Récepteur TRP migraine

Comprendre la migraine : le rôle des récepteurs TRP

12 November 2020

Les récepteurs TRP ont été découverts il y a seulement une dizaine d'années. Divisés en plusieurs sous-familles, les récepteurs TRP vont régir le comportement cellulaire suite à un stimulus. Certains d'entre eux, les récepteurs TRP-A1, TRP-V1 et TRP-M8 sont impliqués dans la transmission de la douleur et l'initiation des migraines. À ce jour, l'étude des récepteurs TRP est la piste la plus prometteuse dans la recherche de nouveaux traitements pour de nombreuses maladies (cancers, cardiovasculaire, asthme, migraine, obésité et maladies neurologiques.) Voici, un résumé du rôle des récepteurs TRP dans la migraine.

 Lien vers la vidéo sur les récepteurs TRP et leur rôle dans la migraine

 

 

Les récepteurs TRP, des médiateurs de la douleur

 

Initialement identifiée en 1969 chez la drosophile lors d’une étude sur les voies de la phototransduction (Cosens et al. 1969), la superfamille des récepteurs TRP. Elle contient 28 membres chez les mammifères, dont 27 chez l’humain, qui sont eux-mêmes subdivisés en six sous-familles : ankyrine (TRPA), canonique (TRPC), mélastatine (TRPM), vanilloïde (TRPV), polycystine (TRPP), et mucolipine (TRPL) (Li, 2017). Leur nom TRP (Transient Receptor Potential) provient du fait que les récepteurs identifiés chez la drosophile provoquent une dépolarisation transitoire de la cellule. Leur structure diffère essentiellement aux extrémités N-terminale et C-terminale, et par la présence ou non d’une « TRP box », un enchainement de résidus hydrophobes dont la fonction n’est pas clairement définie. Les sous-unités transmembranaires restent, quant à elles, identiques.

Ces chaînes s’assemblent ensuite en homotétramère (même sous-famille de récepteur) ou hétérotétramère (entre plusieurs sous-familles) pour former un canal transmembranaire non sélectif aux cations (Schaefer et al. 2005 ; Staruschenko et al. 2010 ; Vassort et al. 2008). Leurs localisations à la membrane des cellules de presque tous les types de tissus leur permettent d’être des senseurs de l’environnement extérieur au corps, mais aussi du milieu extracellulaire de l’organisme. Le canal transmembranaire, lui, peut aussi se retrouver dans le milieu intracellulaire, dans la membrane lipidique des organites de la cellule comme les lysosomes, l’appareil de Golgi, le réticulum endoplasmique ou des vésicules synaptiques (Gees et al. 2010). Activés au niveau des organites, ils agissent essentiellement comme des canaux calciques alors qu’au niveau de la membrane cellulaire, leur activation génère une dépolarisation de la cellule, conséquence de l’activation ou de l’inactivation de canaux voltage-dépendants et de la modulation de leur flux ionique (Kumamoto et al. 2016).

 

Les récepteurs TRPV2-4 ; TRPM8

TRPV2-4

En plus de TRPV1, la présence de TRPV2, TRPV3 et TRPV4 au sein des fibres trigéminales qui se projettent sur la dure-mère a été retrouvée. Jusqu’à présent, TRPV2 et TRPV3 n’ont pas montré une réelle implication dans la physiopathologie de la migraine (Rainero et al. 2013). TRPV4 a été identifié comme un mécanorécepteur et un osmo-récepteur (Wei et al. 2011) et serait présent sur 50 % des afférences méningées. En effet, c’est la proportion de fibres qui est activée par le 4α-Phorbol, un agoniste de TRPV4. Par ailleurs, l’application topique de cet agoniste sur la dure-mère provoque une allodynie céphalique qui peut être bloquée par un antagoniste de TRPV4 (Everaerts et al. 2010). Les auteurs ont émis l’hypothèse que son activation pouvait être à l’origine du caractère pulsatile de la douleur. L’utilisation d’un antagoniste TRPV4 dans le traitement des migraines n’a pas été approfondie au-delà des phases précliniques, essentiellement du fait des effets secondaires importants qu’il provoque : sécheresse des muqueuses, constipation, troubles de la vision, détérioration cognitive et même céphalées (Everaerts et al. 2010).

