Les vitamines et minéraux sont des micronutriments indispensables au bon fonctionnement métabolique de l’organisme. Le déficit d’un seul micronutriment peut perturber tout le fonctionnement métabolique.
Des besoins journaliers ont été estimés pour combler toutes les fonctions de l’organisme. Ils vont varier en fonction du sexe, de l’âge et du mode de vie (sédentaires, sportifs occasionnels, sportifs de haut niveau…).
Une alimentation équilibrée et variée permet de combler ces besoins. Malheureusement, il est très difficile d’avoir une alimentation à la pointe de l’optimisation. L’agriculture intensive a conduit à un appauvrissement des sols qui se répercute sur le profil nutritionnel des aliments, notamment des fruits et légumes. Les intolérances alimentaires perturbent l’absorption des nutriments au niveau intestinal. La surconsommation d’aliments raffinés, dépourvus en vitamines et minéraux, ne présente aucun avantage nutritionnel et vient prendre la place d’aliments aux profils plus intéressants.
Le stress, responsable de la sécrétion de cortisol, va également perturber les fonctions métaboliques du corps.
Aujourd’hui, de nombreux compléments alimentaires ont été mis sur le marché pour compenser une ou plusieurs carences. Au-delà de cette problématique est née la nutraceutique. La nutraceutique est née d’une réelle volonté à rétablir l’équilibre physiologique. Cependant, de par ce marché grandissant, bon nombre d’entreprises tentent de se valoriser en proposant des produits plus riches en vitamines et minéraux les uns que les autres. Cette démarche s’inscrit dans un contexte quantitatif, en oubliant de se limiter aux besoins nutritionnels de base.
Concept des besoins nutritionnels
Les besoins nutritionnels sont définis en 3 niveaux.
L’apport minimal, permettant d’éviter les carences, la dénutrition et les problèmes de croissance. L’apport maximal, au-delà duquel une certaine toxicité peut apparaître. Et un apport considéré comme optimal.
Depuis 2005, l’EFSA étudie les besoins alimentaires pour chaque individu (enfants, adolescents, femmes enceintes ou allaitantes, sportifs…). Ces études aboutissent à la définition des VNR (Valeurs Nutritionnelles de Référence) qui vont permettre d’exprimer les besoins nutritionnels journaliers. En France, ces valeurs sont utilisées par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) afin de définir les normes d’étiquetage des denrées alimentaires.
Étiquetage des compléments alimentaires
Vous avez certainement pu apercevoir, sur bon nombre de compléments alimentaires, les informations suivantes : 90% VNR ; 100% VNR ; 150% VNR… Ceci indique le pourcentage d’un nutriment, présent dans le produit, par rapport à sa valeur nutritionnelle de référence. On pourrait penser que 100% des VNR sont nécessaires et suffisants pour combler les apports journaliers. La réalité est plus complexe. Un nutriment peut être apporté en supplémentation sous différentes formes (citrate de…, sulfate de…, bisglycinate de…, monohydrate, oxyde de…). Ces formes ne fourniront pas le même taux d’absorption du nutriment en question. De plus, certains vont être additionnés volontairement à des substances, cofacteurs, qui vont aider à l’assimilation du nutriment par notre organisme (exemple : zinc + magnésium + vitamine B6).
Il est également possible que des éléments externes viennent perturber cette assimilation, c’est le cas des anti-nutriments présents dans certains fruits et légumes crus par exemple, ou alors la prise de certains médicaments ou diurétiques induisant une fuite de nutriments. Il ne suffit pas simplement d’aller chercher le taux des VNR le plus haut pour veiller à une santé optimale !
Les risques de toxicité
Un complément alimentaire sera soumis à bon nombre de réglementations avant sa mise sur le marché pour écarter tout risque de toxicité. Cependant, si vous décidez de vous supplémenter sans vraie raison, alors l’apport en nutriments présents dans le complément alimentaire qui va se supplémenter à votre alimentation peut présenter un risque de surdosage pour votre organisme. Il est primordial de prendre les apports dans leur globalité et ne pas faire l’erreur de négliger la part alimentaire.
Un complément alimentaire est là pour s’additionner à l’alimentation, et ce, de manière non systématique. On ne se nourrit pas de compléments alimentaires !
Loi de Liebig
La loi de Liebig est la loi du minimum défini en physiologie végétale. Elle énonce les conditions dans lesquelles une plante doit se développer. Si l’une des conditions n’est pas atteinte, alors la plante ne pourra se développer. Elle est illustrée par l’image d’un tonneau dont la douve la plus courte (représentant une des conditions nécessaires au développement de la plante) détermine le niveau de remplissage.
Cette loi, aussi appelée loi des facteurs limitants, explique qu’il ne sert à rien de nourrir une plante abondamment s’il l’un des nutriments est absent. À l’image de ce tonneau, nul ne sert de le remplir d’eau si toutes les conditions ne sont pas réunies. Ce principe peut être extrapolé à l’Homme, dans la mesure où il est indispensable d’amener les micronutriments dans les bonnes proportions, en fonction de ses besoins. Il n’est donc pas nécessaire d’aller chercher des quantités amplifiées, il suffit de disposer de la bonne quantité de chaque élément pour bénéficier d’un fonctionnement métabolique optimal.