femme debout ce tenant le cou de douleur

Les liens étroits entre douleurs neuropathiques et stress

08 June 2022

Une douleur est un signal d’avertissement essentiel à la survie. Au cours de sa vie, l’Homme sera soumis à plusieurs stimuli de douleurs, de différentes intensités et de diverses origines.

La douleur, ou du moins son ressenti, est un phénomène très subjectif. Un même stimulus peut être perçu différemment en fonction de chaque individu ou même chez une seule et même personne en fonction du contexte environnemental.

Nous chercherons à savoir ici qu'en est-il des douleurs neuropathiques et notamment quel lien existe entre douleurs neuropathiques et stress.

D’où vient la douleur ?

Une douleur est le résultat de la stimulation d’une ou plusieurs fibres nerveuses spécialisées dans la perception des douleurs. Le stimulus, d’origine mécanique, chimique ou thermique, va déclencher un mécanisme de transmission d’informations grâce à des récepteurs appelés nocicepteurs.

Les nocicepteurs sont localisés au niveau de la peau, des muscles, des articulations, etc. Ils vont permettre de traduire un stimulus en un influx nerveux pour véhiculer une information en direction du système nerveux central.

 

La douleur chronique en quelques mots

Selon l’Inserm, 30% des adultes souffrent de douleurs chroniques. Cette prévalence augmente avec l’âge et affecte davantage les femmes. Une douleur est dite chronique lorsqu’elle dure depuis plus de 3 mois ou plus de 1 mois après résolution de la pathologie ou de la blessure dont la douleur est originaire. C’est une douleur qui peut disparaître et réapparaître au cours du temps, pendant des mois ou parfois même des années.

Elle est, en général, associée à un trouble chronique (cancer, arthrite, diabète ou fibromyalgie) ou à une blessure qui ne guérit pas. Une douleur chronique peut affecter le système nerveux. En effet, les fibres et les cellules nerveuses sont stimulées de façon répétée, ce qui engendre des modifications dans leur structure et les rendre plus sensibles aux nouvelles stimulations.

Dans le cas de douleur chronique, la douleur n’est plus considérée comme un symptôme, elle devient une maladie. Des mécanismes physiopathologiques sont alors déclenchés tels que des douleurs inflammatoires, des douleurs neuropathiques (atteintes du système nerveux central), des douleurs mixtes (qui associent une composante inflammatoire et neuropathique) ou des douleurs nociplastiques (altération de la nociception).

 

Qu’en est-il de la douleur neuropathique ?

La douleur neuropathique, aussi appelée névralgie, est à l’origine d’une défaillance du système somatosensoriel. Elle a été définie en 1994 par l’IASP (International Association for the Study of Pain) comme « douleur initiée ou causée par une lésion primaire du dysfonctionnement du système nerveux ».

En effet, ce système peut présenter des lésions ou un dysfonctionnement dû à une maladie. Ce dysfonctionnement peut engendrer des syndromes douloureux au niveau du système nerveux périphérique et central.

Des études épidémiologiques ont montré que la prévalence de ces douleurs neuropathiques variait entre 7 et 8% dans la population générale (1) avec un pic entre 50 et 64 ans. Les douleurs neuropathiques concerneraient 20 à 25% des personnes souffrant de douleur chronique.

 

Quelles sont les causes des douleurs neuropathiques ?

Les douleurs neuropathiques peuvent être la répercussion de plusieurs pathologies.

Parmi elles, on peut citer les polyneuropathies dans le cas de troubles du métabolisme (comme le diabète), des troubles de l’irrigation sanguine des extrémités (dans le cas de maladie d’occlusion artérielle).

Des douleurs neuropathiques peuvent également survenir après des infections virales (zona aigu), une névralgie trigéminale, dans le cas des douleurs rhumatismales (comme la fibromyalgie), après une amputation (on parle alors de douleur fantôme). Une atteinte nerveuse due à la compression chronique d’un ou plusieurs nerfs (syndrome du canal carpien, sciatique, hernie discale, ostéoporose…) ou due à l’installation d’une tumeur, ou des atteintes nerveuses toxiques peut aussi engendrer des douleurs neuropathiques.