 

TRPM8

Le récepteur TRPM8 semble, lui aussi, intéressant dans la physiopathologie de la migraine pour plusieurs raisons. Premièrement, ce récepteur présente une particularité génétique caractérisée par un polymorphisme d’un seul nucléotide (PSN), où la base cytosine (C) est remplacée par une thymine (T) en position chr2 : 234835093 (Dussor et al. 2016). L’expression de cette PSN varie sur la planète en fonction de la latitude (Key et al. 2018). Les humains portants l’allèle T:T ont un risque supérieur de développer des migraines par rapport aux allèles C:C ou C:T (Chasman et al. 2011) . La fréquence d’expression de l’allèle T est de seulement de 5 % dans une population native du Nigéria, alors qu’elle est de 88 % en Finlande. Son expression en Asie sud-est est de 48 % pour la variation C:C et de 36 % pour la variation C:T. Ainsi, la fréquence de l’allèle T semble concorder avec la latitude de la région, suggérant que les populations vivant dans le nord soient prédisposées à développer une variante précise de TRPM8. L’expression particulière de cette variante peut répondre différemment à l’exposition au froid, et une activité plus faible dans les climats froids pourrait permettre une meilleure adaptation à cet environnement. Même si cette hypothèse n’est pas confirmée, l’expression de l’allèle T (supérieure dans les climats froids et inférieurs dans les climats chauds) correspond avec l’épidémiologie de la migraine, où la prévalence est supérieure en Europe, plus faible en Afrique et intermédiaire en Asie. Deuxièmement, les céphalées causées par le froid, provoquées par exemple lors de l’absorption rapide de boissons fraîches, que l’on appelle aussi céphalées « de la crème glacée », ont montré être la conséquence de l’activation directe de TRPM8 et, à l’inverse des céphalées d’origine inflammatoire, sont diminuées par son inhibition (Dussor et al. 2016 ; Kayama et al. 2018). Il existe des patchs de menthol à appliquer sur le front et les tempes pour soulager les migraines, mais les résultats n’ont jamais été scientifiquement prouvés. Troisièmement, ce récepteur est majoritairement exprimé dans le ganglion trigéminal par rapport aux ganglions des racines dorsales. Enfin, il est co-localisé avec le récepteur TRPV1, et uniquement au niveau des neurones du système trigéminal (Kobayashi et al. 2005). Il est intéressant de noter qu’une étude in vitro a montré que l’activation de TRPM8 était capable d’inhiber le fonctionnement de TRPV1, là où ils sont co-exprimés (Kayama et al. 2018). Malgré ces arguments en faveur d’un rôle des récepteurs TRPM8 dans la migraine, il existe encore des incertitudes quant à l’activation de TRPM8 au niveau des méninges lors d’une céphalée, et de récentes études montrent parfois une augmentation de son expression (Burgos-Vega et al. 2016), ou une diminution de celle-ci. (Ren et al. 2015). C’est dans ce contexte que l’industriel pharmaceutique AMGEN a décidé de tester son antagoniste de TRPM8, AMG2850, dans une étude préclinique. Publiés en 2015, les résultats concluent à un manque d’efficacité dans le traitement prophylactique de la migraine (Lehto et al. 2015).

 

A. Le récepteur ankyrine 1

Introduction

Le récepteur à potentiel de récepteur transitoire ankyrine 1 (TRPA1) est exprimé notamment dans tous les types cellulaires ainsi que dans les fibres nociceptives. Il est souvent décrit comme un senseur de l’environnement chimique, et nombre de ses activateurs sont présents au quotidien dans notre environnement. La majorité d’entre eux induisent une inflammation et une douleur (Talavera et al. 2020), faisant de TRPA1 la cible de nouveaux anti-inflammatoires et analgésiques. Ainsi TRPA1 semble jouer un rôle fondamental dans le développement et le maintien de la douleur (Meents et al. 2019). Tout comme les autres récepteurs TRP, dont les études sont très récentes, TRPA1 a été cloné pour la première fois en 1999 (Jaquemar et al. 1999). Nous sommes donc encore aux prémices de la compréhension du rôle physiologique et de l’intérêt thérapeutique présentés par ces récepteurs. Récemment, l’étude par cryomicroscopie a permis une analyse plus précise de la structure de TRPA1 (Paulsen et al. 2015).

