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Relaxation, hypnose, rétrocontrôle et thérapies manuelles

08 October 2020

Outre les médicaments de crises de fonds, toutes les techniques naturelles qui aident à se détendre pendant la crise permettent d’atténuer les douleurs. Ces thérapies permettent aussi de mieux gérer le stress et potentiellement, de réduire la fréquence des crises (Fauconnier et al. 2015). Les techniques de relaxation sont multiples et incluent la méditation, le yoga ou des exercices de respiration de sophrologie. Le sport fait également partie des activités apaisantes et une récente étude a montré qu’une pratique sportive régulière permettait de diminuer la fréquence des crises (Amin et al. 2018). La régularité semble le point essentiel, car une activité physique intense isolée peut aussi être un facteur déclenchant.

 

Relaxation et biofeedback

Le rétrocontrôle (biofeedback) est de plus en plus utilisé et se base sur la mesure des fonctions organiques. Le but est d’apprendre au patient à repérer les variations physiologiques de son corps, telles que le pouls, la température cutanée, l’activité musculaire, puis à les contrôler pour les apaiser. De nombreuses publications concluent à l’efficacité du biofeedback pour soulager les migraines (Nestoriuc et al. 2007). Qu’ils soient accompagnés d’une relaxation ou combinés à un traitement comportemental, les résultats indiquent une efficacité supérieure au groupe placebo.

 

La méta-analyse de l’US Headache Consortium publiée en 2000 (Campbell et Penzien 2000) montrent que la relaxation, le rétrocontrôle combiné à la relaxation, les thérapies cognitives et comportementales ont une efficacité significative dans la prévention des crises comparées au placebo, avec une réduction de 30 à 50 % de leur intensité. De plus, ces effets semblent se maintenir sur plusieurs années et s’accentuent tant que le patient s’exerce. Beaucoup d’auteurs mettent en cause la fiabilité de ces études, dû essentiellement au fait que le groupe placebo est facilement repérable chez les patients. Quoi qu’il en soit, l’apaisement de l’esprit, par ces thérapies, a un effet bénéfique au quotidien dans la gestion du stress et des douleurs. D’ailleurs, son efficacité a été décrite dès le deuxième siècle par Galen (Sacks 1999) et continue aujourd’hui d’être employée dans quasiment tous les services de prise en charge des douleurs chroniques.

 

Hypnose médicale : une thérapie

L’hypnose médicale a souvent été étudiée dans les douleurs chroniques et la migraine (Michaux 2004). Elle intervient sur deux axes : permettre au migraineux de contrôler ses émotions, qui constituent de puissants déclencheurs des crises, et quand celles-ci s’installent, de lui permettre de moduler sa douleur pour en réduire son intensité. Plusieurs études ont montré l’efficacité de l’hypnose dans la prise en charge des douleurs chroniques. Son efficacité est essentiellement liée à la production importante d’endorphines qui agissent comme des antalgiques naturels. Après un apprentissage plus ou moins long, le patient peut utiliser l’autohypnose. En s’exerçant régulièrement, il est capable de relâcher son corps et de moduler sa douleur seule.

 

 

L'ostéopathie : une autre thérapie

L’ostéopathie est une thérapie manuelle auquel les patients ont le plus recours dans la prise en charge de leurs migraines. Il n’existe que très peu d’études ayant évalué l’efficacité de l’ostéopathie dans leur prévention. D’une part, il est difficile de réaliser des études selon une méthodologie adéquate ou de les comparer entre elles. En effet, le groupe placebo est souvent constitué de pseudos séances de massages et les critères d’évaluation diffèrent d’une étude à l’autre (Cerritelli et al. 2017). L’action de l’ostéopathie serait essentiellement de moduler l’activité parasympathique par des techniques crâniennes et craniosacrées. Certains ostéopathes prétendent également avoir une action sur le drainage des sinus veineux et les tensions de la faux et des tentes du cerveau et du cervelet. Les blocages des premières cervicales, et des articulations temporo mandibulaires, auraient également un impact dans le traitement de fond des patients migraineux en ostéopathie (Pérot et Buch 2013).

 

 

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