La douleur ressentie par les membres fantômes
Après une amputation, la majorité des patients ont l’illusion que le membre amputé est toujours présent. Il se peut qu'ils ressentent une douleur au niveau de ce membre, pourtant inexistant.
Sensation de douleur
Généralement cette sensation diminue progressivement avec le temps. Mais parfois elle persiste plus ou moins durant toute la vie de l’amputé, et peut être réactivée par une blessure du moignon ou un autre accident. Ces sensations de membres fantômes ne se limitent pas à des membres amputés. Chez certaines femmes après une ablation du sein on peut retrouver des sensations de sein fantôme. Il en est de même pour les organes génitaux après une castration. Il peut également s’agir de toute la partie inférieure du corps après une section de moelle épinière par exemple. La sensation du membre fantôme est également courante après une anesthésie locale. Lors d’une anesthésie des nerfs qui innervent le bras, très souvent le patient ressent la présence d’un bras fantôme entier est intact, mais à un emplacement tout autre que celui du bras réel. De manière surprenante, si le patient regarde la position de son vrai bras, le bras fantôme semble se replacer d’un bon dans le vrai bras, qu’il peut quitter et retrouver, de façon intermittente, à mesure que l’anesthésie se dissipe. Ces observations étranges montrent qu’il existe une séparation entre les nerfs périphériques et la partie centrale de notre cerveau.
Douleur chronique
Ces douleurs fantômes se manifestent essentiellement par des sensations de fourmillements ou de brûlures dans la partie amputée. Mais parfois ces douleurs peuvent être beaucoup plus violentes, ce qui handicape de plus en plus le patient. Les douleurs des membres fantômes sont même la cause la plus courante des douleurs chroniques, dont le traitement se révèle extrêmement difficile.
Réorganisation des neurones
Après une amputation, dans le cerveau du patient les neurones se réorganisent. Ceux qui étaient sensibles aux membres qui ont été amputés vont évoluer pour répondre à des stimulations tactiles d’autres parties du corps. On peut par exemple observer cette conséquence surprenante, qu’un attouchement du visage est ressenti comme s’il avait été effectué sur le membre manquant. On retrouve également ce phénomène chez les enfants qui sont nés sans membre. Ils ont également d’abondantes sensations fantômes alors même qu’ils n’ont jamais eu de membres. Cette observation suggère qu’il existe une représentation complète du corps au sein du cerveau de manière totalement indépendante des nerfs périphériques qui parcourent nos membres. Ceci témoigne également de l’extrême complexité de notre cerveau.