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Molécule

Sérotonine et migraine

Écrit par : Remi SHRIVASTAVA

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Temps de lecture 6 min

Dans notre dossier « Causes et symptômes de la migraine », nous avons ici rassemblé l’essentiel pour comprendre le rôle de la sérotonine lors des migraines.


La sérotonine , aussi appelée 5-HT , est un neurotransmetteur bien connu pour son rôle dans l’humeur, le sommeil et l’appétit. Mais elle joue également un rôle majeur dans les mécanismes de la migraine. Depuis plusieurs décennies, la recherche a mis en évidence un lien étroit entre les fluctuations du taux de sérotonine dans le cerveau et la survenue des crises migraineuses .


Chez les personnes migraineuses, on observe souvent un déséquilibre de la sérotonine, notamment une baisse brutale de sa concentration au début de la crise. Ce phénomène perturbe la régulation de la douleur, favorise la dilatation des vaisseaux sanguins cérébraux, et active le nerf trijumeau, responsable de la douleur migraineuse.


De nombreux traitements antimigraineux, comme les triptans , agissent justement en modulant les récepteurs de la sérotonine pour bloquer ou soulager la crise. Comprendre ce lien permet non seulement de mieux expliquer certains symptômes, mais aussi d’ouvrir la voie à des traitements plus ciblés.


Dans cet article, nous explorons en détail le rôle de la sérotonine dans la migraine , les preuves scientifiques, et les pistes thérapeutiques basées sur ce neurotransmetteur essentiel.

Sérotonine et migraine

Diverses études ont impliqué la sérotonine dans la migraine. La sérotonine vasoconstricte les terminaisons nerveuses et les vaisseaux sanguins et affecte ainsi la douleur. L’équipe de Comings au USA, a postulé qu’un faible taux de sérotonine provoque une dilatation des vaisseaux et participe au déclanchement de la migraine. Les migraineux signalent souvent que leurs maux de tête cessent après avoir vomi. Les vomissements stimulent la motilité intestinale et augmentent le taux de sérotonine dans le sang. Auparavant, il a été suggéré que les fluctuations du taux de sérotonine entraînaient probablement des variations du pH dans le cerveau, provoquant ainsi la migraine, puisque la sérotonine, également appelée 5-hydroxytryptamine (5-HT), est une amine basique. Dans le cerveau, des niveaux normaux de sérotonine (5-HT) préviennent les migraines. Cette constatation a été faite dans la migraine sans aura mais également dans la migraine avec aura, la migraine ophtalmique et la migraine vestibulaire.

Le manque de sérotonine laisserait de puissants vasodilatateur ( comme l'oxyde nitrique) sans opposition. C'est pour cela que l'on observe lors des migraines une dilatation des vaisseaux sanguin sur des IRM.

Le manque de sérotonine influence la migraine

Les vaisseaux du cerveau répondent à la sérotonine par une vasoconstriction, c’est-à-dire qu’ils se contractent. Or dans la migraine on constate une vasodilatation des vaisseaux sanguins. Celle-ci est induite par 2 substances essentiellement. D’une part, l’oxyde nitrique (NO) qui massivement retrouvé lors de la crise de migraine et d’autre part le CGRP, un peptide qui favorise la dilatation et l’inflammation des vaisseaux. D’ailleurs, de nouveaux traitements comme les anticorps du CGRP ont été développer pour soulager les migraines chroniques. Des études ont montré que des agonistes de la sérotonine, c’est-à-dire des molécules qui vont se comporter comme celle-ci, favorise la diminution des crises de migraine ainsi que l’intensité de la douleur. On pourrait suggérer que la libération de la sérotonine pendant la migraine aurait deux objectifs. Agir sur les vasodilatateurs en abaissant le niveau du (CGRP) et s’opposer à l’effet de l’oxyde nitrique.

Le Tryptophane en complément alimentaire

La sérotonine est issue d’un acide aminé essentiel qui est le L-Tryptophane. Essentiel signifie qu’il n’est pas métabolisé par le corps mais nécessite d’être apporté par l’alimentation. A partir du tryptophane, le corps synthétise la sérotonine. Si le patient migraineux à une déficit ou un maque en sérotonine, une des solution est de lui apporter un supplément de tryptophane pour favoriser la fabrication de la molécule. Plusieurs études ont montré que du L-Tryptophane en complément alimentaire permet de réduire progressivement les crises de migraine.

Le rôle de la sérotonine dans la migraine

La sérotonine, aussi appelée 5-hydroxytryptamine (5-HT), est un neurotransmetteur produit principalement dans le cerveau à partir d’un acide aminé essentiel : le L-tryptophane. Une fois libérée par les neurones sérotoninergiques, elle est soit :

  • recapturée par les transporteurs appelés 5-HTT (ou SERT )

  • soit dégradée en 5-hydroxyindole acétique (5-HIAA) , un métabolite que l’on peut mesurer dans le sang, les urines ou le liquide céphalorachidien

Le système sérotoninergique joue un rôle central dans plusieurs fonctions biologiques :

  • régulation du cycle veille/sommeil 

  • maintien de la vigilance et de la concentration 

  • équilibre de l’humeur 

  • modulation de la douleur (David et al., 2016)

L’intérêt pour la sérotonine dans la migraine remonte à 1961, lorsque Sicuteri observe une augmentation de l’excrétion urinaire de 5-HIAA chez les patients migraineux. Depuis, de nombreuses études ont confirmé ce lien. 


