La luminothérapie est une méthode de soin naturelle de plus en plus utilisée ces dernières années. Et ce, notamment pour lutter contre la « dépression hivernale » (ou tous troubles affectifs saisonniers). Dans les faits, il s’agit de s’exposer à une forte lumière pour pallier le manque de soleil des mois d’hiver. Mais alors quelles sont les précautions d’usage et les contre-indications à connaître au sujet de la luminothérapie ? Laissez-nous vous guider !
En savoir plus sur la luminothérapie
De quoi s’agit-il ?
La luminothérapie, aussi appelée photothérapie, est une pratique qui consiste à s’exposer à une lumière artificielle, cette dernière étant spécialement conçue pour simuler la luminosité naturelle du soleil. C’est en effet par le biais d’un appareil spécifique (généralement une lampe ou une boîte lumineuse) que la lumière blanche est émise, pouvant atteindre une intensité lumineuse de 10 000 lux. Et c’est cette exposition qui permet de compenser le manque de lumière naturelle observé en hiver.
Il faut également savoir que les appareils utilisés en luminothérapie sont fabriqués de manière à bloquer les rayons ultraviolets, connus comme pouvant être nocifs pour la peau et les yeux. Ainsi, la lumière produite à des intensités contrôlées par les appareils est juste blanche ou bleue, et ne présente pas de risque de brûlure ou d’agression.
Quelles sont les applications thérapeutiques ?
Si la luminothérapie est principalement utilisée pour contrer les troubles affectifs saisonniers, ce type de thérapie possède aussi d’autres bienfaits. Pour vous en donner une idée, voici ci-dessous une liste des domaines pour lesquels la luminothérapie est utilisée aujourd’hui :
- Troubles affectifs saisonniers (TAS): il s’agit de l’utilisation principale de la luminothérapie. Et l’exposition à une lumière intense participe à la réduction des symptômes des TAS (motivation en baisse, moins d’énergie, humeur dépressive, etc.).
- Troubles du sommeil : que ce soit pour réduire les insomnies ou aider à la récupération d’un décalage horaire, la luminothérapie peut être efficace. Cette pratique peut en effet permettre de retrouver des cycles de sommeil réguliers.
- Dépression non saisonnière : c’est un bienfait moins connu, mais, combinée à d’autres traitements, la luminothérapie aiderait à améliorer l’humeur des patients et ainsi à soigner les dépressions non saisonnières.
- Autres applications potentielles : aujourd’hui, des études explorent également les résultats de la luminothérapie sur des troubles comme l’anxiété, le stress post-traumatique ou encore le syndrome prémenstruel.
Quelques précautions d'utilisation
Adopter le bon dosage et la bonne intensité de lumière
Pour une photothérapie en toute sécurité, la dose et l’intensité de la lumière sont deux aspects essentiels. Aujourd’hui, la norme est une exposition à une intensité de 10 000 lux sur une durée pouvant varier entre 20 et 30 minutes par jour. Toutefois, il est aussi possible de pratiquer la luminothérapie à une intensité plus faible sur des durées prolongées (par exemple, 2 500 lux pendant au maximum 2 heures).
L’intensité de la lumière joue non seulement sur la durée de la thérapie, mais aussi sur le corps lui-même. En effet, une surexcitation ou une grande sensibilité aux lumières vives peut être observée à la suite de séances trop longues ou d’une intensité trop élevée. De plus, certaines personnes peuvent faire face à une fatigue oculaire ou à des maux de tête en cas d’une mauvaise utilisation de l’appareil de luminothérapie. C’est pourquoi il est primordial de respecter les instructions d’utilisation de l’appareil en question, voire au mieux de passer par un professionnel expérimenté dans le domaine.
Choisir le bon moment de la journée
Un deuxième point à prendre en compte pour l’efficacité de la luminothérapie est le moment de la journée auquel elle est pratiquée. En effet, il est généralement conseillé de réaliser les séances de photothérapie le matin. Une exposition matinale va permettre de favoriser la production de sérotonine, hormone ayant un rôle dans la régulation de l’humeur et le maintien de l’énergie durant toute la journée.
Au contraire, pratiquée en fin de journée ou en soirée, la luminothérapie peut empêcher la libération de la mélatonine. Ainsi, le rythme circadien peut être perturbé, et cela peut entraîner des difficultés à s’endormir.
Se positionner à une distance adaptée par rapport à l'appareil
Enfin, un dernier point à considérer pour maximiser les bienfaits de la luminothérapie est la distance à laquelle se trouve le visage de la source lumineuse. En règle générale, il est recommandé de rester entre 30 et 60 cm de la lampe ou de la boîte utilisée. Cette distance permet une exposition optimale, sans risque de fatigue visuelle ou d’irritation oculaire.
N’essayez pas de rapprocher votre visage en pensant que l’appareil aura un effet plus intense ! Cela pourrait entraîner une surexposition et vous pourriez ressentir un inconfort visuel. Il est d’ailleurs déconseillé de fixer la lampe pour éviter de fatiguer vos yeux. Préférez positionner l’appareil plutôt sur le côté pour une exposition indirecte.
Les contre-indications à la luminothérapie
Les conditions médicales spécifiques
Il est vrai que la luminothérapie présente divers bienfaits, mais il faut aussi prendre ses précautions avant d’utiliser cette méthode. En effet, certaines conditions médicales peuvent être incompatibles avec ce type de thérapie, la rendant risquée, voire dangereuse. Voici une liste des principales contre-indications :
- Maladies oculaires: si vous êtes atteint de troubles oculaires (glaucome, cataracte, dégénérescence maculaire), consulter un ophtalmologue avant de pratiquer la photothérapie est primordial. Vous pourriez en effet subir des dommages oculaires supplémentaires causés par l’exposition prolongée à une lumière vive.
- Photosensibilité et médicaments : certaines personnes sont plus sensibles à la lumière que d’autres, notamment celles prenant des médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires) augmentant la photosensibilité. Dans ces cas, la luminothérapie est déconseillée, au risque d’entraîner des réactions cutanées ou des troubles visuels.
- Troubles bipolaires : les personnes bipolaires doivent consulter un professionnel de santé avant de se lancer dans la luminothérapie. En effet, il arrive que cette pratique soit un déclencheur de manie ou d’hypomanie chez les personnes bipolaires.
Les groupes de personnes à risque
En dehors des conditions médicales énoncées ci-dessus, certains groupes de personnes doivent aussi prendre des précautions supplémentaires en cas de luminothérapie. Parmi elles, on retrouve :
- Les enfants et adolescents : leur peau est souvent plus sensible à la lumière, c’est pourquoi l’avis d’un pédiatre est nécessaire avant d’entamer un traitement.
- Les femmes enceintes et allaitantes : il n’est pas scientifiquement prouvé que la luminothérapie est néfaste pour les femmes enceintes ou allaitantes. Cependant, la prudence doit être de mise.
- Les personnes âgées : avec l’âge, les yeux deviennent plus sensibles, et certaines personnes âgées peuvent souffrir de maladies oculaires. Une consultation préalable avec un professionnel est donc recommandée.
Conclusion
En conclusion, la luminothérapie est une méthode efficace et naturelle pour compenser le manque de lumière, surtout durant l’hiver. Cependant, certaines précautions sont à respecter pour une pratique en toute sécurité, notamment en ce qui concerne l’intensité et la durée d'exposition, le moment de la séance, la distance de l’appareil. Il est aussi conseillé de consulter un professionnel avant de débuter tout traitement, et plus particulièrement en cas de conditions médicales ou si vous faites partie des personnes à risque.