Comment soigner une escarre ?
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Nettoyer, protéger, cicatriser, soulager : le traitement d’une escarre repose sur une stratégie rigoureuse et adaptée à chaque patient. Qu’il s’agisse d’une escarre au fessier, au talon, ou sur une autre zone à risque, chaque plaie cutanée nécessite un traitement local personnalisé. Selon le stade clinique, le type de peau, la mobilité réduite ou l’ état de santé global, les professionnels de santé adaptent la prise en charge pour favoriser la cicatrisation, réduire la douleur et éviter les complications infectieuses.
Une escarre n’est pas qu’une simple rougeur : c’est une plaie complexe, douloureuse, et parfois très grave. Souvent liée à une pression prolongée, à une immobilité ou à une circulation sanguine altérée, elle peut évoluer en quelques jours vers un ulcère profond, une infection ou une nécrose si aucun traitement adapté n’est mis en place.
Pour en savoir plus sur les escarres, consultez notre article : Tout savoir sur les escarres
Dans cet article, nous vous guidons pas à pas à travers les recommandations médicales pour soigner efficacement une escarre, quel que soit son stade : du simple hydrocolloïde au pansement cicatrisant, du nettoyage cutané au débridement chirurgical, en passant par les soins internes, la nutrition, ou encore la mobilisation du patient.
Sommaire
Le traitement d’une escarre vise trois objectifs indissociables :
Soulager la douleur causée par la lésion cutanée, souvent liée à une pression prolongée sur une zone à risque (talon, fesse, sacrum).
Favoriser la cicatrisation de la plaie , en maintenant un environnement humide, en supprimant les tissus nécrosés, et en stimulant la circulation sanguine locale.
Éviter la progression vers un stade plus avancé en limitant les facteurs de risque : mobilité réduite, incontinence, déshydratation, ou encore infection locale.
Dès qu’une escarre apparaît , une évaluation clinique rigoureuse est indispensable. Cette évaluation est réalisée par un infirmier, un médecin, ou un professionnel spécialisé dans le traitement des plaies. Elle permet de :
Déterminer le stade de l’escarre , selon des référentiels validés (NPUAP, échelle de Braden ou de Norton) ;
Identifier la présence de signes infectieux (douleur, chaleur, rougeur, écoulement, odeur) ;
Évaluer l’état général du patient (nutrition, mobilité, comorbidités) ;
Adapter le type de traitement local et les mesures générales à mettre en place.
Une escarre est rarement un simple problème de peau. C’est le signe visible d’un déséquilibre plus profond, touchant à la fois le système circulatoire, le système immunitaire, l’état nutritionnel et l’environnement de vie du patient. Pour être efficace, la prise en charge doit donc être :
Locale : nettoyage, détersion, pansements adaptés, surveillance régulière ;
Systémique : gestion de la douleur, antibiothérapie si besoin, soutien nutritionnel, traitement des maladies associées (diabète, cancer, pathologies neurologiques) ;
Environnementale : changement de position, adaptation du matelas, utilisation de coussins anti-escarres, hygiène rigoureuse, accompagnement par l’équipe soignante.
De nombreux patients présenteront au cours de leur vie un ulcère ou une escarre, pour lesquels la voie vers la guérison est souvent difficile. Malgré de nombreux traitements disponibles, les soins restent inconfortables pour le patient, avec parfois une efficacité limitée. La recherche scientifique a permis de mieux comprendre le processus de cicatrisation et d’espérer une amélioration de la prise en charge. Le laboratoire Naturveda qui étudie depuis plusieurs années les plaies chroniques a publié en 2014 ses premiers résultats sur les métalloprotéases (MMP), protéines impliquées dans la dégradation de la matrice extracellulaire (MEC). 8 ans après, le laboratoire lance en pharmacie un pansement liquide utilisant une nouvelle technologie à base de polymères. À cette occasion, 2000 produits sont offerts aux infirmier(e)s. Interview du Dr Shrivastava participant au développement du pansement liquide « AntiScar » :
Le processus de cicatrisation est un mécanisme complexe qui implique de nombreuses cellules, des facteurs de croissance et de multiples protéines. Au cours de ce processus, les cellules vont se régénérer et se multiplier sur un support : la MEC. Parmi les protéines retrouvées au sein de la plaie, les MMP vont couper et dégrader les débris et les impuretés. Physiologiquement, il existe un équilibre naturel entre les MMP et leurs inhibiteurs (TIMPs). Pour des raisons inconnues, dans les escarres ou les ulcères, cet équilibre est rompu. Les MMP sont exagérément libérées au sein de la plaie et détruisent la MEC plus que nécessaire. Sans cette matrice, les cellules ne peuvent plus se multiplier et se régénérer. La cicatrisation est donc considérablement ralentie et difficile.