Ce que l’on observe lors d’une crise migraineuse :

  • Une augmentation moyenne de 30 % du taux de 5-HIAA dans le liquide céphalorachidien (Bousser et al., 1986 ; Ferrari et al., 1993).

  • Une production accrue de sérotonine, dont l’origine serait :

    • les plaquettes sanguines (Fozard et al., 1994),

    • les fibres périvasculaires autour des vaisseaux cérébraux (Launay et al., 2003).

Fait intéressant : chez certains patients migraineux, le début d’un traitement antidépresseur peut déclencher des céphalées transitoires. L’hypothèse est que ces médicaments augmentent rapidement le taux de sérotonine libre dans l’espace extracellulaire, ce qui pourrait déclencher une crise avant d’induire un effet protecteur à long terme (Azimova et al., 2016 ; Xu et coll., 2017).


Cette hypothèse a été renforcée par une étude sur la réserpine, une molécule qui libère massivement la sérotonine contenue dans les plaquettes. Résultat : la réserpine provoque des céphalées chez les patients migraineux, mais pas chez les sujets sains (Lance et al., 1991).

Ainsi les patients migraineux pourraient souffrir d’un déficit chronique de sérotonine et la crise serait la conséquence d’une augmentation soudaine de son taux.

Par ailleurs, il a été montré une augmentation significative des transporteurs 5-HTT chargés de recapturer la sérotonine (Nagy-Grócz et al. 2017) au niveau du tronc cérébral chez les patients migraineux, ceci sous-entendant une dérégulation sérotoninergique. Si le niveau de sérotonine est naturellement bas chez le patient migraineux, cela pourrait être la conséquence d’une déplétion chronique en L-tryptophane ; c’est le constat de l’équipe de Ren (Ren et al. 2018) qui enregistre chez des patients migraineux des niveaux bas de cet acide aminé. Finalement, cet ensemble de dérégulations que l’on retrouve chez ces patients ne serait-il pas l’expression d’un trouble métabolique beaucoup plus global ?


Azimova, J. E., K. V. Skorobogatykh, A. V. Sergeev, et E. A. Klimov. 2016. « Migraine et dépression : efficacité et innocuité de la thérapie antidépressive ». Zhurnal Nevrologii i Psikhiatrii Imeni S.S. Korsakova 116 (11) : 35-40. https://doi.org/10.17116/jnevro201611611135-40. Bousser, M. G., J. L. Elghozi, D. Laude et T. Soisson. 1986. « 5-HIAA urinaire dans la migraine : preuve d’une réduction de l’excrétion chez les jeunes femmes adultes ». Céphalalgie : une revue internationale de maux de tête 6 (4) : 205-9. https://doi.org/10.1046/j.1468-2982.1986.0604205.x. David, D. J., et A. M. Gardier. 2016. « Les bases pharmacologiques du système sérotoninergique : application à la réponse antidépressive ». L’Encéphale 42 (3) : 255-63. https://doi.org/10.1016/j.encep.2016.03.012. Ferrari, Michel D, et Pramod R Saxena. 1993. « Sur la sérotonine et la migraine : une revue clinique et pharmacologique ». Céphalalgie 13 (3) : 151-65. https://doi.org/10.1046/j.1468-2982.1993.1303151.x. Lance, J. W. 1991. « La 5-hydroxytryptamine et son rôle dans la migraine ». Neurologie européenne 31 (5) : 279-81. https://doi.org/10.1159/000116754. Nagy-Grócz, Gábor, Zsuzsanna Bohár, Annamária Fejes-Szabó, Klaudia Flóra Laborc, Eleonóra Spekker, Lilla Tar, László Vécsei, et Árpád Párdutz. 2017. « La nitroglycérine augmente l’expression du transporteur de la sérotonine dans la moelle épinière du rat, mais l’anandamide a modulé cet effet ». Journal of Chemical Neuroanatomy 85 (novembre) : 13-20. https://doi.org/10.1016/j.jchemneu.2017.06.002. Ren, Caixia, Jia Liu, Juntuo Zhou, Hui Liang, Yayun Wang, Yinping Sun, Bin Ma et Yuxin Yin. 2018. « De faibles niveaux de sérotonine sérique et d’acides aminés identifiés chez les patients migraineux ». Communications de recherche biochimique et biophysique 496 (2) : 267-73. https://doi.org/10.1016/j.bbrc.2017.11.203. Sicuteri, F. 1961. « Introduction d’antagonistes de la sérotonine dans la thérapie ». La Clinica Terapeutica 21 (octobre) : 394-423. Xu, Xiao-min, Yang Liu, Mei-xue Dong, De-zhi Zou, et You-dong Wei. 2017. « Antidépresseurs tricycliques pour la prévention de la migraine chez l’adulte » : Médecine 96 (22) : e6989. https://doi.org/10.1097/MD.0000000000006989.

Rémi Shrivastava

Rémi SHRIVASTAVA

Rémi Shrivastava, docteur en neurosciences spécialisé dans les migraines et les douleurs trigéminales, est membre du centre de recherche INSERM Neuro-Dol, leader européen dans l’étude des douleurs chroniques. Conférencier à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand, il allie expertise scientifique et innovation grâce à une riche expérience en recherche sur les actifs naturels et leur impact sur diverses pathologies.