Les plantes médicinales dans les jardins permaculturels : alliées de notre santé

Faire de la permaculture dans un jardin ne veut pas dire en faire simplement un espace fournissant des fruits et des légumes. Il s’agit en réalité de tout un écosystème vivant, organisé pour être à la fois résilient, économe en ressources et bénéfique pour la biodiversité. Ainsi, y intégrer des plantes médicinales est assez fréquent pour multiplier les bénéfices des jardins permaculturels. Pourquoi et comment installer des plantes médicinales dans un jardin en permaculture ? Cet article vous donnera tous les conseils dont vous avez besoin.

La permaculture est une technique qui s’appuie sur trois principes éthiques : prendre soin de la Terre, prendre soin des personnes et partager de manière équitable. Par ailleurs, les principes de design de ce type de culture sont plutôt simples, mais efficaces : observer avant d’agir, favoriser et mettre en avant la diversité, créer des boucles de rétroaction, capter et stocker au mieux l’énergie, fabriquer des systèmes simples à entretenir sur le long terme. Ainsi, c’est dans ce contexte que les plantes médicinales occupent une place plutôt centrale : non seulement elles offrent des usages multiples (baumes, sirops, tisanes, infusions), mais elles attirent également les pollinisateurs et auxiliaires, en plus d’améliorer la santé du sol.

Dans un jardin permaculturel, la surface est divisée en plusieurs zones (la zone 0 est celle où se situe la maison, tandis que la zone 5 est celle qui est la plus sauvage), selon la fréquence de visite. Avec ce type de culture, le terrain est aussi organisé en strates (par exemple arbres, arbustes, racines, etc.). Dans ce design, les plantes médicinales peuvent se retrouver à plusieurs niveaux : sous forme de couvre-sols aromatiques près de la cuisine, sous forme d’arbustes utiles en haie, ou encore sous forme de vivaces mellifères le long des bordures. Ainsi, cette organisation doit normalement faciliter l’accès pour les récoltes, tout en limitant l’entretien.

Il ne faut pas non plus oublier que la qualité des plantes dépend de la santé du sol sur lequel elles se trouvent. D’ailleurs, la permaculture privilégie le non-labour, les paillages, le compost et les engrais verts. Ainsi, un sol riche en vie microbienne permet de produire des plantes plus robustes, aromatiques et concentrées en principes actifs. C’est là simplement la base d’une pharmacopée de jardin efficace.

La première raison pour intégrer des plantes médicinales à un jardin en permaculture est le fait qu’elles offrent une trousse de secours naturelle pour les petits maux que l’on peut tous connaître comme des maux de gorge, une digestion difficile, une peau irritée, des petits coups de stress ou encore une fatigue saisonnière. Et à chaque mal sa ou ses plantes correspondantes. Alors, bien évidemment, les plantes médicinales ne sont pas magiques et ne remplacent en aucun cas un avis médical ; elles sont par contre intéressantes pour fournir des réponses simples, locales et économiques pour l’hygiène de vie en général.

En dehors des bienfaits pour les humains, les plantes médicinales sont aussi intéressantes pour la santé du jardin. Elles rendent en effet des services agronomiques notables. Par exemple, certaines attirent pollinisateurs et auxiliaires (comme la bourrache), d’autres forment des bordures sèches qui cassent le vent au ras du sol, limitent l’évaporation et abritent des insectes utiles (comme la sauge ou le romarin). Quant aux alliums (qui comprennent notamment l’ail, l’oignon, la ciboulette), ils peuvent aider à repousser certains ravageurs. Ainsi, le fait de diversifier les plantes permet de rendre l’écosystème plus stable et plus productif.

Avec ses accents dorés, la camomille fait partie de ces fleurs très connues en herboristerie. Elle est notamment utilisée pour ses vertus digestives et calmantes, c’est d’ailleurs pour cela qu’on la retrouve souvent dans les ingrédients des tisanes du soir ou celles conçues pour être bues après un repas copieux. Mais ce n’est pas tout : ses fleurs séchées peuvent aussi servir de compresse pour soulager les yeux fatigués.

Dans les jardins, la camomille attire les abeilles et les papillons, tout en illuminant les bordures. Et si elle préfère les sols bien drainés et les expositions ensoleillées, elle s’intègre très facilement entre les légumes. Pour finir, sa floraison précoce fait d’elle une alliée du printemps.

La menthe est elle aussi un incontournable du jardin médicinal, et ce, quelle que soit la variété : poivrée, verte, marocaine, etc. Elle permet de rafraîchir les boissons estivales et par la même occasion de soulager les petits troubles digestifs. D’ailleurs, son arôme si particulier en fait une plante incontournable pour les infusions aussi bien froides que chaudes.

En termes de culture, la menthe est une plante à la fois vigoureuse et envahissante : l’humidité et la mi-ombre ne lui font pas peur, mais il est généralement conseillé de la cultiver en pot ou dans un coin bien délimité au risque qu’elle ne colonise tout le jardin en un clin d’œil. Ses fleurs attirent les insectes et elle est très utile comme couvre-sol vivant.

Une autre plante médicinale intéressante pour les jardins en permaculture est la lavande. Avec ce parfum qui rappelle tout de suite les champs de Provence et les senteurs estivales, les fleurs de lavande ont une action apaisante et une senteur agréable que l’on utilise souvent pour les produits de linge ou pour les préparations cosmétiques.

Plantée dans un jardin, la lavande forme de très belles haies basses, et attire un grand nombre de pollinisateurs. Très résistante à la sécheresse, elle a besoin de soleil et d’un sol bien drainé.

Pour parler d’une dernière plante médicinale, on peut également évoquer la mélisse. Avec son parfum légèrement citronné, les feuilles fraîches ou séchées de mélisse utilisées en infusion aident à calmer les tensions, favorisent la détente et participent à la bonne digestion.

Sur le plan écologique, la mélisse couvre rapidement le sol et empêche les herbes indésirables de s’installer. Et ses fleurs, pourtant discrètes, attirent, elles aussi, les pollinisateurs du début de l’été. C’est une plante qui préfère les sols frais, la mi-ombre et qui pousse assez facilement.

Le calendula est une petite fleur solaire que l’on reconnaît à ses pétales orangés. On la trouve très souvent dans les jardins, non seulement en raison de sa beauté mais aussi du fait de ses propriétés adoucissantes et cicatrisantes. En effet, on utilise les macérats de fleurs de calendula pour la fabrication de baumes et d’huiles permettant d’apaiser les peaux irritées, sèches ou après certains chocs. Et dans les jardins, les insectes pollinisateurs sont attirés par le calendula, qui peut d’ailleurs être ressemé sans problème d’une année à l’autre. Par ailleurs, le calendula est une plante simple à cultiver : planté au soleil et bien paillé, il n’a pas besoin de grand-chose de plus. À noter que plus on cueille ses fleurs, plus il en produit !

Finalement, avoir des plantes médicinales dans un jardin en permaculture, c’est renforcer un cercle vertueux. Du côté du jardin, elles permettent d’améliorer la fertilité, d’attirer les auxiliaires, de stabiliser l’écosystème. Du côté de la santé, elles proposent des solutions naturelles et accessibles, que ce soit pour la digestion, le sommeil, l’apaisement, le soin de la peau. Commencez par quelques espèces faciles, récoltez au bon moment, transformez avec des méthodes douces, et respectez les précautions élémentaires. Alors, qu’attendez-vous pour prendre soin de la Terre afin qu’elle prenne soin de vous ?