Brûlure avec atteinte systémique


En pratique :
Acte réalisé par un médecin formé (plagiste, chirurgien…), parfois en bloc opératoire ou en chambre stérile.

Résumé


Y a-t-il de la fibrine sur la plaie ?
Non → Pas besoin denettoyage
Oui → Passez à l’étape suivante.


La plaie présente-t-elle des signes d’infection ?  Rougeur, chaleur, odeur forte, suintement purulent, fièvre :
Oui → Détersion chirurgicale / Exemples : escarre profonde, ulcère très enflammé, tissu nécrotique.
Non → Passez à l’étape suivante.


Le tissu autour de la plaie est-il fragile ou très douloureux ?  Peau fine, patient âgé, pathologie vasculaire, douleur au soin... :
Oui → Détersion autolytique (méthode douce, sans douleur) : utilise des gels et des pansements occlusifs pour ramollir la fibrine naturellement.
Non → Passez à l’étape suivante.


La fibrine est-elle épaisse, adhérente, sans infection, avec un peu d’exsudat ?
Oui → Détersion enzymatique :  utilisation de pommades à base d’enzymes (ex. : collagénase) pour dégrader la fibrine puis couvrir avec un pansement absorbant.
Non → Passez à l’étape suivante.


Peut-on faire un retrait direct sans agresser la plaie ?  Tissu sain, pas trop douloureux, patient coopérant :
Oui → Détersion mécanique possible avec une compresse, une pince, une douche tiède, ou un curetage doux.
Non → Revoir les étapes précédentes ou combiner avec autolytique.

Les traitements locaux pour aider à retirer la fibrine

Dans la gestion des plaies recouvertes de dépôts fibrineux, certaines solutions locales permettent de ramollir, désorganiser ou protéger efficacement la zone lésée. En complément d’un nettoyage manuel ou physiologique, ces options adaptent les soins au stade de cicatrisation, à la quantité d’exsudat et à l’état du tissu.

On distingue trois grandes familles :

-Gels hydratants

- Pommades enzymatiques/kératolytiques

- Gels antiseptiques/cicatrisants


Les gels à base d’eau ou d’hydrogel : ramollir la fibrine sèche


Ils favorisent la détersion autolytique en maintenant un milieu humide qui stimule les enzymes naturelles du corps. Ils sont utiles pour les plaies sèches, peu exsudatives, avec fibrine adhérente.


Indiqués pour :

  • Plaies peu exsudatives, zones sèches

  • Débris adhérents sans infection active

Mode d’emploi :

  • Application en couche fine

  • Recouvert d’un pansement occlusif

  • Renouvellement tous les 1 à 3 jours

Références disponibles :

  • Intrasite Gel®

  • Purilon Gel®

  • Nu-Gel®

  • ActivHeal® Hydrogel

  • Suprasorb G®


Les pommades enzymatiques ou kératolytiques : agir en profondeur


Elles intègrent des enzymes protéolytiques (comme la collagénase) ou des agents kératolytiques (urée, acide salicylique) pour désorganiser les couches épaisses.


Indiquées pour :

  • Plaies profondes, fibrine ancienne

  • Escarres, croûtes épaisses

Précautions :

  • Ne pas appliquer sur plaie infectée non traitée

  • Éviter le contact avec les tendons ou l’os

  • Vérifier les allergies enzymatiques

Références disponibles :

  • Collatase®, Iruxol® (collagénase)

  • Pommades à la papaïne (préparations magistrales)

  • Kératolyses à base d’urée/acide salicylique (surtout en dermato)


Gels antiseptiques et cicatrisants : protéger et soutenir la régénération


Ces gels sont particulièrement intéressants après avoir retirer la fibrine, ou en cas de risque infectieux élevé. Ils limitent la prolifération bactérienne tout en favorisant la cicatrisation (stimulation des fibroblastes, réduction de l’inflammation, hydratation).

Ils peuvent être appliqués sur plaies fibrineuses humides, lésions à bord inflammatoire, ou plaies post-opératoires à risque de colonisation.