 

Le rôle de TRPA1 dans l’inflammation

Les récepteurs TRPA1 et TRPV1 sont sensibles à la libération de neuropeptides et aux variations de concentration calcique causées lors d’une inflammation. La protéine PIP2 que nous avons décrite précédemment joue aussi un rôle fondamental dans la régulation de TRPA1 et TRPV1. Lors d’une inflammation, elle se dégrade en diacylglycérol (DAG) et inositol triphosphate (IP3), capable d’activer les récepteurs par l’activation de la PKC, la formation de dérivés oxydatifs lipidiques et/ou par une mobilisation calcique cytosolique (Mizumura et al. 2009). Ces récepteurs sont aussi sensibilisés par des médiateurs de l’inflammation, comme les facteurs de croissance, les protéases, la bradykinine ou certaines cytokines. Ainsi, dans le ganglion trigéminal, le NGF augmente l’expression de l’ARNm de TRPA1 via la voie de signalisation p38 MAPK, voie essentiellement activée en réponse à un stress cellulaire ou un état inflammatoire (Diogenes et al. 2007). Leur présence à la fois dans les cellules neuronales et non neuronales les place au centre du mécanisme inflammatoire. Ils modulent l’activité et la réponse cellulaire à l’origine du maintien de l’inflammation, mais sont aussi régulés par le calcium et l’activité de nombreuses autres protéines (Bautista et al. 2013).

Ces médiateurs inflammatoires causent une sensibilisation progressive du récepteur TRPA1 et modulent ainsi son activité (Malin et al. 2011). TRPA1 joue aussi un rôle dans la modulation de l’expression de nombreux gènes impliqués dans l’inflammation. Environ 2000 gènes sont susceptibles d’être influencés par l’activation de TRPA1, particulièrement des gènes codant pour des cytokines, des récepteurs membranaires, des interleukines, des facteurs de croissance ou des cellules du système immunitaire (Wilson et al. 2013). Récemment, l’équipe de De Logu a permis de mieux comprendre le mécanisme inflammatoire véhiculé par TRPA1 lors de douleurs neuropathiques (De Logu et al. 2017). Pour cela, ils se sont intéressés aux cellules de Schwann et ont montré que non seulement ces cellules expriment TRPA1, mais que celui-ci est activé par les dérivés oxygénés libérés par les macrophages. En effet, l’extravasation provoquée lors de l’inflammation stimule les macrophages qui, par leurs récepteurs NOX2, libèrent des ROS.

Ces derniers ciblent spécifiquement les récepteurs TRPA1 des cellules de Schwann qui, par leurs récepteurs NOX1, vont à leur tour libérer d’autres dérivés oxygénés. Cette nouvelle libération va être à double sens : les ROS vont à la fois stimuler plus intensément les macrophages et activer les récepteurs TRPA1 présents dans la cellule neuronale. Progressivement, la sensibilisation du récepteur au niveau du neurone conduit à l’apparition de l’allodynie, stimule la libération de protéines inflammatoires et conduit au maintien de l’inflammation.

 

TRPA1

Umbellularia californica est un arbre qui, une fois ses effluves respirés, provoque une irritation des sinus, un larmoiement et des céphalées. Chez le patient migraineux, inhaler l’essence de cet arbre déclenche une crise dans la majorité des cas. L’actif responsable de ce phénomène semble être une cétone-monoterpénique contenue en abondance dans la plante. Des études en imagerie calcique et électrophysiologie ont montré que ce monoterpène active TRPA1 par liaison électrophile (Nassini et al. 2012). Cette activation entraîne une libération de CGRP ainsi qu’une vasodilatation des artères méningées. Ainsi, l’activation spécifique de TRPA1 au sein des fibres sensorielles positives au CGRP pourrait être à l’origine du déclenchement de la céphalée chez les patients sains et de la crise de migraine chez les sujets atteints.
Plusieurs autres substances, comme l’acroléine contenue dans la fumée de cigarette ou des gaz irritants tels que le sulfure d’hydrogène, sont connues pour favoriser l’apparition d’une crise de migraine ou de céphalées chez le patient sain (Talavera et al. 2020). Il a été démontré un mécanisme d’action similaire à celui d’Umbellularia californica par une activation de TRPA1. À chaque fois, une libération de CGRP et une vasodilatation méningée sont observées. Ainsi la stimulation de TRPA1 peut favoriser le déclenchement des crises de migraine. Par ailleurs, l’importante liste des agonistes du récepteur rappelle celle tout aussi importante des facteurs déclenchants d’une crise de migraine. On retrouve par exemple plus de patients migraineux dans les villes polluées ; or, la majorité des polluants contenus dans l’air sont capables d’activer TRPA1 (Lee et al. 2018). Le NO dont nous avons déjà parlé est connu pour être un puissant vasodilatateur et est souvent utilisé dans des modèles de migraine pour déclencher la céphalée (Bellamy et al., 2006).
Longtemps, cet effet était attribué au seul pouvoir de vasodilatation du NO, mais il est aujourd’hui bien établi qu’il cible et active directement le récepteur TRPA1 (Marone et al. 2018 ; Miyamoto et al. 2009). Les effets du NO sont inhibés par le sumatriptan par le biais de son action vasoconstrictrice, mais pas par les antagonistes du CGRP. Ainsi, il semblerait que son action soit à la fois vasomotrice et modulatrice de l’activité de TRPA1 ; ceci pourrait expliquer l’augmentation de CGRP dans les modèles de NO.

