La migraine dans la vie génitale féminine
La migraine prédomine essentiellement chez la femme selon un ratio de trois pour un. Cette prédominance féminine peut s’expliquer en partie par les hormones. Nous avons vu dans les mécanismes de la migraine que l’excitabilité de l’hypothalamus pouvait être conditionnée par les variations hormonales. Ainsi toute période de la vie chez une femme qui entraîne une variation brutale des hormones est susceptible d’être un facteur déclenchant de la crise de migraine. C’est le cas de la puberté, des grossesses, de la ménopause, mais également des variations liées au cycle menstruel.
A la puberté
Avant la puberté, autant de fille que de garçon souffrent de céphalées. Après la puberté, environ trois quarts des migraineux sont des femmes. Et pour 10 à 20% des femmes migraineuses, leurs crises ont débuté à la puberté. La puberté précoce pourrait aussi favoriser l’apparition de migraines.
Migraine menstruelle
Entre 20 et 60% des femmes migraineuses voient un lien entre les règles et leurs crises.
Les migraines menstruelles pures sont des crises de migraine sans aura qui surviennent uniquement entre J-2 et J+3 du cycle sans crise dans les autres phases du cycle pendant au moins deux cycles menstruels sur trois. (J+1 étant le premier jour des règles). Ces maux de tête menstruels peuvent être dus à la réduction importante du taux d’œstrogène en fin de cycle menstruel. Seulement 10% des migraineuses ont une migraine menstruelle pure. Bien que de nombreuse patiente rapporte une augmentation de leurs crises de migraine au moment de l’évaluation, aucune étude n’a été en mesure d’établir le lien entre l’ovulation et la migraine.
Pour traiter ces migraines menstruelles, il est recommandé d’agir de la même façon que pour les céphalées classiques : s’allonger au calme dans une pièce sombre, s’hydrater… Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des triptans peuvent être pris. Des traitements hormonaux peuvent aussi être efficaces puisque ce type de migraine est lié à la chute d’œstrogène. Il peut s’agir par exemple de contraception hormonale ou de l’œstradiol en gel ou en patch.
Migraine et contraception hormonale
La prise de contraceptifs oraux peut modifier la maladie migraineuse. Elle pourrait l’aggraver dans 18 à 50% des cas, l’améliorer dans 3 à 35% des cas et ne pas la modifier dans 39 à 65% des cas.
Les céphalées peuvent débuter avec la prise de contraceptifs oraux, dès les premiers cycles. L’arrêt des contraceptifs oraux n’apporte pas toujours une amélioration immédiate. Il est à noter que les oestroprogestatifs, sont reconnus comme un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Plus la pilule est dosée et plus le risque augmente et il est considéré comme faible quand la pilule contient moins de 35 µg d’œstrogène (ou dérivé de synthèse de l'estradiol). Il est préférable de s’orienter sur les pilules de deuxième et de troisième génération, qui sont moins dosés en œstrogène. La migraine est un facteur de risque d’AVC chez la femme de moins de 45 ans.
Ce risque double si la patiente souffre de migraine avec aura. Ainsi l’association du tabac, d’une migraine avec aura et d’une contraception orale multiplie par 30 environ le risque d’AVC chez les jeunes femmes. Il est recommandé chez toutes les patientes migraineuses avec aura de privilégier une contraception mécanique et une absence totale de tabac. Il est cependant important de noter que la migraine n’est pas une contre-indication à une contraception orale. En l’absence de facteurs de risque vasculaire associé les risques restent minimes, environ 19 pour 10 000 patientes migraineuses. Il est seulement recommandé de limiter la dose d’œstrogène en privilégiant des contraceptions progestatives ou microdosées. En effet, la contraception progestative n’est pas associée à une augmentation du risque vasculaire. Certaines études ont même rapporté qu’elle pourrait avoir un effet bénéfique sur la fréquence des crises de migraine.
Dans le cas migraines menstruelles pures, il est recommandé de s’orienter sur des contraceptifs capables de stopper l’ovulation. Ce n’est pas le cas des contraceptifs oraux progestatifs. Il est-elle recommandée de s’orienter vers les injections de progestérone ou encore les implants ou la dydrogestérone orale. Découvrez comment soulager la migraine naturellement
Pendant la grossesse
Pendant la grossesse, les crises de migraine, pour les femmes prédisposées à ces maux de tête, ont tendance à s’améliorer ou à disparaître dans 80% des cas. Cette diminution de crise peut s’expliquer par la stabilité hormonale qu’engendre l’état de grossesse. En effet, les variations hormonales sont souvent à l’origine de sévères maux de tête. Cependant, pour d’autres femmes n’ayant jamais connu de migraine, elles peuvent avoir des céphalées, notamment de début de grossesse. Ces maux de tête du premier trimestre sont souvent la conséquence de plusieurs modifications : le volume sanguin augmente, la pression artérielle fluctue, les hormones sont sécrétées en quantité, la fatigue est présente…. Ce sont des facteurs propices au déclenchement de crises. Pour éviter ces maux de tête, les futures maman peut changer certaines habitudes ou comportements qui favorisent les céphalées (fatigue, café, bruit… ) et préférer le repos, le calme et des exercices de relaxation.
Migraine et post-partum
Durant la période post-partum, de nombreuses femmes souffrent de céphalées : 30 à 40% durant la première semaine du post-partum. Ce sont souvent des céphalées de tension et peuvent être liées à la dépression post-partum. Ces crises de migraine peuvent également être expliquées par la chute d’œstrogène après l’accouchement. Certaines femmes souffrent de maux de tête juste après l’accouchement. Ils peuvent être expliqués par une hypoglycémie suite à l’effort intense que requiert l’accouchement.
Et à la ménopause ?
Pour les femmes migraineuses, la périménopause aggrave leurs maux de tête pour 60% d’entre elles. Ceci est dû aux changements hormonaux qui s’opèrent pendant cette période. Après la ménopause, la maladie migraineuse s’améliore dans 2/3 des cas. Même après la ménopause, celle-ci reste plus fréquente chez les femmes que chez les hommes : 2,5 femmes pour un homme en souffrent après 70 ans. Pour traiter les maux de tête chez les femmes ménopausées, le traitement de la migraine est globalement identique à celui des femmes non ménopausées. Il faut cependant faire attention aux risques vasculaires des triptans.
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