Références disponibles :

  • ANTISCAR


Tableau comparatif :

Type de produit Effet principal Moment d’utilisation Exemples de références
Hydrogel Hydratation, autolyse Fibrine sèche (début de traitement) Intrasite®, Purilon®, Nu-Gel®, Suprasorb G®
Pommade enzymatique Digestion active de la fibrine Fibrine épaisse, plaie chronique Collatase®, Iruxol®, préparations papaïne
Pommade kératolytique Ramollissement couche cornée/fibrine Ulcère, escarre épaissie Urée 10–30%, salicylique (sur prescription)
Gel antiseptique au miel Antibactérien naturel + granulation Plaie exsudative, infectée, post-détersion Medihoney®, L-Mesitran®
Gel à l’argent Action antimicrobienne Plaie fibrineuse à risque infectieux SilvrSTAT®, Actisorb Silver®, Askina Calgitrol®
Gel cicatrisant végétal Régénération, apaisement Irritation, post-détersion, phase granulation Antiscar (Naturveda)

Choisir le bon pansement pour accompagner la détersion

Dans les plaies recouvertes de fibrine, le pansement ne se limite pas à couvrir la zone : il participe activement à la gestion de l’exsudat, à la protection des tissus fragiles et à la stimulation d’un environnement cicatriciel favorable.


Pansements pour une élimination autolytique


Ce procédé repose sur le maintien d’une humidité contrôlée, favorisant l’action des enzymes endogènes du patient.


Le pansement doit :

  • Conserver une humidité suffisante

  • Permettre les échanges gazeux

  • Être confortable et atraumatique


Options recommandées :

  • Hydrogels : à associer à un pansement secondaire occlusif

  • Hydrocolloïdes : souples, auto-adhésifs, adaptés aux plaies peu exsudatives

  • Films semi-perméables : pour recouvrir un gel ou renforcer la barrière protectrice


Pansements absorbants pour gérer l’exsudat fibrineux


Lorsque la plaie fibrineuse présente un écoulement important, il est essentiel de contrôler l’humidité afin de limiter la macération, l’inconfort ou la prolifération bactérienne. 


Les pansements absorbants assurent à la fois :

  • L’absorption de l’exsudat

  • La protection mécanique

  • Parfois une action antiseptique ou cicatrisante selon leur composition


Types de pansements adaptés :

  • Hydrofibres (ex. Aquacel®)

  • Alginates (ex. Algostéril®, Sorbalgon®)

  • Pansements combinés : imprégnés de miel médical, argent, ou charbon actif

Tableau comparatif : 

Type de pansement Quantité d’exsudat Fibrine cible Remarques
Hydrofibre Modérée à abondante Fibrine humide ou molle S’adapte à la forme de la plaie
Alginate Abondante Fibrine crémeuse ou visqueuse Nécessite pansement secondaire
Pansement au miel Faible à modérée Fibrine adhérente ou infectée Antibactérien naturel
Pansement à l’argent Modérée à élevée Fibrine à risque infectieux À utiliser en cure courte
Pansement au charbon Exsudat malodorant Fibrine colonisée Absorbe odeur + exsudat

Pansements post-détersion : maintenir un environnement favorable


Une fois la fibrine éliminée, la priorité devient de protéger le tissu de granulation, limiter les agressions mécaniques, et favoriser la cicatrisation sans reformation de fibrine.


Types de pansements adaptés :

  • Pansement secondaire protecteur (hydrocellulaire, mousse)

  • Interface non adhérente (tulle vaseliné, pansement siliconé)

  • Interface siliconée perforée (ex. Mepitel®, Urgotul®)


Bien choisir le pansement après une détersion :
Le tissu est rouge, fragile, en cours de bourgeonnement
Il n’y a plus ou peu de fibrine
La plaie ne saigne pas
Le pansement doit être non traumatique au retrait
Le confort du patient est prioritaire (mobilité, zone d’appui…)

Focus : les traitements innovants à base de fibrine (PRF, patchs, etc.)

