Comment prévenir les cancers de la peau ?

Comment prévenir les cancers de la peau ?

Feb 15, 2024

Aux beaux jours, nombreux sont ceux qui se réjouissent de pouvoir s'exposer aux premiers rayons du soleil. Cependant, derrière cet enthousiasme se profile une réalité préoccupante pour la santé. En effet, plus de 85 % des cancers de la peau trouvent leur origine dans une exposition excessive aux ultraviolets. Malgré l'association positive entre le soleil et le bien-être, cette situation souligne un risque significatif, mettant en lumière la nécessité de comprendre les subtilités des cancers cutanés et d'adopter des pratiques de prévention éclairées.

 

Qu’est-ce qu’un cancer de la peau ? 

Les cancers de la peau se divisent en deux grandes catégories : les carcinomes et les mélanomes. Les carcinomes, représentant environ 90 % de tous les cancers de la peau, se déclinent principalement en carcinomes basocellulaires (environ 70 %) et carcinomes spinocellulaires (environ 20 %). Ces types de cancers sont plus fréquents chez les individus de plus de 50 ans et se développent souvent sur les parties du corps exposées au soleil de manière excessive et chronique, telles que le visage, le cou, les épaules, les avant-bras et les jambes.

En revanche, les mélanomes, bien que moins courants, sont considérés comme les plus graves parmi les cancers de la peau. Ils peuvent apparaître n'importe où sur le corps, y compris sur le cuir chevelu, et sont plus fréquents sur le tronc chez les hommes et sur les jambes chez les femmes.

L'exposition aux rayons ultraviolets (UV) demeure le principal facteur de risque pour les cancers de la peau. Une exposition excessive aux rayons UV peut en effet agresser les cellules cutanées, entraînant des dommages parfois irréversibles.

 

Personnes à risques

Certaines caractéristiques peuvent accroître la vulnérabilité aux cancers de la peau. C’est notamment le cas :

  • Des peaux claires (bronzant difficilement), avec des cheveux blonds ou roux.
  • De la présence de nombreuses taches de rousseur ou de nombreux grains de beauté (plus de 40).
  • Des antécédents familiaux de mélanomes.
  • De la présence de grains de beauté larges et irréguliers de plus de 5 mm.
  • Des antécédents personnels de coups de soleil sévères (pendant l'enfance ou l'adolescence).
  • De certains modes de vie : résider longtemps dans une région à forte exposition solaire ou mener un style de vie impliquant des expositions solaires intenses et prolongées par exemple.

Dans ces circonstances, le médecin traitant ou le dermatologue peut recommander une surveillance plus étroite, adaptée au niveau de risque.

 

Le dépistage : la clé de la prévention

Concernant le dépistage des cancers de la peau en France, il n'existe actuellement aucun programme organisé, similaire à celui en place pour le cancer du sein. Ainsi, le dépistage précoce dépend principalement de l'initiative du médecin traitant ou de sa propre vigilance (repérage d’une lésion potentiellement suspecte). Il est donc crucial de surveiller régulièrement l'état de sa peau, surtout s’il existe un niveau de risque élevé de cancer cutané. Cette surveillance implique un examen attentif de la tête aux pieds, à l'avant et à l'arrière, en prêtant attention aux zones moins visibles où un mélanome pourrait se dissimuler. Il est recommandé de réaliser un auto-examen tous les trois mois environ.

En cas de doute, il est essentiel de consulter votre médecin traitant ou un dermatologue et d'aborder la question du dépistage des cancers de la peau avec lui.

 

 

Grain de beauté normal ou inquiétant ?

Il est important de savoir distinguer un grain de beauté normal d'un potentiellement anormal. En règle générale, tout grain de beauté d’aspect « différent des autres » mérite une attention particulière. Concrètement, tout grain de beauté présentant une asymétrie, des bords irréguliers, une couleur non homogène, un changement rapide de taille, de forme, de diamètre, de couleur ou d'épaisseur nécessite une consultation médicale. De même, toute plaie, bouton ou croûte persistante ou qui s'étend doit également faire l'objet d'une attention médicale.

