Il semblerait que les maux de tête ne surviennent pas par hasard à certains moments de la journée ou de l'année. Des études récentes mettent en avant un lien entre notre horloge biologique et l'apparition de migraines et de céphalées en grappe. Nous faisons ici, le résumé de cette étude publiée dans "Neurology".
Les céphalées en grappe : un mal chronométré
Selon une méta-analyse et des recherches associées, 70,5% des participants ayant des céphalées en grappe ont montré un schéma circadien dominant. Cela signifie que ces céphalées surviennent principalement entre 21 heures et 3 heures, avec une recrudescence au printemps et à l'automne.
La céphalée en grappe est un type de mal de tête primaire caractérisé par des douleurs intenses, lancinantes et unilatérales (concernant un seul côté de la tête), souvent décrites comme une sensation de brûlure ou de perforation derrière ou autour de l'œil. Elle diffère des migraines et d'autres types de céphalées par sa fréquence, sa durée et ses symptômes associés.
Migraine : un mal de tête calé sur l'horloge ?
Pour la migraine, le schéma est légèrement différent. 50,1% des participants souffrant de migraines ont un creux clair entre 23 heures et 7 heures, avec un pic d'avril à octobre. Ce qui suggère que la migraine est également influencée par notre rythme circadien.
Le terme circadien provient du latin "circa", qui signifie "autour" ou "approximativement", et "diem", qui signifie "jour". Il fait référence à des processus biologiques qui se déroulent sur une période d'environ 24 heures.
Un rythme circadien est donc un cycle biologique naturel qui se déroule sur une période d'environ 24 heures. Ces rythmes sont présents chez de nombreux êtres vivants, y compris les animaux, les plantes et même certains micro-organismes. Ils régulent de nombreuses fonctions physiologiques.
L'hypothalamus : le chef d'orchestre ?
L'hypothalamus, cette région de notre cerveau responsable de notre horloge biologique, semble jouer un rôle majeur. Mark Joseph Burish, chercheur à l'University of Texas, indique que cela renforce l'importance de l'hypothalamus dans la gestion des céphalées en grappe et des migraines. De plus, des éléments génétiques liés au rythme circadien pourraient être des déclencheurs de migraines.
Des marqueurs biologiques intriguants
Les études montrent également des différences au niveau des taux de mélatonine et de cortisol chez les personnes souffrant de céphalées en grappe. De plus, des gènes circadiens tels que CLOCK et REV-ERBα sont associés à ces céphalées. Pour la migraine, les taux de mélatonine urinaire sont plus bas, et des gènes comme CK1δ et RORα semblent jouer un rôle.
Vers de nouvelles approches thérapeutiques
Comprendre ces facteurs pourrait offrir de nouvelles pistes de traitements pour les patients. Des traitements basés sur le rythme circadien ou des médicaments qui provoquent des changements circadiens pourraient être envisagés. De plus, prendre en compte les troubles du sommeil, comme l'insomnie, pourrait aider à la prise en charge des céphalées.
Conclusion
Bien que les recherches soient encore en cours, les données actuelles montrent un lien indéniable entre notre horloge biologique et la survenue de migraines ou de céphalées en grappe. Une meilleure compréhension de ces mécanismes pourrait ouvrir la voie à des traitements plus ciblés et efficaces pour les personnes affectées par ces maux de tête.