Si la fibrine pathologique peut freiner la cicatrisation, il ne faut pas pour autant diaboliser cette protéine naturelle. Bien utilisée, elle peut au contraire devenir un vecteur de régénération tissulaire. C’est le cas de la fibrine thérapeutique, exploitée dans des traitements modernes comme le PRF ou les patchs biologiques.


Qu’est-ce que la fibrine riche en plaquettes (PRF) ?


La fibrine riche en plaquettes (PRF – Platelet-Rich Fibrin) est une préparation autologue, c’est-à-dire issue du sang du patient.


Ce concentré contient :

  • De la fibrine 

  • Des plaquettes (riches en facteurs de croissance)

  • Et des cellules blanches, qui participent à la défense immunitaire


Principe :
Le sang est prélevé puis centrifugé sans anticoagulant. Cela permet la formation d’un caillot de fibrine naturelle, que l’on peut appliquer directement sur une plaie chronique ou chirurgicale.


Processus : 

  1. Prélèvement sanguin

  2. Centrifugation lente

  3. Séparation des phases

  4. Récupération du caillot (PRF)

  5. Application sur la plaie


Indications :

  • Plaies chroniques ou à cicatrisation lente

  • Greffes gingivales ou implants dentaires

  • Ulcères rebelles (diabétiques, vasculaires)

Le PRF agit comme un matériau de comblement et de stimulation cellulaire, accélérant la phase de réparation cutanée sans risque de rejet.

Résumé : que faire face à une plaie fibrineuse ?

  • Identifier la fibrine anormale
    Jaunâtre, épaisse, adhérente, stagnante, malodorante…

  • Choisir la bonne méthode de retrait
    Autolytique (douce), enzymatique (accélérée), manuelle ou chirurgicale selon le cas

  • Utiliser les soins topiques adaptés
    Gels, crèmes enzymatiques, antiseptiques, en fonction du stade de la plaie

  • Adapter le pansement
    Absorbant, protecteur ou non adhérent selon la phase post-détersion

  • Surveiller l’évolution
    Évaluer tous les 2 à 3 jours l’aspect, la douleur, l’exsudat, la taille

  • Savoir quand consulter
    Si la plaie ne progresse pas, saigne, s’infecte ou devient plus douloureuse

Quels types de soins peuvent aider à éliminer les dépôts sans douleur ?

Les dispositifs contenant du gel hydratant ou des films souples sont souvent choisis pour assouplir les croûtes épaisses en douceur. Ils créent un environnement favorable à la digestion naturelle des résidus présents dans la lésion, sans agresser la peau fragile. Ce procédé, basé sur l’activité enzymatique du corps, est généralement bien toléré et ne provoque pas d’agression locale.

Comment reconnaître une bonne évolution ?

Progressivement, tu devrais voir se former un tissu rouge vif, avec une surface propre, des bords plus nets, et une diminution de l’humidité excessive. Si tu observes que la sensation d’inconfort s’atténue, que l’aspect global s’améliore, et que le support posé sur la plaie s’enlève plus facilement, ce sont des signes encourageants.

Quand faut-il envisager une autre solution de soin ?

Si l’état de ta blessure n’évolue pas après plusieurs jours, si les sécrétions restent importantes ou si tu sens un inconfort croissant, il est peut-être temps de revoir la stratégie. Certains supports peuvent être trop absorbants ou mal tolérés, ce qui ralentit le processus de réparation. Un professionnel peut alors proposer une nouvelle approche en fonction de l’aspect local, de la quantité de liquide présent, ou de tes antécédents médicaux.

Rémi Shrivastava

Rémi SHRIVASTAVA

Rémi Shrivastava, docteur en neurosciences spécialisé dans les migraines et les douleurs trigéminales, est membre du centre de recherche INSERM Neuro-Dol, leader européen dans l’étude des douleurs chroniques. Conférencier à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand, il allie expertise scientifique et innovation grâce à une riche expérience en recherche sur les actifs naturels et leur impact sur diverses pathologies.