TRPA1 dans la migraine

L’implication de TRPA1 dans la migraine est non seulement fortement suggérée par sa sensibilité à des agents exogènes et endogènes, connus pour déclencher des crises, mais aussi par la diminution de son expression lorsqu’un traitement est administré (Benemei and Dussor, 2019). Il semble que dans un contexte de migraine, la stimulation de TRPA1 se produit au niveau des fibres sensitives afférentes de la dure-mère (Huang et al. 2012). Si des composés naturels sont capables d’initier une crise de migraine en activant TRPA1, certaines plantes sont connues pour leurs effets antimigraineux et anti-inflammatoires. C’est le cas par exemple de la pétasite, dont les principaux constituants, la pétasine et l’isopétasine, sont capables de désensibiliser TRPA1 (Benemei et al. 2017). Une autre plante, le tanacetum parthenium issu de la même famille des astéracées, possède un composant actif, le parthénolide, capable lui aussi de désensibiliser le récepteur.

Après une activation initiale modérée, le parthénolide initie progressivement une désensibilisation persistante du récepteur. Au niveau des fibres trigéminales méningées, cette désensibilisation empêche la libération de CGRP, même après une forte stimulation du récepteur par son agoniste l’AITC (Materazzi et al. 2013). Il reste encore un long chemin pour confirmer le mécanisme d’activation et d’inhibition des récepteurs TRP. Mieux, ils seront compris, plus il sera facile de développer des traitements spécifiques capables de moduler leur activité de façon ciblée pour certaines pathologies.

 

Interaction entre TRPV1 et TRPA1

Les propriétés du canal TRPA1 peuvent aussi être modulées par sa co-expression avec TRPV1. Isolé, le ratio entre la conductance mesurée à des potentiels positifs et négatifs est de 1,5 pour TRPA1, alors que dans des cellules où il co-exprime avec TRPV1, il augmente à 2,4 (Staruschenko et al. 2010). De ce fait, la co-expression de ces récepteurs augmente la probabilité d’une dépolarisation de la membrane, et donc la possibilité de générer un potentiel d’action. D’autres études, montrent que non seulement l’activité de l’un influence celle de l’autre, mais qu’il est également possible d’obtenir, dans certaines conditions, une hétérodimérisation. La formation de ce complexe TRPV1-A1 conduit à un nouveau canal avec des propriétés biophysiques et biochimiques qui lui sont propres et distinctes de celles des canaux d’origine. (Sadofsky et al. 2014). La co-expression de TRPA1 et TRPV1 n’est pas retrouvée dans tous les tissus, mais essentiellement au niveau de la peau (kératinocytes) et des neurones sensoriels (Kobayashi et al., 2005).

Dans des conditions normales, une expression de TRPA1 est observée dans environ 55 % des neurones TRPV1 positifs (Diogenes et al. 2007), mais en présence de NGF, elle augmente à 80 %.

