Mieux comprendre les douleurs menstruelles
Les règles douloureuses, ou dysménorrhées, sont une affection menstruelle courante. Elles correspondent à des sensations de crampes douloureuses et sévères. D’autres symptômes peuvent également survenir comme des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), des céphalées ou encore les tremblements.
On distingue deux types de dysménorrhées :
- La dysménorrhée primaire, qui correspond à une douleur sans pathologie pelvienne sous-jacente, apparaissant pour la première fois vers l’âge de 20 ans après l’établissement des cycles ovulatoires.
- La dysménorrhée secondaire qui est à l’inverse causée par une affection pelvienne. (1)
Les douleurs sont les symptômes les plus fréquents associés aux troubles menstruelles. De nombreuses études confirment par ailleurs leurs prévalences très élevées. (2) Bien que les caractéristiques (intensité, localisation) puissent être variables, les conséquences restent significativement semblables. En effet, les douleurs menstruelles impactent considérablement la qualité de vie des femmes ainsi que leur niveau de bien-être. En résulte un absentéisme à l’école/ au travail, une altération de la vie sociale, une interruption des activités sportives…
Ces douleurs, bien que parfois banalisées, se révèlent pourtant être un réel handicap dans le quotidien de nombreuses femmes. Pour tenter d’apaiser les douleurs menstruelles, divers traitements médicamenteux tels que les antispasmodiques, les anti-inflammatoires et les antalgiques sont désormais disponibles. Pour autant, bon nombre de Françaises préfèrent se tourner vers des remèdes naturels, séduites par les nombreux avantages qu’offrent ces alternatives.
Dans ce contexte, la phytothérapie apparaît comme une possibilité pertinente : absence ou amoindrissement des contre-indications, des effets secondaires, des interactions médicamenteuses… Pour autant, il est nécessaire de savoir plantes utiliser.
7 plantes efficaces contre les douleurs menstruelles
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L’Ashwagandha
Cette plante, également connue sous le nom de Withania somnifera, est originaire d’Inde. Elle est utilisée pour ses nombreux bienfaits depuis des millénaires dans le cadre de la médecine traditionnelle indienne. Plus récemment, plusieurs études menées ont permis d’en identifier ses propriétés. Ce sont principalement ses vertus anti-inflammatoires et antalgiques qui jouent un rôle sur la diminution des douleurs menstruelles. Cette plante contribue aussi à réduire l’anxiété, qui est un facteur aggravant des douleurs. (3)
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Le Gattilier
Les baies séchées de l’arbuste de Gattilier sont également utilisées pour traiter divers maux liés au cycle menstruel : règles absentes ou irrégulières, poitrine douloureuse, syndrome prémenstruel… (4) En agissant sur l’équilibre hormonal et l’inflammation, le gattilier réduit significativement les douleurs de règles.
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La Centella Asiatica
Aussi connue sous l’appellation de Gotu Kola ou herbe du tigre, il s’agit d’une plante largement utilisée dans la médecine ayurvédique. Elle contribue à lutter contre la douleur grâce à ses propriétés antinociceptives, anti-inflammatoires et anxiolytiques. Parallèlement, elle favorise la circulation sanguine. Elle permet également de soulager les sensations de jambe lourdes induites par les menstruations. (5)
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Le gingembre
Le gingembre est aussi un allié redoutable contre les douleurs menstruelles. Cette plante, également originaire d’Inde, dispose de nombreux bienfaits : myorelaxants, analgésiques, anti-inflammatoires… De nombreuses études ont par ailleurs confirmé que le gingembre réduit significativement l’intensité et la durée des dysménorrhées primaires (6). L’une d’elle a notamment révélé que l’efficacité de cette plante était similaire à celle de l’Ibuprofène dans le traitement de la dysménorrhée primaire. (7)
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La Reine-des-prés
Parmi ses actions, la Reine Des Prés lutte notamment contre les crampes menstruelles en inhibant la production de prostaglandines inflammatoires. Ses effets antalgiques et anti-inflammatoires contribuent à soulager les douleurs de règles.
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La grande camomille
Cette plante médicinale est souvent utilisée dans le traitement des maux de tête. Toutefois, elle possède aussi de nombreux bienfaits efficaces au soulagement des douleurs menstruelles. Elle contribue notamment à apaiser les crampes utérines, à réguler les hormones tout en réduisant l’inflammation.
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Le marronnier d’Inde
Pour finir, le marronnier d’Inde, scientifiquement connu sous le nom d’Aesculus hippocastanum, constitue aussi un remède naturel et efficace. Il est principalement apprécié pour ses propriétés anti-inflammatoires et veinotoniques.