Un traitement idéal devrait pouvoir nettoyer la plaie et limiter la concentration de MMP pour permettre à la MEC de se régénérer. Il est aussi nécessaire d’avoir une action antiseptique, antibactérienne, hydratante sans s’opposer à l’ oxygénation.
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Le premier objectif a été de déterminer quelles étaient les MMP impliquées dans la dégradation de la MEC. Il en existe plus d’une vingtaine et seulement 3 participent à cette dégradation. Une fois identifiées, nous avons utilisé des polymères naturels pour bloquer spécifiquement ces MMP . Les polymères sont de grosses molécules inertes issues des plantes qui peuvent établir des liaisons. Nous en avons testé plusieurs dizaines pour finalement en retenir 2, capables de se lier aux MMP cibles.
L’étape d’identification des polymères naturels ciblant les MMP réalisée, il fallait ensuite développer un produit susceptible de répondre à tous les points du traitement idéal. Premièrement, nous avons inclus les polymères dans un glycérol filmogène, c’est-à-dire capable de créer un film protecteur stable. Le glycérol possède une action osmotique très importante, jusqu’à 7 fois celle de l’eau de mer. Son application attire immédiatement les contaminants et permet de nettoyer la plaie. Comme le glycérol a été rendu filmogène, il reste efficace jusqu’à 6 heures après application. Aussi, le glycérol a un effet protecteur pour les cellules, il est non irritant et permet le passage de l’oxygène . C’est pour cette raison qu’il est l’unique substance qui permet de transporter les organes lors de transplantations. Dans un second temps, nous avons opté pour le miel . Son action cicatrisante a plusieurs fois été démontrée. Les polymères + le glycérol filmogène + le miel permettent ensemble de répondre aux besoins d’une cicatrisation optimale.
Nous avons testé Antiscar lors d’une étude clinique contre placebo, randomisée en double aveugle. Le placebo était un glycérol avec du miel. L’étude a été réalisée chez 101 patients atteints d’ escarres ou d’ulcères. Les résultats ont été très rapides avec une différence significative dès 7 jours entre les groupes. En 21 jours, la surface des plaies avait diminué de 67%. Les scores de douleur et d’humidité de la plaie ont également été nettement améliorés.
Nous travaillons avec eux depuis le début du développement d’Antiscar. Ils sont les premiers confrontés aux plaies chroniques. Nous les invitons à tester Antiscar et nous faire leurs retours. Pour cela, nous mettons 2000 produits à leur disposition. En parallèle, nous débutons progressivement l’implantation des pharmacies en France.
Le nettoyage est une étape essentielle pour éliminer les débris, limiter la charge bactérienne et préparer la peau à recevoir le pansement. Il doit toujours être doux, réalisé avec du sérum physiologique ou de l’eau tiède, sans utilisation d’antiseptiques agressifs (ex : chlorhexidine, eau oxygénée), qui peuvent altérer les tissus sains.
La détersion a pour but de supprimer les tissus morts (nécrosés) ou fibrineux qui empêchent la cicatrisation. Trois approches sont utilisées, parfois en combinaison :
Autolytique : grâce à des pansements hydrogels ou hydrocolloïdes qui favorisent la dégradation naturelle des tissus morts en maintenant un milieu humide.
Enzymatique : par application de produits contenant des enzymes protéolytiques, utilisés surtout en présence de fibrine adhérente.
Mécanique ou chirurgicale : en cas de croûte sèche, d’escarre nécrosée, ou de lésions profondes, une intervention manuelle ou chirurgicale est parfois nécessaire pour retirer les tissus dévitalisés.
Le pansement n’est pas un choix standard : il doit être individualisé en fonction du stade de l’escarre, du niveau d’exsudat, de la présence de douleur, et de l’ état de la peau.