Patil et ses collègues montrent que l’action des protéines kinase A et C est différente selon le type de neurones sensoriels (peptidergiques, non peptidergiques ou LTMR), et selon l’expression des récepteurs (uniquement un des récepteurs ou les deux) (Patil et al. 2020). Ainsi, les neurones peptidergiques exprimant à la fois TRPA1 et TRPV1 ne sont sensibles qu’à la PKC. Au contraire, les neurones non peptidergiques, qui n’expriment pas TRPV1, ne sont sensibles à aucune des kinases. Des neurones qui expriment fortement TRPV1 et faiblement TRPA1, sont sensibles aux kinases seulement dans des conditions inflammatoires. Il existe ainsi plusieurs facteurs influençant la sensibilisation des récepteurs. Il semble aussi que ce mécanisme implique d’autres médiateurs retrouvés en milieu inflammatoire : particulièrement le NGF, la bradykinine ou la prostaglandine E2, qui influencent aussi la sensibilisation des deux récepteurs de manière différente selon les sous-groupes de neurones. Notons que les neurones peptidergiques qui expriment uniquement TRPA1 ne sont pas sensibles à l’inflammation et véhiculent seulement la douleur neuropathique. L’hétérodimère TRPA1-TRPV1 semble donc être spécifique à la réponse inflammatoire (Patil et al. 2020).

 

Cette interaction physique est essentiellement possible grâce à la protéine transmembranaire 100 (Tmem100). Chez des souris présentant une déficience de cette protéine, le complexe TRPA1-TRPV1 n’est presque plus retrouvé dans les neurones sensoriels. Ces souris montrent aussi une réduction de l’hyperalgésie mécanique induite par l’inflammation, montrant là aussi l’importance de la formation de ce complexe pour véhiculer la douleur inflammatoire. (Weng et al. 2015 ; Weyer et al. 2015). L’idée que la co-expression de TRPV1 et TRPVA1 soit présente essentiellement au niveau des neurones sensoriels présente un intérêt majeur dans le développement de nouveaux traitements contre la douleur. Une possibilité envisagée par de nombreux laboratoires serait de cibler l’hétérodimère ; cependant, sa caractérisation est encore limitée et aucune molécule n’a été proposée pour le moment. La seconde possibilité serait de développer des agonistes spécifiques de l’un ou de l’autre, mais dont l’action serait potentialisée par leur co-expression. C’est le cas par exemple de l’agoniste cannabinoïde AM1241 qui cible spécifiquement TRPA1, mais qui est cinq fois plus efficace quand celui-ci est co-exprimé avec TRPV1 (Akopian et al. 2008). De même, la capsazepine (CPZ), antagoniste spécifique de TRPV1, permet de potentialiser la réponse de l’agoniste AITC sur TRPA1. Ceci nous montre qu’il existe une étroite relation dans le fonctionnement de ces deux récepteurs, et qu’un antagoniste spécifique de l’hétérodimère est tout à fait envisageable. Dans un développement pharmacologique, il faudra toutefois s’assurer que l’antagoniste est bien spécifique du complexe et n’intervient pas dans le bon fonctionnement des canaux seuls.

 

Quand l’hétérotétramère n’est pas formé, les homotétramères parviennent à s’influencer l’un l’autre. Le mécanisme est encore un sujet très débattu. Il semble que cette activité soit dépendante de nombreuses protéines, plus particulièrement des phospholipases et des kinases, libérées massivement lors de l’inflammation. Un des mécanismes possibles fait intervenir la déplétion du phospholipide PIP2 en milieu inflammatoire ainsi qu’une augmentation de la phospholipase C qui provoqueraient une sensibilisation du canal TRPA1. L’entrée massive de calcium dans la cellule et la présence de la calmoduline permettraient ensuite la sensibilisation de TRPV1. À l’inverse, des phénomènes de désensibilisations peuvent être observés. En effet il a été observé une désensibilisation croisée entre les agonistes spécifiques de ces récepteurs. L’AITC, par un phénomène calcium dépendant, peut désensibiliser TRPV1 (Ruparel et al. 2008a). L’afflux calcique dans le neurone active la calcineurine qui va alors déphosphoryler et désensibiliser TRPV1. Ce même mécanisme a notamment été retrouvé avec le cannabinoïde AM1241. (Akopian et al. 2009 ; Patwardhan et al. 2006). De la même manière, une désensibilisation de TRPA1 par la capsaïcine a été rapportée (Ruparel et al. 2008b).

 

Références

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