 

Comment reconnaître une douleur neuropathique ?

Une douleur neuropathique peut être perçue de différente manière. Des sensations anormales, non douloureuses, peuvent se manifester telles que des picotements ou des engourdissements. Ces sensations correspondent à une forme de paresthésie ou de dysesthésie.

La manifestation de douleur neuropathique peut être plus envahissante dans le cas des déficits sensoriels neurologiques qui induisent des zones douloureuses et d’autres défaillances en fonction de la localisation de la lésion (déficits moteurs, cognitifs, etc.).

Globalement, les douleurs neuropathiques se font sentir par des douleurs persistantes (brûlures), ou courtes, mais répétitives (douleurs électriques, spasmes…). Des sensations désagréables, une hypersensibilité douloureuse au moindre contact, et des douleurs irradiantes.

 

Le stress peut-il être qualifié de douleur ?

Le stress est un phénomène qui se traduit par une réaction émotionnelle et physique qui permet à l’organisme de réagir de manière rapide à une perturbation de l’environnement.

Il se traduit de manière différente chez chaque individu, mais est majoritairement perçu comme quelque chose de désagréable à porter. Le stress est souvent vécu comme douloureux.

Dans une situation de stress, le corps perçoit une menace et tente d’y répondre en activant la sécrétion de catécholamines par la voie du système nerveux sympathique (adrénaline et noradrénaline) et des hormones neuroendocriniennes (cortisol). Ceci va induire une augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la respiration.

Sur le court terme, cette réaction est pro-inflammatoire, une production de cytokine a en effet été observée lorsque le corps est en situation de stress (molécules impliquées dans le processus de l’inflammation). La sécrétion de l’ensemble de ces hormones permet au corps de réagir de manière rapide et efficace (du moins en théorie, c’est la loi du « combat ou fuit »).

 

L’équilibre entre le système nerveux sympathique et parasympathique

Sur le plan neurologique, il y a un continuum entre le fonctionnement du système sympathique (action rapide et immédiate) et du système parasympathique (permet le fonctionnement du corps au repos, tels que les battements du cœur ou la digestion).

Le système nerveux sympathique permet l’état d’éveil, de vigilance et d’action rapide et efficace de l’organisme. Pour ce faire, il permet la mobilisation d’énergie via les réserves de glucose de l’organisme (en activant l’utilisation des voies de stockage ou en dégradant certains types de tissus).

Le système nerveux parasympathique permet le fonctionnement du corps au repos. Plus précisément, il permet au corps de récupérer au repos. C’est-à-dire, de refaire les stocks d’énergie, de réparer les tissus lésés et de veiller au maintien de l’immunité.

Ces deux systèmes doivent fonctionner en équilibre sur le long terme. S’il y a une discontinuité dans cet équilibre, l’organisme ne peut fonctionner de manière optimale.

 

Les effets du cortisol sur l’organisme

Le cortisol est une hormone dite catabolique, produite par les glandes surrénales. Tout au long de la journée, cette hormone permet le maintien de la glycémie normale afin d’assurer l’approvisionnement du cerveau et des tissus neuromusculaires en énergie (plus précisément en glucose).

En effet, c’est une hormone anti-inflammatoire très puissante qui a pour fonction de mobiliser rapidement de l’énergie à partir des réserves de glucose de l’organisme. Lors d’un stress prolongé, il y a un dysfonctionnement du cortisol et donc des vecteurs de l’inflammation.

Lors d’une situation de stress, le cortisol va être sécrété en plus grande quantité pour fournir à l’organisme, les moyens de répondre rapidement et efficacement à une perturbation de l’environnement. Le glucose qu’il permettra de mobiliser servira de support d’énergie pour le cerveau afin qu’il adapte une prise de décision rapide, et pour les muscles afin de préparer le corps à réagir à l’information transcrite par le cerveau.