La détection précoce joue un rôle crucial dans le traitement efficace des cancers de la peau, en particulier des mélanomes cutanés.

 

5 idées reçues sur les cancers de la peau

 

1. Un cancer de la peau se guérit toujours bien 

L'idée reçue selon laquelle les cancers de la peau se guérissent bien nécessite une clarification. Il est vrai que ces types de cancers tels que les carcinomes ont souvent un pronostic favorable. Cependant, il est crucial de ne pas généraliser cette affirmation à tous les cancers de la peau. En effet, le mélanome, le type le plus grave, tue chaque année près de 2000 personnes. La guérison dépend grandement du type de cancer, du stade de découverte, et du temps écoulé avant le début du traitement. Bien que les mélanomes détectés précocement à un stade peu avancé présentent un taux de survie significativement élevé, un diagnostic tardif peut compromettre l'efficacité des traitements disponibles. À noter que les carcinomes peuvent néanmoins récidiver.

 

2. Pour prévenir du cancer de la peau, mieux vaut ne pas s’exposer du tout au soleil

L’évitement total du soleil n'est pas la bonne approche pour prévenir le cancer de la peau. Une exposition modérée et protégée au soleil est au contraire essentielle pour la synthèse de la vitamine D, nécessaire à la santé osseuse. Il est toutefois recommandé d'éviter les cabines de bronzage.

 

3. Un cancer de la peau ne peut se développer qu’à partir d’un certain âge

Bien que le risque de cancer de la peau augmente avec l'âge en raison de l'accumulation d'expositions au soleil au fil du temps, il est essentiel de comprendre que le cancer de la peau peut se développer à tout âge, y compris chez les jeunes. En effet, des facteurs tels que l'exposition excessive au soleil sans protection, les antécédents familiaux de cancer de la peau et d'autres facteurs génétiques peuvent augmenter le risque à tout âge.

 

4. Les personnes noires ou métisses ne risquent pas de cancer de la peau

Bien que les personnes à la peau plus foncée aient naturellement une protection accrue contre les dommages causés par les rayons ultraviolets en raison de la mélanine présente dans leur peau, elles ne sont pas immunisées contre le cancer de la peau. Les cancers de la peau, bien que moins fréquents chez les personnes à la peau plus foncée, peuvent néanmoins se développer, surtout dans des zones moins pigmentées ou fréquemment exposées au soleil. Les pratiques de protection solaire et de surveillance des changements cutanés doivent donc également être de rigueur.

 

5. Le dépistage que le dermatologue effectue est douloureux

Le dépistage effectué par le dermatologue est une procédure simple et non douloureuse. En pratique, il consiste en un examen visuel complet de la peau afin de détecter d'éventuelles taches ou grains de beauté pouvant susciter des suspicions de cancer. Le dermatologue peut utiliser un dermoscope, une sorte de loupe éclairante et fortement grossissante, qui permet d'observer à travers la première couche de l'épiderme. En cas de présence de nombreux grains de beauté, il peut également les photographier pour une évaluation plus approfondie.

 

En somme, adopter une exposition raisonnable au soleil demeure fondamental pour prévenir la majorité des cancers de la peau. En complément de la protection solaire, les pratiques de dépistage régulier se révèlent être des outils indispensables dans la lutte préventive. Cultiver une conscience attentive envers les changements cutanés, consulter régulièrement un professionnel et promouvoir des habitudes saines contribuent significativement à réduire les risques.

 

Références :

Institut national du cancer. (Mis à jour le 5 juillet 2023). Qu’est-ce qu’un cancer de la peau ? 

Santé publique France. (Mis à jour le 27 juillet 2023). Cancers de la peau. 

La ligue contre le cancer. (Mars 2009). Les cancers de la peau. 

 

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