L'origine de la douleur
Bien qu’il paraisse naturel de penser que les sensations de douleur puisent leurs origines au même endroit que les stimulations tactiles, tel n’est pourtant pas le cas.
Stimuli douloureux
La perception des stimuli douloureux, c’est-à-dire la nociception, dépend de récepteurs et de voies spécialisés. De plus, la réponse à une douleur implique de nombreuses composantes : discrimination douloureuse (localisation, intensité, type) ; affective et émotionnelle. Tout ceci s’imbrique dans un réseau complexe propre aux sensations douloureuses.
Récepteurs de la douleur
Répartie dans le corps, il existe de nombreux récepteurs sensibles à la douleur. On les appelle les nocicepteurs. Ils ont tous leurs caractéristiques définies. Certains vont réagir aux brûlures, d’autres à l’acidité, d’autres à la pression, etc. L'information douloureuse est alors transmise jusqu’au cerveau à travers un réseau de fibres dédiées. Ce sont des fibres de très petit calibre qui conduisent l’information très lentement (<2m/s). Ces fibres de la douleur ne s’activent pas sur des stimuli trop légers. Il faut atteindre un certain seuil pour les activer et véhiculer l’information douloureuse. La recherche a également mis en évidence des fibres de plus gros calibre capables de véhiculer à la fois la sensation de douleur et la sensation tactile. Du fait d’un calibre plus important, ces fibres conduisent l’information de manière beaucoup plus rapide (30m/s). C’est pour cette raison que lorsque vous vous cognez le pied par exemple, vous ressentez une première douleur très vive. Puis, progressivement s’installe une seconde douleur plus diffuse. C’est l’activation de ces différentes fibres, à vitesse rapide puis à vitesse lente qui provoque cette sensation d’avoir deux sensations douloureuses qui s’installent.
Aires cérébrales
Quand l’information arrive au niveau du cerveau celle-ci va être dispatchée dans une multitude d’aires cérébrales.
Ces aires vont interpréter différentes informations tels que:
- la localisation de la douleur,
- son intensité,
- son caractère (brûlures, vives, lancinantes, etc.).
- le sentiment désagréable,
- la peur,
- l’anxiété,
ainsi que toutes les réactions végétatives qui s’accompagnent, comme la montée d’adrénaline pour permettre la fuite en cas de danger. Certains patients ayant subi une chirurgie cérébrale, où certaines de ces aires ont été enlevées, décrivent perdre la sensation désagréable liée à la douleur. Comme le système émotionnel est extrêmement compliqué et différent d’un individu à l’autre, ceci explique que nous ne réagissions pas de la même manière à la douleur.