Lien entre les hormones sexuelles et la migraine

Lien entre les hormones sexuelles et la migraine

16 November 2022

Une nouvelle recherche publiée en novembre 2022 met en évidence le rôle clé des hormones sexuelles dans la migraine, en particulier chez les femmes. Ces résultats viennent enrichir les données de notre précédent article sur la migraine dans la vie génitale féminine.

Cette étude transversale a été menée au Government Medical College de Kota, en Inde, pour étudier la relation entre les niveaux d'hormones et les symptômes chez les patients souffrant de migraine avec aura (M+A), de migraine sans aura (M-A) et d'autres types de maux de tête. Quarante patients ont été évalués, dont 11 M+A, 24 M-A et 5 autres types de céphalées. La plupart des patients (68 %) étaient des femmes, avec un âge moyen d'environ 36 ans.

 

Les œstrogènes influencent la migraine

Les chercheurs ont évalué les niveaux d'hormones dans les 3 groupes et ont observé ce qui suit :

La plupart des patients M-A avaient des taux d'œstrogènes faibles (67 %), la plupart des patients M+A avaient des taux d'œstrogènes élevés (82 %), et la plupart des autres types de céphalées avaient des taux d'œstrogènes normaux (80 % ; p<0,001).

La plupart des patients M-A (88 %) avaient des taux de prolactine* normaux, mais ceux atteints de M+A (64 %) et d'autres types de céphalées (80 % ; p = 0,001) avaient des taux de prolactine élevés.

Aucune caractéristique significative n'a été observée dans les groupes pour la progestérone, la testostérone, l'hormone folliculo-stimulante, l'hormone lutéinisante ou la TSH sur l’influence des migraines.

 

L’impact de l’alcool et du tabac

Les chercheurs ont ensuite examiné les habitudes de vie des trois groupes et ont constaté que :

Les patients M+A étaient plus susceptibles de boire de l'alcool (64 % contre M-A 21 % contre 0 % d'autres ; p = 0,011) ; la consommation de tabac était similaire entre les groupes.

L'alcool et le tabac font partis des facteurs déclenchants communs de la migraine.

La consommation d'alcool était associée à des taux d'œstrogènes plus élevés (p = 0,002), en particulier chez les femmes (p = 0,011). Le tabagisme était associé à des taux d'oestrogènes plus faibles (p = 0,001), en particulier chez les femmes (p = 0,034).

 cigarette et verre à pied casser en deux

Le rôle de la grossesse et des contraceptifs sur les migraines

Enfin, les chercheurs ont procédé à un examen détaillé des patients et ont constaté ce qui suit :

Parmi les femmes qui avaient été enceintes auparavant, la plupart (70 %) ont signalé une amélioration ou une résolution des symptômes pendant la grossesse, tandis que 20 % n'avaient aucun changement et 10 % avaient une aggravation des symptômes (p = 0,03).

De même, parmi les femmes qui avaient déjà reçu un contraceptif oral combiné (COC), la majorité (70 %) ont signalé une amélioration ou une résolution des symptômes de maux de tête lors de l'utilisation du COC, tandis que 10 % n'avaient aucun changement et 20 % ont connu une aggravation des symptômes de la migraine(p = 0,04 ).

 

Conclusion de l’étude

Les chercheurs ont conclu que l'œstrogène est un facteur clé dans les M+A et M-A, en particulier chez les femmes.

Ils soulignent certaines implications thérapeutiques de leur travail, y compris le potentiel de manipulation des œstrogènes (supplémentation dans M-A, antagonisme dans M+A) et la modification du mode de vie (évitement de l'alcool et du tabagisme) pour aider à réduire le fardeau de la migraine.

*la prolactine est une hormone principalement impliquée dans la production de lait maternel
Somvanshi V, et al. Sex hormones and migraine: an acquaintance or opponent. AOCN-IANCON 2022;20

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