Voici un tableau synthétique des recommandations :
| Stade | Type de pansement recommandé | Objectif principal |
|---|---|---|
| Stade 1 | Film transparent, hydrocolloïde fin | Protéger la peau intacte et prévenir l’aggravation |
| Stade 2 | Hydrogel, hydrocellulaire, interface silicone | Maintenir un milieu humide favorable à la cicatrisation |
| Stade 3–4 | Mousse absorbante, pansements à l’argent, antimicrobiens | Contrôler l’exsudat, prévenir l’infection, soutenir la cicatrisation |
Au-delà de la plaie elle-même, la peau autour de l’escarre doit faire l’objet d’une attention particulière pour éviter de nouvelles lésions, surtout en cas de friction, d’incontinence ou d’humidité persistante.
Les soins de support cutané incluent :
Crèmes barrières ou films protecteurs : essentiels chez les patients incontinents ou alités, pour protéger la peau contre l’humidité, les urines, les selles et les frottements.
Crèmes ou gels cicatrisants à base d’acide hyaluronique, centella asiatica, ou miel médicalisé, utilisées en périlésionnel ou sur les stades précoces (ex : Antiscar)
Produits hydratants pour maintenir la souplesse de la peau sur les zones à risque, particulièrement chez les personnes âgées ou en fin de vie.
Une escarre n’est jamais un phénomène purement local : elle reflète souvent une fragilité globale du patient, une maladie chronique, un état inflammatoire, ou une altération du métabolisme. C’est pourquoi le traitement général est aussi essentiel que les soins apportés à la plaie cutanée.
La douleur liée à une escarre peut être continue en cas d’infection. Elle doit faire l’objet d’une évaluation systématique, à l’aide de l’échelle EVA, de l’échelle comportementale chez les personnes non communicantes, ou par une observation clinique (gémissements, grimaces, agitation).
Le traitement repose sur :
Des antalgiques adaptés au niveau de douleur :
Paracétamol en première intention ;
Opioïdes faibles (codéine, tramadol) ou forts (morphine) si douleur intense ou persistante ;
Anesthésiques locaux (lidocaïne en gel, crèmes topiques) pour soulager les douleurs induites par les soins (détersion, pansement).
La douleur peut également être liée aux soins, on parle de douleur iatrogène. Les douleurs liées aux soins des plaies sont depuis longtemps connues et étudiées. Soins redoutés par les professionnels comme par les patients, ces soins pourtant nécessaires ont très mauvaise presse.
Les soins sont douloureux, lors du renouvellement du pansement :
Le nettoyage de la plaie : les professionnels procèdent à un nettoyage de la plaie, qui même s’il est conduit dans les règles de l’art avec du sérum physiologique est douloureux. La prise d’antalgique avant les soins est par conséquent recommandée ou bien l’application d’un anesthésique local avant le soin.
Les pansements en eux-mêmes occasionnent des douleurs :
Les douleurs liées aux soins d’escarres ont un impact fort sur la relation soignant-soigné. Les patients, anticipant la douleur, la vivent souvent plus intensément. Ils redoutent alors les soins, en particulier ceux liés à la toilette, au changement de position ou au pansement. Les soignants, eux aussi, vivent difficilement ces situations : infirmiers et aides-soignants ont choisi leur métier pour soulager, non pour faire mal. La lutte contre la douleur fait partie intégrante de leur engagement professionnel.
La peur de « faire mal » peut les amener à modifier leur comportement, voire à adopter des stratégies d’évitement , ce qui peut compromettre la qualité des soins et ralentir la guérison. De plus, la présence d’une escarre chronique est souvent vécue comme un échec collectif : celui de la prévention, des changements de position, de la surveillance cutanée, ou de l’équipement adapté.
Même avec une prise en charge optimale, la cicatrisation est lente. Les soins peuvent durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pesant sur le moral du patient comme sur celui de l’ équipe soignante.
L’infection est l’une des principales complications d’une escarre, en particulier aux stades avancés. Elle peut rester locale (suintement purulent, mauvaise odeur, retard de cicatrisation), ou devenir systémique (fièvre, altération de l’état général, septicémie).
La surveillance repose sur :
L’observation régulière de la plaie : couleur, température, douleur, exsudat, odeur ;
L’évaluation de l’ état général : fièvre, frissons, confusion chez le sujet âgé ;
Des examens complémentaires si besoin : prélèvements bactériologiques, bilan inflammatoire.
