La neurostimulation est utilisée en neurologie pour le traitement de maladies
Il s’agit d’un neurostimulateur installé chirurgicalement qui, par des impulsions électriques, va s’opposer à la transmission de la douleur. Cette technologie a récemment été adaptée pour stimuler le nerf grand occipital d’Arnold. Une électrode est implantée sous la peau à l’arrière de la tête, à la base de l’occiput. Celle-ci est reliée à un petit boîtier implanté au niveau de l’abdomen, qui stimule en permanence le nerf grand occipital.
Réduction des céphalées
Chez 60 % des patients, ce traitement permet une réduction nette du nombre de crises et une amélioration significative de la qualité de vie (Reed 2012; Stanak et al. 2020). La neurostimulation du nerf grand occipital dans les céphalées chroniques quotidiennes réfractaires a permis de faire une grande avancée au niveau thérapeutique. Cette neurostimulation est dite interne, car elle nécessite un acte chirurgical pour implanter l’électrode. Elle ne s’adresse qu’aux patients ne répondant à aucun traitement médicamenteux. De plus, aucun remboursement par la Sécurité Sociale n’a été codé en France.
Pour soulager la douleur
En 2017, le neurostimulateur GammaCore® a obtenu une AMM (Autorisation de mise sur le marché) pour la céphalée en grappe et en janvier 2018, les autorités de santé américaines ont validé une utilisation étendue pour soulager les douleurs liées aux migraines chez l’adulte. Plus récemment, la société belge Cefaly Technology a également reçu l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA). Dans ce dispositif, les électrodes se situent au niveau des tempes et stimulent le nerf trigéminal. Le dispositif coûte entre 400 et 600 euros environ au patient (Stanak et al. 2020). Si les autorités françaises n’ont pas encore validé ces dispositifs médicaux qui semblent prometteurs, c’est qu’il existe encore une part d’ombre dans leur efficacité.
Attention aux fausses promesses
Premièrement, les quelques études cliniques commanditées par les laboratoires fabricants comparent l’efficacité du produit à un groupe placebo et non aux traitements médicamenteux.
Deuxièmement, et c’est le point fondamental, les conséquences d’une neurostimulation prolongée à long terme ne sont pas connues et le ratio bénéfice-risque ne peut être évalué avec précision (Géraud et al. 2015).
Références
Lanteri-Minet, M. 2018. « Neuromodulation dans le traitement des céphalées primaires ». Pratique Neurologique - FMC, JNLF 2018, 9 (2): 111‑21. https://doi.org/10.1016/j.praneu.2018.02.002.
Reed, Ken L. 2012. « Peripheral Neuromodulation and Headaches: History, Clinical Approach, and Considerations on Underlying Mechanisms ». Current Pain and Headache Reports 17 (1): 305. https://doi.org/10.1007/s11916-012-0305-8.
Stanak, Michal, Sarah Wolf, Harald Jagoš, et Karin Zebenholzer. 2020. « The Impact of External Trigeminal Nerve Stimulator (e-TNS) on Prevention and Acute Treatment of Episodic and Chronic Migraine: A Systematic Review ». Journal of the Neurological Sciences 412 (mai): 116725. https://doi.org/10.1016/j.jns.2020.116725.