Le trouble d'anxiété sociale (TAS) ou phobie sociale est un trouble anxieux caractérisé par une peur extrême de s'impliquer dans des situations sociales. Cette peur est à l'origine d'une détresse considérable et d'un handicap dans les activités de la vie quotidienne. La peur provient de la perception ou de la réalité du regard des autres.
Exemples de situations anxieuses :
- Parler en public
- Réaliser quelque chose en public, tel que lire à l’église ou jouer d’un instrument de musique
- Manger avec d’autres
- Rencontrer des personnes inconnues
- Tenir une conversation
- Signer un document devant témoins
- Se rendre dans des toilettes publiques...
Et la liste n'est pas exhaustive !
Le cerveau influence vos réactions
Parmi les causes possibles du trouble d'anxiété sociale ont retrouve la structure du cerveau et les traits héréditaires. On pense que l'amygdale, une partie du cerveau, joue un rôle dans le contrôle des réactions de peur.
Une personne atteinte de trouble anxieux présente de nombreux symptômes physiques, émotionnels et comportementaux. Bien que ce trouble puisse devenir plus grave, il peut être surmonté en utilisant de nombreuses techniques de traitement telles que les médicaments, les thérapies cognitives et comportementales ou les pratiques individuelles d'auto-assistance qui peuvent être effectuées à tout moment et à tout endroit où le patient se sent à l'aise.
Facteurs de risque du trouble d'anxiété sociale
La phobie sociale, un trouble mental très répandu, qui commence au début ou au milieu de l'adolescence, mais aussi parfois dans l'enfance sous forme d'anxiété de séparation et / ou de phobie scolaire.
Parmi les facteurs qui augmentent le risque d'apparition de la phobie sociale, on peut citer les suivants :
Un nouvel environnement social ou une nouvelle charge de travail : Rencontrer de nouvelles personnes, faire un discours en public, etc., peut généralement déclencher un trouble d'anxiété sociale et ces symptômes sont les principales causes chez les adolescents et les personnes âgées.
Une ou des expériences négatives de la vie : Une personne qui a vécu des situations négatives telles qu'une mauvaise présentation, un rejet, une humiliation, etc. peut être associée à un trouble d'anxiété sociale.
Des antécédents familiaux : Si les parents ou les frères et sœurs souffrent déjà de phobie sociale, il y a un risque un peu plus élevé de développer cette maladie.
Le tempérament de base : Une personne timide, timorée et réservée face à une nouvelle situation ou à de nouvelles personnes présente un risque plus élevé.
L'état de santé : L'anxiété liée au fait que d'autres personnes accordent plus d'attention à des aspects tels que le bégaiement, les mutilations faciales, la maladie de Parkinson (un trouble du système nerveux central qui affecte les mouvements) et d'autres problèmes de santé peut donner lieu à une augmentation des sentiments de gêne et peut déclencher la phobie.
Types de troubles de l'anxiété sociale
Les troubles de l'anxiété sociale se divisent en deux catégories principales, à savoir :
Le trouble d'anxiété sociale basé sur la performance : Dans cette catégorie, le trouble anxieux peut survenir lors de la présentation de quelque chose devant la société. Il peut s'agir, par exemple, d'un discours en public, de la vie professionnelle, d'un événement sportif, etc.
Le trouble d'anxiété sociale basée sur l'interaction sociale : Le trouble anxieux peut survenir lors d'une interaction avec d'autres personnes, par exemple lorsqu'il s'agit de parler avec de nouveaux amis, de la peur de demander de l'aide, de la peur de manger avec d'autres personnes, de la peur d'utiliser les toilettes publiques, etc.
Les complications possibles
Le trouble de l'anxiété sociale empêche l'individu de mener une vie normale. La personne a tendance à éviter les situations que la plupart des gens considèrent comme "normales". Paralyser par la peur et la honte, le sujet peut développer ce que l'on appelle des "comorbidité", c'est à dire la présence de maladies et/ou divers troubles aigus ou chroniques s'ajoutant à la maladie initiale, en soit des "pathologies associées."