Le traitement dépend du type et de la gravité de l’infection :
Antibiothérapie locale (pommade, gel, pansement antimicrobien) si infection superficielle ;
Antibiothérapie systémique (orale ou IV) en cas d’infection profonde ou généralisée
La cicatrisation d’une escarre demande une grande dépense métabolique : les tissus doivent être reconstruits, les cellules renouvelées, les défenses immunitaires activées. Sans apport nutritionnel suffisant, la plaie ne guérit pas, malgré les soins locaux.
La stratégie nutritionnelle comprend :
Un apport accru en protéines (1,2 à 1,5 g/kg/j) pour la synthèse de collagène :
Viandes maigres (poulet, dinde, bœuf)
Œufs
Poissons (thon, saumon, maquereau)
Produits laitiers (yaourt, fromage blanc, lait)
Légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges)
Tofu, tempeh
Fruits à coque (amandes, noix, pistaches)
Des micronutriments essentiels :
Zinc (rôle dans la réparation tissulaire) :
Huîtres (très riche)
Viande rouge
Graines de courge
Fromages à pâte dure
Pain complet, céréales complètes
Jaune d’œuf
Vitamines A, C et E (antioxydants et stimulateurs de la cicatrisation) :
Vitamine A :
Foie, jaune d’œuf, beurre
Carottes, patates douces, épinards (provitamine A – bêta-carotène)
Vitamine C :
Agrumes (orange, citron, pamplemousse)
Kiwi, fraises, poivron cru, persil frais
Brocoli, chou-fleur, épinards
Vitamine E :
Huiles végétales (tournesol, colza)
Noisettes, amandes, graines de tournesol
Avocat, épinards cuits
Minéraux (fer, cuivre, sélénium) :
Fer :
Boudin noir, foie, viande rouge
Lentilles, épinards, pois cassés
Cacao, graines de sésame
Cuivre :
Foie, crustacés (crabe, homard)
Noix, chocolat noir, champignons
Sélénium :
Noix du Brésil (2 à 3 suffisent par jour)
Poissons gras, œufs
Riz complet, graines de tournesol
Chez les patients alités ou en fauteuil, un changement de position toutes les 2 à 3 heures est indispensable pour soulager la pression exercée sur les zones à risque (sacrum, talons, trochanters, fesses, occiput).
Pour garantir l’efficacité de cette mesure :
Une fiche de rotation doit être mise en place, consignée dans le dossier de soins ;
L’ équipe soignante (infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes) doit être formée à l’identification des zones vulnérables et aux techniques de mobilisation douce, sans cisaillement ni friction ;
Des positions alternatives (30° latéral, position semi-Fowler, déclive) peuvent être proposées selon les capacités du patient, pour répartir la pression de manière plus homogène.
L’usage de dispositifs médicaux de prévention et de répartition des pressions est essentiel, en particulier chez les personnes à mobilité réduite, en position assise prolongée ou présentant déjà une lésion cutanée.
Parmi les matériels recommandés :
Matelas anti-escarres :
À air dynamique alterné : modifie régulièrement les points d'appui, utile pour les patients à haut risque ou alités en continu
En mousse viscoélastique à mémoire de forme : répartit le poids du corps, limite les pics de pression, adapté à la prévention ou aux stades 1-2.
Coussins de prévention pour fauteuil roulant :
En gel, mousse ou air, parfois combinés
À utiliser en complément d’un changement régulier de position assise.
Talonnières et coussins de décharge localisée :
Indispensables pour les zones osseuses exposées (talons, chevilles, coudes) ;
Permettent d’éviter le contact direct avec le lit ou le fauteuil, réduisant le risque de friction et de nécrose sèche.
Certaines substances naturelles ont démontré un intérêt complémentaire dans la prise en charge des escarres, en particulier pour favoriser la cicatrisation, limiter l'inflammation ou apporter un confort cutané. Toutefois, leur usage doit toujours rester encadré, validé par un professionnel de santé et intégré dans une stratégie globale.
Le miel de Manuka, utilisé sous forme de pansement imprégné stérile, est reconnu pour ses propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et cicatrisantes. Son pH acide et sa richesse en peroxyde d’hydrogène en font un agent favorable à la réduction de la charge bactérienne, notamment sur des escarres chroniques ou à risque d’infection.
Le miel médicalisé ne s’utilise que sur prescription et jamais sur plaie très exsudative ou infectée sans évaluation clinique.
