La migraine, une maladie non mortelle et sans gravité
En naviguant sur internet, j’ai découvert cette phrase : la migraine est une maladie non mortelle et sans gravité. Migraineuse depuis 25 ans, je ne me suis pas du tout retrouvée dans cette simple phrase. Et puis, j’ai réfléchi : oui, comparé à d’autres maladies, on ne meurt pas d’une migraine, et lorsque la crise est passée, on peut reprendre une vie normale. Sauf que... finalement, notre vie, en tant que migraineux, n’est pas si normale que ça. Les migraineux doivent être attentifs à de nombreux facteurs du quotidien pour éviter la crise — même si, parfois, elle est inévitable. Elle n’est pas mortelle, mais terriblement douloureuse. Elle est sans gravité médicale, mais les conséquences sur la vie quotidienne sont incommensurables...
La migraine, une maladie ultra douloureuse
La migraine n’est pas mortelle, mais extrêmement douloureuse. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas cette maladie et qui pensent que la migraine est un gros mal de tête, sachez que vous vous trompez complètement. Avec une céphalée, on prend un Doliprane, et le mal passe. Mais une migraine, c’est plus complexe, plus profond, plus douloureux. Découvrez comment soulager la migraine naturellement Généralement, une migraine n’arrive pas seule. La victime (car oui, une migraine est comme un multirécidiviste du crime du cerveau) connaît alors une photophobie (une hypersensibilité à la lumière) et/ou une phonophobie (une hypersensibilité aux sons), des nausées et/ou des vomissements, en plus de la douleur sourde qui martèle le crâne. Les symptômes sont différents selon les personnes, tant au niveau de leur intensité que de leur apparition. Alors, certes, elle n’est pas mortelle (et heureusement !), mais elle est ultra douloureuse.
Une maladie handicapante
Être migraineux, c’est aussi ne pas être disponible pour ses proches, sa famille, ses enfants ou ses collègues pendant un certain temps dans la semaine ou dans le mois. Une crise de migraine vous cloue dans le noir et dans le silence pendant un temps indéterminé, au fond d’un lit chaud et moelleux que la douleur efface complètement (même ce doux bénéfice est perdu au milieu d’une migraine). Quand on est frappé par une crise, on ne bouge plus, on ne réfléchit plus, et on se transforme en un flux de douleur multicolore. On est indisponible, et par la même occasion, on impose à la famille de limiter la production des bruits de la vie. Les enfants ne comprennent pas toujours et poursuivent leur petite vie, sans nous... et on manque les rires, les blagues, les bêtises, les séries sur Netflix qu’on regarde en famille. Et cette situation peut rendre très malheureux. Au travail, c’est pareil. On appelle le matin pour dire qu’on sera absent ou absente pour la journée, le temps que la crise se calme un peu et que ce goût immonde et métallique qui s’est logé au fond de la gorge se dissipe un peu, que la nausée s’envole vers d’autres cieux... les collègues, dans leurs bureaux, y vont de leurs petites remarques acerbes, et nous voilà catalogués dans la case « flemmard ou fainéant »... Alors, certes, elle est désignée comme « sans gravité médicale », mais les conséquences sur la vie sont profondes et immuables.
Une maladie honteuse
Quand on est migraineux, on évite d’en parler. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu’on est peu *fiable* aux yeux de nos proches. Car, en plus de nous clouer au lit pendant quelques heures, et de devoir batailler contre la douleur martelant notre cerveau, elle nous exclut du monde des vivants. On manque des moments de notre vie, on manque les moments positifs avec la famille, les rires, les chahuts, les disputes, les sourires, l’amour. Il est loin d’être agréable (et c’est un euphémisme) de troquer une douce vie contre une douleur ! La plupart des personnes sont compatissantes... les premiers temps, tout du moins. Ensuite, l’agacement s’installe très vite. Les petites phrases assassines tombent, comme des sabres déchirant la chair tendre : « T’es encore couchée ? » - « Tu as encore une migraine, mais tu ne te soignes pas ou quoi ? » - « Nan, c’est pas la peine de lui demander, elle dira non, elle a des migraines. » Alors, on n’en parle pas. On essaye de se soigner avec les moyens du bord et des conseils glanés à droite et à gauche, car il n’existe pas de médicament spécialement conçu pour traiter la migraine. Les remèdes de grand-mère fonctionnent un certain temps ; le temps de tromper la migraine. Mais, de cette bataille, elle en sort toujours victorieuse.