La migraine chronique a toujours fait partie de ma vie, depuis ma plus tendre enfance. Toute petite, je me plaignais à ma mère d’avoir « mal au front ». Plus tard, j’ai découvert par hasard qu’il n’était pas normal d’avoir mal à la tête en permanence. A l’âge adulte, j’ai tenté toutes sortes de traitements de fond, mais sans succès. Tous ces médicaments, qui ne sont pas toujours destinés aux migraineux chroniques en premier lieu, n’ont pas permis de diminuer mes crises mais ont contribué à m’affaiblir un peu plus. Aujourd’hui, après plus de 35 ans de souffrance, je n’ai toujours pas trouvé d’alternative pour me soulager réellement. La migraine est là, quasiment tous les jours. Elle affecte mon quotidien, c’est un véritable handicap. Afin d’éviter les crises, je dois me priver de certains aliments, de certaines activités... La migraine est une véritable prison, l’enfer sur Terre. Le plus difficile pour moi, c’est bien le manque de considération de cette maladie, notamment par méconnaissance. Non, la migraine n’est pas un vulgaire mal de tête !
Elle m’empêche souvent de me lever, de m’occuper correctement de mes enfants, de ma maison. Vivre la tête dans un étau n’est vraiment pas simple. C’est un mal qui nous ronge de l’intérieur, qui, même s’il ne tue pas, nous donne souvent envie d’en finir tellement la douleur est intense. Alors, certes, en pleine crise, certains médicaments nous soulagent, mais il faut comprendre que cela n’atténue pas les symptômes associés à la migraine chronique (intolérances au bruit, aux odeurs, à la lumière, nausées, parfois vomissements, étourdissements...), sans compter les effets indésirables des médicaments. La migraine est une maladie très invalidante et qui mérite d’être mieux connue et reconnue qu’elle ne l’est actuellement. Elle touche 15% environ de la population mondiale, et pourtant elle n’est toujours pas traitée correctement...