Musicothérapie active : une thérapie par la musique
|
|
|
Time to read 6 min
|
|
|
Time to read 6 min
La musique accompagne l’Homme depuis presque toujours. Que ce soit durant les fêtes, les rituels, les deuils ou encore simplement pour apaiser les esprits, elle est quasiment tout le temps présente. Mais au-delà du plaisir procuré, on associe aussi des vertus thérapeutiques à la musique. C’est pourquoi il existe aujourd’hui la musicothérapie active. De quoi s’agit-il ? Quels sont ses effets sur notre santé ? Les réponses à vos questions dans cet article !
Sommaire
La musicothérapie est un terme utilisé pour désigner l’ensemble des approches thérapeutiques qui utilisent la musique comme un outil de soin. Plus précisément, la musicothérapie peut être réceptive ou active. Dans le premier cas, le patient écoute de la musique, tandis que dans le second cas, il participe à la production sonore finale (et cela a des effets associés à l’engagement personnel). Mais, si ce sont deux approches différentes, elles peuvent toutefois être complémentaires.
La musicothérapie n’est pas juste une écoute agréable, c’est en fait une discipline bien encadrée et pratiquée par des personnes formées, ayant la capacité d’adapter leurs interventions aux besoins de chaque patient : que ce soit des troubles moteurs, sociaux, neurologiques, psychologiques, etc.
En musicothérapie active, l’essentiel se trouve dans l’action musicale partagée. En effet, ici, il n’est pas question de simplement produire une « jolie musique », mais plutôt de créer de toute pièce un espace où chacun est libre de s’exprimer librement, et ce, généralement de manière non verbale.
Ainsi, lors de séances de musicothérapie active, le thérapeute va guider les participants. Il peut proposer des instruments, inviter au chant, inciter l’improvisation ou encore entraîner les gens au mouvement. Et c’est cette interaction qui va permettre d’exprimer des émotions, de développer des capacités cognitives et motrices, de reconstruire du lien à soi et aux autres.
Les effets de la musique sur l’Homme ont été analysés et prouvés. On sait ainsi qu’elle permet de stimuler une multitude de zones cérébrales en même temps, parmi lesquelles notamment la région de l’audition, du langage, de la mémoire, du mouvement ou encore des émotions. Cette activation cérébrale multisensorielle explique pourquoi la musique est si efficace pour rééduquer, réactiver ou réorganiser certaines fonctions cérébrales, en particulier après un accident vasculaire cérébral ou dans les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson).
Par ailleurs, de nombreuses études ont démontré que le fait de jouer de la musique ou de chanter consolide la neuroplasticité, la capacité du cerveau à se modifier, à créer de nouveaux circuits neuronaux.
La musique a également des effets physiologiques directs. En effet, elle est connue pour aider à réguler la fréquence cardiaque, la tension artérielle, le taux de cortisol (hormone du stress). Mais ce n’est pas tout, la musique permet aussi de stimuler la production d’endorphines (hormones du bien-être) et d’améliorer la coordination motrice, la respiration, le sommeil…
De plus, au cours d’une séance de musicothérapie active, l’aspect physique (le fait de jouer, respirer, chanter) mobilise le corps dans sa globalité (en règle générale de façon ludique et libératrice) et va donc renforcer ces effets.
La musicothérapie active est très souvent conseillée aux personnes souffrant de dépression, d’anxiété, de troubles du spectre autistique ou encore de troubles de l’attachement.
La musique permet en effet d’exprimer des émotions sans mots, particulièrement intéressant du fait que certains ressentis peuvent être très difficiles à expliquer avec de simples mots.
L’improvisation musicale, plus spécifiquement, fournit un lieu où il est possible de s’exprimer en toute sécurité et sans jugement, qu’il s’agisse de joie, de tristesse, de colère, de peur.
Cette pratique aide à évacuer les tensions, à avoir une meilleure image de sa propre personne et à se reconnecter profondément à soi-même.