Certaines huiles essentielles comme la lavande aspic (calmante) ou le tea tree (antiseptique) peuvent être utilisées dans des formules sécurisées (crèmes, gels) en périlésionnel uniquement.
Elles ne doivent jamais être appliquées pures ni sur plaie ouverte, en raison du risque d’irritation, de brûlure chimique ou d’ allergie cutanée.
Aloe vera : reconnu pour ses effets hydratants, anti-inflammatoires et apaisants, utilisé en gel autour des plaies ou en soin préventif.
Propolis : aux propriétés antiseptiques, parfois intégrée à des crèmes de support.
Argile verte ou blanche : parfois utilisée en cataplasme, mais fortement controversée sur plaies ouvertes (risque de dessèchement, infection).
Ne jamais appliquer une substance naturelle directement sur une plaie ouverte sans validation médicale
Vérifier l’absence d’interactions avec les soins en cours
Privilégier des produits testés cliniquement et conçus pour un usage médical
Toujours intégrer ces approches dans un protocole global, sous supervision infirmière ou médicale
Certaines situations cliniques rendent la prise en charge des escarres particulièrement délicate. C’est le cas des localisations spécifiques comme les escarres sacrées, fessières ou talonnières, plus exposées aux complications (macération, friction, nécrose sèche). D’autres cas relèvent de circonstances plus complexes : escarres infectées avec délabrement profond nécessitant parfois une chirurgie, lésions en fin de vie où l’objectif devient le confort, ou encore échecs de cicatrisation malgré des soins optimaux, souvent liés à des pathologies chroniques sous-jacentes (diabète, vascularite, dénutrition).
La douleur liée à l’escarre peut provenir de l’escarre en lui-même ou peut survenir lors des soins, on parle alors de douleur iatrogène. Ces soins sont douloureux, lors du renouvellement du pansement :
Le nettoyage de la plaie : les professionnels procèdent à un nettoyage de la plaie, qui même s’il est conduit dans les règles de l’art avec du sérum physiologique est douloureux. La prise d’antalgique avant les soins est par conséquent recommandée ou bien l’application d’un anesthésique local avant le soin.
Les pansements en eux-mêmes occasionnent des douleurs:
Malheureusement, ces douleurs ressenties détruisent la relation de confiance entre le soignant et le soigné. Les patients anticipent la douleur à venir et des études ont prouvé que cela leur faisait ressentir la douleur de manière plus intense. Ils craignent donc de plus en plus la venue des soignants pour la réalisation de ce soin de plaies. Ce soin est également redouté des soignants, et ce pour plusieurs raisons. Les soignants ont généralement choisi leur métier dans le but d’améliorer l’état de la personne grâce à leurs soins. Les infirmières ont inscrit la lutte contre la douleur dans l’ADN de leur profession. Les aides-soignantes, souvent très engagées sur le terrain des mesures exécutées pour lutter contre les facteurs d’aggravation des plaies chroniques sont aussi directement concernées, lors des changements de position, lors de la réalisation des soins de nursing. « Risquer de faire mal » portent les soignants à modifier leurs comportements par crainte de faire mal. Au-delà de la culpabilité ressentie qui ne peut pas être niée, les soignants peuvent également adopter des stratégies d’évitement qui au final, desservent la guérison. De plus, la présence d’une plaie chronique telle que l’escarre est un marqueur d’échec pour les soignants en institution, tout comme à domicile. Elle représente l’échec d’un ensemble de mesures préventives visant à lutter contre tous les facteurs favorisant de l’escarre. Même avec les meilleurs soins, la guérison d’une plaie chronique reste lente. La durée des soins s’étale en effet sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Le traitement repose sur le soulagement des pressions, le soin local de la plaie (nettoyage, détersion, pansement adapté) et la correction des facteurs aggravants (mobilité, nutrition, humidité).
Le choix dépend du stade de l’escarre, de l’exsudat, de la présence de fibrine ou d’infection : film ou hydrocolloïde pour les stades précoces, mousse ou pansement antimicrobien pour les stades avancés.
La détersion est nécessaire en présence de fibrine, de nécrose ou de tissus dévitalisés afin de favoriser la cicatrisation ; elle peut être mécanique, autolytique, enzymatique ou chirurgicale.
Non. Sans soins appropriés, une escarre s’aggrave rapidement, peut s’infecter en profondeur et compromettre gravement la santé du patient. La prise en charge doit être précoce et adaptée.