Depuis son introduction dans les années 1960, la contraception hormonale a transformé la vie des femmes en leur offrant un contrôle sur leur fertilité. Toutefois, comme tout traitement, elle présente certains effets secondaires et risques potentiels. Pour les femmes souffrant de migraines, le choix d'une méthode contraceptive adaptée peut être particulièrement délicat.
En effet, le lien entre migraines et contraception n'est pas toujours simple : certaines méthodes peuvent aggraver les symptômes, tandis que d'autres, au contraire, pourraient les atténuer. Comment savoir quelle contraception choisir lorsque l'on est migraineuse ? Existe-t-il des options plus sûres et mieux adaptées ? Et surtout, comment éviter l'aggravation des migraines tout en bénéficiant d'une contraception efficace ?
La pilule oestroprogestative : avantages et risques
La contraception hormonale combinée, qui associe œstrogène et progestérone, est une méthode efficace et avantageuse pour de nombreuses femmes. Cependant, son impact sur les migraines est complexe et peut varier considérablement d'une personne à l'autre. Chez certaines, la pilule combinée peut améliorer les symptômes de la migraine, tandis que chez d'autres, elle peut les aggraver, ou n'avoir aucun effet. En pratique, une aggravation des migraines est rapportée dans 18 à 50 % des cas, majoritairement chez celles souffrant de migraines avec aura. À l'inverse, une diminution des symptômes est observée dans 3 à 35 % des cas, tandis que pour 39 à 65 % des femmes, aucun changement notable n'est constaté.
Bien que ces contraceptifs hormonaux puissent être utilisés chez une majorité de femmes migraineuses ou présentant des céphalées, ils présentent néanmoins des risques notables. Il existe principalement un risque vasculaire, faible, mais significatif, surtout chez celles souffrant de migraines avec aura. En effet, il a été établi que les risques de thrombose veineuse profonde, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral ischémique sont deux à six fois plus importants qu’en cas d’utilisation d’un contraceptif oral à base de progestérone seule. Ce danger est également présent, bien que dans une moindre mesure, chez les femmes ayant des migraines sans aura, en particulier lorsqu'elles présentent des facteurs de risque supplémentaires tels que le tabagisme ou l'hypertension.
Dès lors, une alternative plus sûre pour les femmes souffrant de migraines pourrait résider dans l'utilisation de contraceptions purement progestatives.
La pilule progestative : avantages et risques
Les progestatifs, en inhibant l'ovulation tout en stabilisant les niveaux d'œstrogènes, pourraient réduire le seuil de douleur chez les femmes migraineuses, ce qui pourrait diminuer à la fois la fréquence et l'intensité des crises de migraine.
À titre d’exemple, la pilule progestative désogestrel (75 μg) a démontré un effet favorable sur l'évolution des migraines avec aura ainsi que des migraines sans aura. Chez la majorité des femmes, elle a permis une réduction significative du nombre de jours de migraine, du recours aux analgésiques et de l'intensité des symptômes. Après trois mois d'observation, l'utilisation du désogestrel a montré une diminution notable des crises de migraine avec aura et une réduction de la durée des symptômes d'aura. Cependant, il est important de noter qu’au cours des 4 premières semaines d'utilisation, la fréquence des migraines peut augmenter légèrement avant l’amélioration.
Par ailleurs, la contraception progestative seule ne semble pas comporter de risque de thrombose veineuse, d'accident vasculaire cérébral ou de complications cardiovasculaires, contrairement aux contraceptions oestroprogestatives.
Les directives actuelles recommandent donc les contraceptions purement progestatives comme une option plus sûre, notamment pour les femmes atteintes de migraines avec aura et, éventuellement, de migraines sans aura.
Comment réduire les risques ?
Bien que le risque zéro n'existe pas, certaines précautions peuvent permettre de les prévenir au mieux. Le premier pas vers une contraception adaptée en cas de migraines est d'établir une bonne communication avec son médecin. Un suivi régulier et un partage d'informations permettent au professionnel d'élaborer un traitement personnalisé prenant en compte en compte les antécédents médicaux, le mode de vie, les facteurs de risque spécifiques… Ce suivi permet également d'ajuster le traitement, qu'il s'agisse de modifier les doses ou d'opter pour une méthode contraceptive différente, afin de bénéficier des avantages tout en limitant les effets indésirables. Il est par ailleurs crucial de ne pas changer de traitement sans avis médical.
De plus, pour les femmes dont les migraines sont sensibles aux variations hormonales, les méthodes de contraception non hormonales telles que les préservatifs ou les dispositifs intra-utérins au cuivre représentent une alternative intéressante. Ces solutions n'influencent pas les niveaux hormonaux et réduisent donc le risque d'exacerbation des migraines. Elles permettent également d'éviter les complications et effets indésirables liés aux contraceptifs hormonaux.
En parallèle, compte tenu du caractère invalidant des migraines, le traitement de ces symptômes ne devrait pas être négligé. Des traitements préventifs https://naturveda.fr/collections/traitement-de-la-migraine/products/migspray-traitement-migraine peuvent ainsi être utiles pour réduire l’intensité et la fréquence des crises, apportant ainsi un soutien précieux au quotidien.
Ne pas banaliser ses douleurs
À force de vivre avec des douleurs récurrentes, certaines personnes peuvent être tentées de les minimiser ou de s'adapter à elles sans chercher de solutions adéquates. Pourtant, la douleur est avant tout un signal d’alerte du corps.
Les migraines avec aura, en particulier, peuvent présenter des symptômes qui ressemblent parfois à ceux d'un accident ischémique transitoire (AIT) ou d'un accident vasculaire cérébral (AVC), comme des troubles visuels ou des engourdissements. C'est pourquoi il est primordial pour les personnes souffrant de migraines avec aura de consulter un médecin en cas de nouveau symptôme neurologique, comme un changement de vision, un engourdissement, une faiblesse musculaire ou des difficultés d'élocution. Si ces symptômes persistent au-delà d'une heure, ou diffèrent de l'aura habituelle, une prise en charge médicale s'impose en urgence afin d'évaluer la situation et de prévenir tout risque d'AVC.
En somme, le choix de la méthode contraceptive chez les femmes souffrant de migraines constitue un véritable défi, nécessitant une approche personnalisée et rigoureuse. Les migraines peuvent être une source importante d'inconfort et d'incapacité, rendant d'autant plus crucial l'équilibre entre une contraception efficace et une gestion optimale des symptômes migraineux. Dans ce contexte, les contraceptions purement progestatives apparaissent comme une alternative plus sûre pour réduire les risques vasculaires tout en apportant un soulagement potentiel des crises migraineuses. Par ailleurs, la gestion des migraines elles-mêmes ne doit pas non plus être sous-estimée.