La musicothérapie est également un processus intéressant pour faire travailler la mémoire, la parole, la motricité ou encore l’attention. Ainsi, c’est un type de thérapie recommandé pour les personnes ayant subi un AVC, un traumatisme crânien ou pour celles atteintes de maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques).
Comme pour la rééducation, le fait de jouer d’un instrument, aussi simple qu’il soit, requiert plusieurs compétences à la fois : principalement de la coordination, de l’écoute et du rythme. On utilise d’ailleurs de la musique dans certains hôpitaux pour réapprendre à marcher en se basant sur le rythme musical.
Enfin, pour illustrer une dernière application thérapeutique de la musicothérapie active, on peut aussi parler du fait qu’elle est de plus en plus présente aux seins des unités de soins palliatifs. Et pour cause, elle permet de faciliter la communication avec les proches, d’apaiser les souffrances, de soulager l’anxiété. Ainsi, bien que ce soit des milieux particuliers, la musicothérapie active y est tout autant intéressante : chanter, taper des mains, souffler dans un instrument, chaque action compte.
De plus, en gériatrie, et notamment dans les cas de démence, la musique permet de raviver les souvenirs, de stimuler la parole, de redonner un sentiment de dignité et de présence à l’instant.
« La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. » – Richard Wagner
Tout d’abord, sachez qu’une séance de musicothérapie n’est pas un moment que l’on improvise. Une partie de la réussite de ce type de thérapie repose sur un cadre thérapeutique adapté, défini clairement par un professionnel ayant les compétences adéquates. Ce cadre permet de garantir au patient une sécurité émotionnelle et physique, sans attente de performance.
Au début d’une séance de musicothérapie, le thérapeute procède généralement à une phase d’accueil avant de proposer au patient des activités musicales soigneusement choisies selon son profil et ses objectifs. Puis, la séance se finit souvent par un temps d’échange ou de relaxation, selon les cas.
Et ne vous en faites pas, pour faire de la musicothérapie, vous n’avez pas besoin d’être musicien.
La musicothérapie active implique en effet l’utilisation d’instruments simples et intuitifs : la plupart du temps, il s’agit de percussions ou d’instruments issus de la musique du monde, tels que des tambours, des cloches, des xylophones, des bâtons de pluie.
Et ceci sans oublier la voix, le souffle et le corps : simples, mais tout autant efficaces !
De plus, gardez en tête que lors d’une séance de musicothérapie active, l’objectif n’est pas de faire de la musique au sens propre du terme, mais plutôt de s’exprimer de manière spontanée et de communiquer par le biais du son.
La musicothérapie active est une porte unique vers le soin et le bien-être, sollicitant à la fois le corps, la créativité, l’émotion et le lien social. C’est ainsi bien plus qu’un simple moment musical. Et du fait de son accessibilité, de son adaptabilité et de ses nombreux bienfaits pour le corps et le cerveau, cette approche tend à se développer de plus en plus au fil des années et à être davantage intégrée aux parcours de soin. Alors convaincu ? Laissez-vous entraîner par la musique pour votre bien-être !
La musicothérapie active implique une participation musicale du patient.
Elle favorise l’expression non verbale, le lien social et la neuroplasticité.
Elle agit positivement sur la mémoire, le stress, la motricité et les émotions.
Elle est utile en psychiatrie, neurologie, gériatrie et soins palliatifs.
Accessible à tous, elle utilise des instruments simples et intuitifs.
Non, elle est accessible à tous. Aucun prérequis musical n’est nécessaire.
La musicothérapie active implique de jouer de la musique ; la réceptive se base sur l’écoute.
Elle est utilisée pour la dépression, l’anxiété, les troubles neurologiques, moteurs, ou du spectre autistique.
Oui, de nombreuses études valident ses effets sur le cerveau, la plasticité neuronale et la régulation émotionnelle.
Cela varie, mais en général, une séance dure entre 30 et 60 minutes.