Dry January : et si l’on reconsidérait sa consommation d’alcool ?

Dry January : et si l’on reconsidérait sa consommation d’alcool ?

09 January 2024

L'alcool, souvent associé à la célébration, est profondément enraciné dans la tradition et la gastronomie françaises. Que ce soit lors de réunions familiales, d'événements marquants ou de simples moments de convivialité entre amis, il accompagne de nombreux aspects de notre vie sociale. Apprécié pour ses plaisirs gustatifs et ses vertus relaxantes et euphorisantes, l'alcool occupe une place importante dans notre culture. Cependant, est-il vraiment sans risque pour la santé ? Et comment réduire sa consommation ?

 

Quels sont les effets de l’alcool sur l’organisme ?

 

Les effets immédiats

L’alcool est un produit psychoactif altérant la conscience, les perceptions et par conséquent le comportement. Les effets dépendent principalement de l'alcoolémie. À faible dose, on constate surtout une réduction du champ visuel et des réflexes ainsi qu’une désinhibition.

À des doses plus élevées, la coordination des mouvements et les capacités d'élocution peuvent être considérablement altérées, avec des risques de somnolence, d'hypothermie et même de perte de mémoire (blackout). Ces effets ont un impact significatif sur les accidents routiers, représentant environ un tiers des accidents mortels.

Consommé à très forte dose, l’alcool peut même causer un coma éthylique, potentiellement mortel. Contrairement aux préjugés courants, l'alcool peut donc engendrer des conséquences considérables à court terme.

 

Les conséquences à long terme

Même en dehors des situations de dépendance, une consommation d’alcool peut être responsable de nombreuses maladies à long terme, telles que :

  • Des troubles cardiovasculaires, notamment de l'hypertension artérielle et des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
  • Des maladies du foie telles que la cirrhose, potentiellement mortelle.
  • Des troubles neurologiques comme des troubles de la concentration et de la mémoire, pouvant évoluer vers une altération massive et irréversible de la mémoire associée à des troubles de l'humeur (connus sous le nom de syndrome de Korsakoff).
  • Des cancers : l’alcool est classé comme un cancérigène avéré. À noter que le risque de développer certains cancers augmente dès la consommation quotidienne d'un verre d'alcool. Sept localisations de cancers sont clairement associées à la consommation d'alcool : les cancers de la bouche, du larynx, du pharynx, de l'œsophage, du foie, du côlon-rectum et du sein.
  • L'addiction à l’alcool, qui peut avoir des conséquences profondes, tant sur le plan physique que psychologique : effets toxiques sur le système nerveux, dépression, aggravation de l'anxiété, isolement social…

Malgré l'image sociale positive de l'alcool, il reste donc essentiel de ne pas sous-estimer son impact néfaste sur l'organisme. Dans cette optique, remettre en question sa consommation d'alcool et considérer les périodes d'abstinence telles que le "Dry January" peut s'avérer une démarche bénéfique pour sa santé.

 

Le Dry January, c’est quoi ?

Initié en 2013 par l'organisation britannique Alcohol Change, le Dry January a rapidement gagné une renommée mondiale. Le succès de cette campagne s'étend désormais à de nombreux pays dont la France, où elle est soutenue par un collectif d'associations spécialisées dans les addictions, la santé et l'éducation.

Le concept est simple : inciter   les individus à s'abstenir de consommer de l'alcool pendant le premier mois de l'année. Outre les bénéfices potentiels pour la santé, cette initiative offre également l'opportunité de remettre en question les habitudes de consommation habituelles.

Au-delà de la sensibilisation aux risques liés à une consommation excessive d'alcool, le Dry January est devenu une tradition annuelle adoptée par de nombreuses personnes désireuses de faire une pause dans leur consommation et d'évaluer les effets bénéfiques de cette période d'abstinence sur leur bien-être général.

 

Les avantages physiques

S'abstenir de boire pendant tout un mois peut avoir des effets positifs significatifs sur la santé physique. Tout d'abord, cela offre à l'organisme une pause bien méritée, permettant au foie de se régénérer et de fonctionner plus efficacement. La réduction de la consommation d'alcool peut également contribuer à une meilleure qualité de sommeil, étant donné que l'alcool peut perturber le cycle du sommeil.

Sur le plan de la perte de poids, le Dry January peut aussi être bénéfique. En effet, l'alcool est riche en calories. En éliminant cette source de calories, de nombreuses personnes constatent une diminution de leur poids corporel.

