Je m’appelle Céline, j’ai 34 ans, et je suis migraineuse depuis mes 18 ans. Avant d’être diagnostiquée, je n’avais jamais entendu parler de cette pathologie. Pourtant mes deux grand-mères avaient été migraineuses par le passé, mais elles m’en avaient peu ou pas parlé. Et personne de ma génération n’était migraineux dans ma famille.
Mes premières crises ont eu lieu après un gros accident de ski.
C’était excessivement douloureux, mais je pensais que ça allait passer, que mon corps prenait le temps de se remettre de l’accident. Voyant que la situation ne s’améliorait pas, et que ces crises avaient un impact de plus en plus fort sur ma vie (j’étais alors en classes préparatoires, et mes absences se multipliaient), j’ai pris rendez-vous avec mon médecin généraliste, qui m’a envoyée chez le neurologue. Quelle ne fut pas ma surprise, voire même ma déception, lorsque le diagnostic est tombé: la migraine?!? Ça ne peut pas être ça, ce que j’ai, est très douloureux et très impactant. Cette surprise a été suivie d’une phase d’apprentissage, d’éducation thérapeutique. J’ai alors compris que la migraine était une vraie maladie neurologique chronique, et n’avait rien à voir avec le mal de tête qui passe comme il est venu. J’ai aussi compris que c’était une maladie complexe, multifactorielle, et qu’il fallait que j’apprenne à la connaître pour l’apprivoiser. J'ai vite pris conscience qu'il y aurait un avant et un après également, et je dois avouer que l'insouciance de cet avant me manque beaucoup depuis mes 18 ans.
Mes premières années de migraineuse
Je me sentais dépassée, je ne maîtrisais rien du tout, les crises arrivaient au pire moment (pendant les concours, lors des anniversaires…). Je ne voyais pas d’issue positive à tout ça parce qu’en plus je me sentais absolument nulle en consultation : je n’arrivais pas à décrire précisément ce qui m’arrivait au médecin, et je sortais de consultation déçue. J’avais le sentiment de ne pas avoir su m’exprimer, que le médecin ne prenait pas la mesure de l’impact de la migraine sur ma vie, et sa prescription ne me convainquait pas.