Adopter le jeûne thérapeutique : conseils pratiques pour débutants
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Le jeûne thérapeutique prend davantage de place dans les conversations depuis quelques années déjà. Selon les personnes, cette pratique peut être vue soit comme un moyen naturel de purifier le corps, soit comme une tendance de plus dans le domaine du bien-être. Et pourtant, s’il est correctement encadré, le jeûne peut être un véritable allié pour la santé physique et mentale. Dans cet article, découvrez en plus sur le jeûne thérapeutique, ses effets, ses bienfaits, mais aussi ses risques et quelques conseils de base pour débuter.
Sommaire
Le jeûne est une pratique qui existe depuis toujours, à la base pour des raisons spirituelles ou religieuses. Toutefois, cela fait quelques décennies que son aspect thérapeutique est analysé par la science. Aujourd’hui, il existe plusieurs types de jeûne, permettant à chacun de trouver la méthode qui lui correspond, notamment selon son mode de vie et son niveau de tolérance. Mais quelle que soit la forme de jeûne, le principe est le même et il est simple : il s’agit d’octroyer à l’organisme un temps de repos digestif suffisant, de manière à ce qu’il puisse mobiliser ses mécanismes d’autoréparation.
Parmi les grandes formes de jeûne, il y a notamment le jeûne intermittent. C’est sans doute la plus courante d’ailleurs. Ici il est question d’alterner périodes de repas et de jeûne sur 24 heures. Le format le plus adopté est le 16/8, ce qui veut dire que l’on peut manger pendant 8 heures (entre 12h et 20h par exemple) et que l’on jeûne le reste du temps. Si cette forme de jeûne est populaire, c’est aussi sans doute du fait qu’elle peut facilement s’intégrer dans la vie quotidienne, étant flexible et peu contraignante.
Une autre forme connue de jeûne est le jeûne hydrique : il s’agit dans ce cas de ne consommer que de l’eau durant une à deux journées. Plus exigeant, il permet de s’offrir un véritable repos digestif. Attention toutefois à être très vigilant sur l’hydratation et sur les sensations physiques.
Enfin, le Fasting-Mimicking Diet (autrement dit le « régime imitant le jeûne ») est, quant à lui, une alternative douce au vrai jeûne. C’est en fait une mini cure de cinq jours à très basse calorie, où sont uniquement consommés des aliments végétaux spécifiques. Le but est de reproduire certains effets du jeûne tout en limitant les désagréments liés à la privation totale.
Après plusieurs heures sans manger, le corps évolue de manière progressive d’un métabolisme basé sur le sucre (glucose) vers un métabolisme utilisant les graisses comme source d’énergie. Et c’est cette bascule métabolique qui entraîne la production du carburant nécessaire pour le cerveau et les muscles. C’est un phénomène appelé cétogenèse, qui est par ailleurs souvent accompagné d’un sentiment de clarté mentale et d’un regain d’énergie (notable après quelques jours de pratique seulement).
Parmi toutes les études ayant été réalisées pour identifier et analyser les bienfaits du jeûne thérapeutique, un grand nombre ont montré que le jeûne intermittent pourrait avoir un effet bénéfique pour la régulation de la glycémie, la réduction de l’inflammation, la stabilisation du poids, voire parfois la longévité cellulaire.
De plus, certaines personnes pratiquant le jeûne ont même dit éprouver comme un effet de « remise à zéro », tant sur le plan de la digestion que du sommeil ou encore de la concentration.
Il faut toutefois rappeler qu’il ne s’agit en aucun cas d’une solution miracle, mais bien d’une pratique intéressante en complément d’un mode de vie sain (bonne alimentation, activité physique régulière, bonne qualité de sommeil, niveau de stress adapté). Les résultats peuvent en effet largement varier selon les individus.
Durant la période de jeûne, l’eau devient la meilleure alliée de l’Homme. Mais attention car boire trop d’eau sans fournir les apports en minéraux nécessaires au corps peut également provoquer un déséquilibre électrolytique. C’est pourquoi il est généralement conseillé de s’hydrater de manière régulière mais sans excès, et ce, parfois avec une eau minérale afin de pallier les pertes en sodium et en magnésium.
Il existe des signes permettant d’alerter sur le fait que le corps ne supporte pas bien le jeûne : cela peut être une fatigue inhabituelle, des vertiges, des nausées persistantes, des palpitations ou encore des maux de tête incessants. Alors, dans le cas où vous ressentiriez ces signes, il faut tout de suite stopper la pratique du jeûne et reprendre une alimentation douce. Et surtout, n’ayez pas honte : le corps a juste besoin d’un autre rythme, un rythme plus adapté.
Le fait de rompre le jeûne demande autant d’attention que de le commencer. Vous pouvez par exemple consommer des aliments tels qu’une soupe de légumes, des fruits cuits ou bien opter pour un repas léger à base de protéines et de légumes. Évitez par contre les plats trop riches, l’alcool et les sucres rapides : le but est de permettre au système digestif de retrouver son activité de manière progressive.
Avant de débuter un jeûne, il est très souvent conseillé de préparer le corps en amont (une à deux semaines à peu près). Pour cela, il suffit de réduire au fur et à mesure les aliments transformés, les sucres raffinés et l’alcool. Préférez des repas simples et nutritifs, composés par exemple de légumes frais, de légumineuses, de céréales complètes, de bonnes graisses ainsi que de protéines de qualité.
Un autre conseil est de manger à des heures fixes et d’avancer l’heure du dîner, ceci, afin de faciliter la transition vers la période de jeûne.
Une bonne hygiène de vie globale est également primordiale. On parlera ici plus précisément du manque de sommeil et du stress. En effet, ce sont deux éléments qui sont connus pour accentuer la fatigue et les fringales. À l’inverse, il est préconisé de pratiquer des exercices de respiration ou de méditation, ou simplement de marcher au quotidien pour se mettre intérieurement dans de bonnes conditions pour la période à venir.
Pour bien vivre son jeûne au quotidien, le premier aspect important est de savoir gérer la faim et les envies. La faim vient souvent par vagues. Alors, lorsqu’elle se manifeste, buvez une boisson chaude et aérez ou occupez-vous l’esprit pour la faire passer. Et vous verrez que peu à peu, le corps apprend à réguler cette sensation sans problème.
Le deuxième aspect est le fait de rester actif sans pour autant s’épuiser. En effet, on sait que l’activité physique douce (comme la marche ou le yoga) aide à soutenir la circulation et le moral durant la période de jeûne. Il faut par contre mettre de côté les séances intenses ou prolongées (du moins tant que l’on n’a pas retrouvé la bonne fenêtre alimentaire).
Enfin, un dernier aspect essentiel est d’être capable d’observer comment son organisme réagit et d’ajuster en fonction si besoin. Si certaines personnes se sentent apaisées dès les premiers jours, d’autres ont besoin de davantage de temps pour s’adapter. Dans tous les cas, l’important est de rester attentif aux signaux que peut envoyer le corps, et d’ajuster le jeûne (par exemple la durée ou la fréquence).
En conclusion, le jeûne thérapeutique, s’il est pratiqué correctement, peut être un véritable outil de régénération. L’idée ici est simplement de redonner au corps le temps de respirer entre deux repas. Et plus que la performance, c’est la régularité et l’écoute qui comptent. Finalement, jeûner c’est offrir à son organisme un temps de repos, à son esprit une opportunité de se recentrer, et à son mode de vie une nouvelle forme de simplicité.