 

Les conséquences du stress chez l’Homme

Chez l’Homme, l’inflammation induite par le stress est impliquée dans des maladies telles que l’ostéoporose, la polyarthrite rhumatoïde, la myopathie, la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, les douleurs pelviennes chroniques, le dysfonctionnement de l’articulation temporomandibulaire, les lombalgies chroniques, la sciatique, etc. (4).

Le cortisol, dû au stress chronique, entraîne une réponse inflammatoire et induit un stress oxydatif. Le stress oxydatif se définit par l’altération des radicaux libres de certaines molécules accélérant l’apoptose (processus de dégénérescence cellulaire) et donc le vieillissement et la dégénérescence systémique des tissus.

Les symptômes visibles du stress chronique seront liés à la fatigue des os et des muscles, une dépression, des douleurs physiques et psychiques, des troubles de la mémoire, une dérégulation acido-basique de l’organisme (lié en grande partie au stress oxydatif, et qui accentuera les risques de blessures), une hypotension orthostatique et une altération du réflexe lumineux oculaire. Le stress chronique se répercute donc sous la forme d’évènements multifactoriels contribuant à de très nombreuses maladies inflammatoires et un épuisement du système immunitaire.

 Femme debout avec une expression faciale stressé

Quel est le lien entre douleurs neuropathiques et stress ?

Une douleur aiguë peut se traduire comme une perturbation spontanée de l’environnement de l’individu. Dans ce cas, la douleur, de par cette définition, sera donc perçue comme un stress environnemental. Le stress est inévitable et nécessaire dans le quotidien de l’Homme. Mais lorsque le stress devient chronique, un déséquilibre hormonal peut se créer.

Des recherches ont mis en évidence une possible altération neuroendocrinienne causée par le cortisol. Comme expliqué plus tôt, le cortisol est une hormone sécrétée lors d’une situation de stress. Si ce stress est prolongé, voir chronique, une résistance des cellules au cortisol peut apparaître. Il y aura, ce que l’on appelle, un épuisement du cortisol.

Les douleurs neuropathiques entraînent une surcharge sensorielle constante des cellules du fait de la douleur prolongée. Les douleurs neuropathiques peuvent donc être vecteur de stress et inversement, créant un véritable cercle vicieux dont il est difficile de se débarrasser. Finalement, on observe ici le premier lien entre douleurs neuropathiques et stress.

 

Qui consulter pour des douleurs neuropathiques ?

La solution la plus efficace pour se débarrasser des douleurs neuropathiques est d’anticiper la mise en place de ces douleurs. Pour ce faire, il est important de réaliser une anamnèse (antécédents médicaux) et un diagnostic du patient de manière précoce. Ce diagnostic doit se faire sur les antécédents médicaux du patient, un examen physique et neurologique et une éventuelle preuve objective apportée par des procédés électrophysiologiques ou d’imagerie en coupe (TDM, IRM).

L’anamnèse se compose en général des questions suivantes : Quand sont apparues les douleurs ? Où et à quel moment surviennent les douleurs ? À quelle fréquence, à quelle intensité et à quel moment de la journée ? Comment s’expriment-elles ? Qu’est-ce qui accentue ou diminue ces douleurs ? Y a-t-il d’autres symptômes qui accompagnent ces douleurs ? Comment impactent-elles votre qualité de vie (Travail, social, famille) ?

Ensuite, concernant l’examen médical, l’état physique général sera d’abord analysé, s’en suis l’examen neurologique. L’examen neurologique comprendra le contrôle des réflexes, de la motricité générale et de la sensibilité à la douleur, à la température, à la compression et au contact. Une mesure de la vitesse de conduction nerveuse par électroneurographie peut également être faite en cas de douleurs neuropathiques. Ce diagnostic peut être fait par votre médecin traitant. Il se chargera ensuite de vous orienter vers un spécialiste en fonction de l’origine des douleurs neuropathiques.