Autres astuces non médicamenteuses
L’application de chaleur
Outre la phytothérapie, certaines astuces permettent de soulager les maux liés aux cycles menstruels. C’est notamment le cas de la chaleur. Pour ce faire, il suffit d’appliquer sur la zone douloureuse une poche de chaud (sous forme de bouillotte, de coussin chauffant, de compresse chaude...). Son action vasodilatatrice et myorelaxante induit une diminution des contractions et des spasmes responsables des douleurs menstruelles. (8) Se focaliser sur la sensation agréable de la chaleur est également une méthode efficace de distraction, permettant de se concentrer sur un autre élément que la douleur. Sur le plan biologique, la stimulation des récepteurs thermiques peut bloquer ou inhiber temporairement les signaux de douleurs.
L’hygiène de vie
Le mode de vie a également un impact non négligeable sur les douleurs menstruelles. Il a tout d’abord été prouvé que la pratique régulière d’exercice physique et sportive permet d’atténuer ces douleurs. (8) Parallèlement, une alimentation saine et équilibrée peut également contribuer à la réduction des dysménorrhées. Pour aller plus loin, il faudra principalement veiller à éviter les aliments pro-inflammatoires, augmenter l’apport en magnésium tout en consommant suffisamment de fibres et en s’hydratant suffisamment.
Limiter les facteurs aggravants
Certains facteurs vont, au contraire, potentialiser les douleurs menstruelles. On peut notamment citer :- Le sommeil. Le manque de sommeil impacte la perception de la douleur. C’est pourquoi il qui doit être en quantité et en qualité suffisante.
- La consommation de tabac et d’alcool. Celles-ci sont est également connues pour aggraver les douleurs : l’objectif est par conséquent de réduire voir de stopper ces consommations. (9)
- Le stress. Éviter les situations stressantes et avoir recours à des techniques de gestion du stress contribuent à apaiser les douleurs menstruelles.
En somme, il existe à ce jour de nombreux remèdes naturels permettant de lutter contre les douleurs de règles. Toutefois, ces douleurs ne doivent pas être minimisées ou banalisées. En effet, la douleur, indépendamment de sa localisation ou de son intensité, a pour vocation première d’être un signe d’alerte et d’avertissement. Il est par conséquent important de consulter un médecin lorsque ces douleurs apparaissent comme inhabituelles et/ou trop envahissantes : impacte de façon significative la vie quotidienne, s’aggrave anormalement, ne sont pas ou peu soulagés par les médicaments, durent avant et après les règles…
- Nagy H, Khan MAB. Dysmenorrhea In: StatPearls. (18 juillet 2022). https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK560834/
- Andersch B, Milsom I, An epidemiologic study of young women with dysmenorrhea, American Journal of Obstetrics and Gynecology, Volume 144, Pages 655-660 (1982). https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7137249/
- Mikulska, P.; Malinowska, M.; Ignacyk, M.; Szustowski, P.; Nowak, J.; Pesta, K.; Szeląg, M.; Szklanny, D.; Judasz, E.; Kaczmarek, G.; et coll. Ashwagandha (Withania somnifera)—Recherche actuelle sur les activités de promotion de la santé : un examen narratif. Pharmaceutique 2023, 15 , 1057. https://doorg/10.3390/pharmaceutics15041057
- Vidal, La phytothérapie dans le traitement des règles douloureuses (2023).
- Gohil KJ, Patel JA, Gajjar AK. Pharmacological Review on Centella asiatica : A Potential Herbal Cure-all. Indian J Pharm Sci. 546-56 (septembre 2010). https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3116297/
- Rahnama, P., Montazeri, A., Huseini, HF et al. Effet des rhizomes de Zingiber officinale R. (gingembre) sur le soulagement de la douleur dans la dysménorrhée primaire : un essai randomisé contre placebo. Complément BMC Altern Med12 , 92 (2012). https://doi.org/10.1186/1472-6882-12-92
- Giti Ozgoli, Marjan Goli, Fariborz Moattar. Comparaison des effets du gingembre, de l’acide méfénamique et de l’ibuprofène chez les femmes atteintes de dysménorrhée primaire. Le journal de la médecine alternative et complémentaire 129-132 (février 2009) https://www.com/doi/10.1089/acm.2008.0311
- Burnet M., Lemyre M ; N°345 – Directive clinique de consensus sur la dysménorrhée primaire. (juillet 2017) https://www.jogcom/article/S1701-2163(17)30438-3/fulltext#back-bib1
- Parazzini F, Tozzi L, Mezzopane R, Luchini L, Marchini M, Fedele L. Cigarette smoking, alcohol consumption, and risk of primary dysmenorrhea. Epidemiology. (juillet 1994) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7918820/