Par ailleurs, l'alcool a des effets déshydratants, ce qui peut conduire à une peau sèche et terne. L'abstinence d'alcool peut donc améliorer l'apparence de la peau en lui donnant l'opportunité de retrouver son éclat naturel et une meilleure hydratation.

 

Les bénéfices mentaux

Au-delà des avantages physiques, le Dry January peut également avoir des effets positifs sur la santé mentale. En s'abstenant d'alcool, de nombreuses personnes ressentent une amélioration de leur bien-être émotionnel et une diminution des sentiments de stress. Un sommeil de meilleure qualité peut par ailleurs contribuer à une meilleure gestion du stress et à une plus grande résilience émotionnelle.

La clarté mentale est un autre bienfait souvent souligné par les participants du Dry January. L'alcool a un impact sur la concentration et la cognition : et en l'éliminant de la vie quotidienne, certaines personnes ressentent une meilleure capacité à se concentrer et à prendre des décisions.

 

Comment réduire sa consommation d’alcool ?

Sans essentiellement embrasser le défi de l'abstinence totale, le Dry January peut simplement offrir l'opportunité de modérer sa consommation d'alcool et d'adopter une approche plus réfléchie envers celle-ci. Pour réussir cette démarche, quelques étapes peuvent être considérées.

En premier lieu, il est préférable d'identifier les motivations personnelles pour réduire la consommation d'alcool, que ce soit pour améliorer la santé, la qualité de vie, ou réaliser des économies par exemple. Ces motivations constituent des ressources précieuses en cas de doutes ou de difficultés. De plus, prendre conscience des déclencheurs de la consommation excessive tels que le stress, les pressions sociales ou les habitudes établies, permet de mettre en place des stratégies pour les surmonter sans utiliser à l'alcool.

Ensuite, il est bénéfique de définir des limites claires pour la consommation d'alcool. Cela peut prendre la forme d'un quota hebdomadaire ou mensuel, ou encore décider de ne pas boire en solitaire.

Enfin, chercher un soutien peut s'avérer crucial. Que ce soit auprès d'amis, de membres de la famille ou même de professionnels de la santé, partager ses objectifs de réduction de la consommation d'alcool peut créer un environnement propice au changement. L'entourage peut jouer un rôle significatif dans la motivation et le maintien des nouvelles habitudes.

 

Le cas du sevrage

Pour ceux qui envisagent un service complet de l'alcool, il est possible d’arrêter seul. Cependant, il est parfois préférable de rechercher un soutien professionnel. Les médecins, les thérapeutes et les groupes de soutien peuvent offrir une assistance précieuse tout au long du processus de sevrage.

Le sevrage peut être associé à des symptômes physiques et mentaux tels que des tremblements, des sueurs, des nausées et des irritations. Dans certains cas, ces troubles peuvent s’amplifier et donner lieu à des symptômes plus sérieux : hallucinations, convulsions…  La surveillance médicale peut donc être nécessaire pour assurer un sevrage en toute sécurité. De plus, un soutien psychologique peut aider à faire face aux aspects émotionnels du sevrage.

Parallèlement, il est important de savoir que le sevrage n'est pas la seule étape cruciale dans le processus de renoncement à la consommation d'alcool. C'est un processus global qui nécessite une réflexion approfondie. Il est essentiel de se préparer à arrêter en questionnant sa motivation et en anticipant les changements nécessaires dans le mode de vie post-sevrage.

 

En somme, le Dry January offre bien plus qu'une simple pause dans la consommation d'alcool. Il soulève des questions cruciales sur notre rapport à cette substance, malgré son ancrage profond dans la culture française. L'alcool, bien que souvent célébré, n'est pas sans risques, avec des effets à court et à long terme sur la santé. Participer au Dry January, ou simplement réduire sa consommation, peut avoir des avantages physiques et mentaux significatifs. Pour ceux qui envisagent un arrêt complet, le soutien professionnel est recommandé, soulignant ainsi l'importance d'une approche réfléchie pour une vie sans alcool.

 

Références :

Santé publique France. (10 juin 2019). Quels sont les risques de la consommation d’alcool pour la santé ? 

Alcool info service. (14 décembre 2021). Êtes-vous prêt pour le dry january ? 

L’assurance maladie Ameli. (25 octobre 2023). Alcool : des conseils pour réduire sa consommation. 

Alcool info service. Arrêter, comment faire ? 

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