Dans la plupart des cas, il vous orientera vers un neurologue. Mais il peut aussi vous diriger vers un orthopédiste si la douleur provient d’une maladie musculosquelettique, vers un nutritionniste dans le cas de diabète insulinorésistant, vers un immunologiste, un toxicologue ou des médecins spécialisés dans les maladies infectieuses.

Comment guérir les douleurs neuropathiques ?

Le premier traitement qui peut être prescrit concernera en majorité un traitement antidouleur, qu’il soit médicamenteux ou non. Il est fondamental de traiter ou soulager au plus vite la douleur. En effet, lors de douleur prolongée, le corps mettra en place une douleur dite mémoire, qui entraînera des états douloureux plus difficiles à traiter. Dans le cas de neuropathie diabétique douloureuse, le traitement adéquat sera prescrit (stabilisation de la glycémie). Si la douleur résulte de l’écrasement d’un nerf, une opération chirurgicale pourra dans certains cas régler le problème.

 

Les traitements médicamenteux pour les douleurs neuropathiques et stress

Les douleurs neuropathiques induisent généralement un traitement long. Une association de plusieurs médicaments est très fréquemment nécessaire afin de soulager efficacement la douleur et améliorer la qualité de vie du patient. Certains analgésiques peuvent être délivrés sans ordonnance, il faudra cependant faire très attention à l’automédication et au surdosage dans ces cas. Pour combatte la douleur de manière efficace, on pourra prescrire sur ordonnance, des antidépresseurs, antiépileptiques et analgésiques opioïdes. Ces derniers sont parfois additionnés dans un traitement.

 

Les traitements non médicamenteux pour les douleurs neuropathiques et stress

Il est parfois possible d’éviter la prise de substances médicamenteuses. Des thérapies physiques peuvent limiter la douleur et améliorer le confort de vie.

Parmi ces thérapies, on retrouve les traitements thermiques (relaxants, spasmolytiques), de la cryothérapie (pour les douleurs inflammatoires aiguës), de la balnéothérapie ou de la physiothérapie (kinésithérapie, massage). Certains ont recours à l’acupuncture en complément d’un traitement médicamenteux pour soulager les symptômes de la neuropathie. Il existe des traitements par neurostimulation électrique transcutanée (TENS). Ce sont des méthodes analgésiques par des électrodes appliquées sur la peau, au niveau de la zone douloureuse. Cette méthode permet de cibler la douleur et d’inhiber les récepteurs nociceptifs (impliqué dans la transmission de la douleur).

D’autres patients réussissent à améliorer leur confort de vie et diminuer la douleur grâce à certains exercices tels que la relaxation, la méditation, l’hypnose ou encore, une méthode appelée le biofeedback. Ils ne permettent pas de guérir des douleurs neuropathiques, mais ils aident à rendre la douleur plus supportable.

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Un traitement naturel pour les douleurs neuropathiques et stress : le Chanvre

Le cannabidiol est une substance connue pour ces effets relaxants. En effet, le chanvre interagit avec le système endocannabinoïde et stimule donc la synthèse de sérotonine et de dopamine, deux hormones impliquées dans le bien-être.

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Références bibliographiques :

  1. Bouhassira, D. (2018). Neuropathic pain: Definition, assessment and epidemiology. Revue Neurologique. 1 – 10.
  2. Ralf Baron; Andreas Binder; Gunnar Wasner (2010) . Naturel et Neuropathic pain: diagnosis, pathophysiological mechanisms, and treatment. Lancet Neurology, 9(8), 807–819.
  3. Macone, Amanda; Otis, James (2018). Neuropathic Pain. Seminars in Neurology, 38(6), 644–653.
  4. Kara E. Hannibal and Mark D. Bishop. (2014). Chronic Stress, Cortisol Dysfunction, and Pain : A Psychoneuroendocrine Rationale for Stress Management in Pain Rehabilitation. Physical Therapy. 94 : 1816 – 1825.

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