15% des phobiques sociaux présentent un trouble lié aux substances. Parmi les différentes substances, l’alcool semble particulièrement incriminé. La phobie sociale comme les autres troubles anxieux favorise l’apparition d’abus et de dépendance à l’alcool, le trouble anxieux précédant le plus souvent ces prises de substance.
Le récit des patients semble montrer que c’est souvent la découverte fortuite de l’effet « thérapeutique » du produit sur l’anxiété sociale qui engage dans sa consommation répétitive et dans le risque d’abus et de dépendance. Avec une estime d'elle-même basse, la personne peut consommer des substances comme de l'alcool ou d'autres drogues.
La consommation est souvent une automédication du mal-être induit par le trouble anxieux. Ainsi les patients boivent avant les situations (pour diminuer leur peur) mais également après (pour noyer leur honte).
Il est important de préciser que les vertus « anxiolytiques » ou « thérapeutiques » de l’alcool ne sont qu’illusion et qu’après un effet euphorisant extrêmement court de l’alcool, ce dernier vient au contraire renforcer l’anxiété et aggrave ainsi le trouble. En cas de consommation excessive, l’abus d’alcool peut être également à l’origine de syndrome dépressif venant compliquer et majorer la phobie sociale.
Autres substances
D’autres substances peuvent également être incriminées et compliquer le pronostic de la maladie.
Nous citerons entre autres les anxiolytiques de type benzodiazépine fréquemment prescrits à visée symptomatique dans cette pathologie mais qui comportent un réel risque d’abus et de dépendance.
Citons également la cocaïne utilisée à visée désinhibitrice mais dont l’abus et la dépendance engendrent d’importantes complications et ne font qu’aggraver le trouble.
Dépression et autres troubles
45 % des phobiques sociaux présentent au moins un épisode dépressif majeur au cours de leur vie.
La phobie sociale précède le plus souvent l’apparition de la dépression et peut être considérée comme un facteur de risque de dépression. Il est aisé de comprendre que l’isolement, les privations relationnelles, le sentiment de dévalorisation personnelle, la répétition des attaques de honte puissent être à l’origine de véritables épisodes dépressifs, d'autres troubles anxieux comme le trouble panique, l'agoraphobie ou l'apparition de TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif).
Les traitements
En l’absence de traitement, la phobie sociale persiste souvent, incitant de nombreuses personnes à éviter des activités qu’elles apprécient par ailleurs.
La thérapie d’exposition est généralement efficace. Mais il n’est pas toujours facile de s’arranger pour que l’exposition dure suffisamment longtemps pour permettre à la personne de s’habituer à la situation anxiogène et de finir par y être à l’aise. Par exemple, une personne qui a peur de parler à son supérieur hiérarchique ne peut pas forcément organiser une série d’entretiens avec lui.
Une thérapie comportementale et cognitive peut également s’avérer utile. Cette thérapie permet aux personnes d’apprendre ce qui suit :
Les antidépresseurs tels que les ISRS et les benzodiazépines (anxiolytiques) sont souvent efficaces pour traiter la phobie sociale. Les ISRS sont généralement préférés car, contrairement aux benzodiazépines, ils ne risquent pas d'interférer avec la thérapie cognitivo-comportementale. Les benzodiazépines agissent sur le système nerveux central (cerveau et moelle épinière) et peuvent provoquer des somnolences et des troubles de la mémoire.
Conclusion
De manière générale, une bonne hygiène de vie est importante dans le traitement de l'anxiété sociale. Avoir des rythmes de vie réguliers : coucher, réveil fixe, pas trop de sieste l'après-midi (elles favorisent la dépression). A cela s'ajoute une activité sportive modérée mais régulière et l'absence strict d'alcool et de drogue.