Safran : l’épice qui combat la dépression

Le safran est aujourd’hui mondialement connu pour sa jolie couleur dorée et son parfum si spécial qui envoûte les plats du monde. Mais cette épice ne sert pas seulement à sublimer une paella ou tout autre plat. En effet, depuis quelques années déjà, le safran suscite également de l’intérêt du fait de ses effets positifs sur le moral. Mais comment une simple fleur peut-elle influencer notre humeur ? Et peut-on vraiment compter sur le safran pour aller mieux ? Sans plus attendre, découvrons cela ensemble dans cet article.

Le safran est extrait de la fleur de Crocus sativus, et plus précisément de ses filaments rouges que l’on appelle les stigmates. Notez qu’il faut environ 150 fleurs pour obtenir 1 gramme de cette précieuse épice qu’est le safran ! C’est d’ailleurs pour cela qu’on le surnomme souvent « l’or rouge ». Mais comme on avait déjà commencé à l’expliquer plus haut, le safran est intéressant bien au-delà de son parfum et de sa couleur : il s’agit là d’une véritable pharmacie naturelle. Ceci s’explique notamment par ses principaux composants actifs, à savoir :

• La crocine et la crocétine : elles lui donnent sa couleur dorée et auraient des effets antioxydants puissants ;
• Le safranal : il est le responsable de son arôme et pourrait agir sur notre cerveau.

Et ces substances seraient également à l’origine de ses effets sur l’humeur et la sensation de bien-être.

Cela fait maintenant une vingtaine d’année que des études cliniques ont été menées pour mieux comprendre comment le safran peut être utilisée comme un remède naturel contre la dépression. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les résultats sont surprenants.

En effet, des chercheurs ont comparé le safran à un placebo (c’est-à-dire une gélule sans principe actif) chez des personnes souffrant de dépression légère ou modérée. Le résultat ? Eh bien, au bout de quelques semaines, on a noté chez les personnes qui consommaient du safran une nette amélioration de leur humeur parallèlement à une diminution de la tristesse, de la fatigue et de l’anxiété.

Et ce n’est pas tout ! D’autres études ont aussi comparé le safran à des antidépresseurs classiques. Là encore les résultats sont étonnants : le safran s’est avéré être aussi efficace pour améliorer les symptômes dans le cas de plusieurs essais, et ce, tout en générant moins d’effets secondaires.

Attention à bien comprendre que cela ne veut en aucun cas dire qu’il faut remplacer un traitement médical par du safran. Toutefois, cela montrer que la nature a parfois plus de ressources qu’on ne le pense.

Pour mieux comprendre comment et pourquoi le safran améliore le moral, les chercheurs ont identifié plusieurs mécanismes d’action.

Le safran est une épice qui favoriserait la présence de sérotonine, de dopamine et de noradrénaline dans le cerveau. Et il se trouve que ces trois messagers chimiques sont essentiels pour le bien-être de l’homme. La sérotonine va avoir un impact sur la sérénité et la confiance en soi, la dopamine agit, elle, sur la motivation et le plaisir, et la noradrénaline concerne l’énergie et la concentration.

Ainsi, lorsque ces neurotransmetteurs manquent, on se sent généralement fatigué, triste ou découragé. Et le safran agirait alors ici un peu comme un régulateur naturel, en aidant tout simplement le cerveau à retrouver son équilibre.

Par ailleurs, on sait aujourd’hui que la dépression ne dépend pas seulement du cerveau : elle est en effet également liée à une inflammation chronique et à un stress oxydatif (donc un déséquilibre entre les radicaux libres et les défenses antioxydantes).

Dans ce cas, le safran est intéressant car comme il est riche en antioxydants, il aiderait à protéger les cellules nerveuses et à soulager l’inflammation (de quoi permettre une meilleure communication entre les neurones).

Pour parler d’une dernière action du safran sur le cerveau, certaines études ont montré que le safran permet d’améliorer la qualité du sommeil et de faire baisser l’anxiété. Et étant donné qu’un bon sommeil réparateur joue un rôle essentiel dans le processus de régulation émotionnelle, on peut dire que le safran participe à sa manière à avoir un meilleur moral.

Quand il est question de consommer du safran pour ses bienfaits sur le mental, une des méthodes les plus connues est de se tourner vers des extraits standardisés, traditionnellement présentés sous forme de gélules. Ces extraits contiennent en fait des doses précises de principes actifs, garantissant de ce fait une efficacité et une sécurité contrôlées.

Si possible, privilégiez les marques qui indiquent la teneur en crocine et en safranal sur l’emballage : il s’agit là d’un gage de qualité.

Concernant la dose de safran à consommer, il n’y a pas de « dose parfaite ». Toutefois, à travers les différentes recherches ayant été menées jusqu’à présent, on note que la dose moyenne est de 30 mg d’extrait par jour. Cette dose est généralement répartie en deux prises équivalentes (une le matin et une le soir). Les effets positifs se font globalement ressentir après 4 à 8 semaines.

Si on a davantage l’habitude d’utiliser le safran en cuisine, cette forme de consommation n’est pas recommandée si on cherche à profiter des bienfaits de cette épice sur l’aspect mental. En effet, bien que le safran procure indéniablement un bien-être sensoriel, les quantités utilisées en cuisine sont bien trop faibles pour que l’épice puisse avoir un effet sur le moral.

Le safran est une épice naturelle mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il est sans risque. Il suffit seulement de le consommer dans des quantités recommandées pour qu’il soit bien toléré.

S’ils restent très rares, selon certaines personnes, le safran pourrait avoir quelques effets secondaires parmi lesquels de légères nausées, des maux de tête ou encore une somnolence. Pour qu’une dose soit considérée comme toxique il faut atteindre le seuil de 5 grammes (soit plus de 150 fois la dose utilisée dans les compléments). En respectant les doses préconisées, le safran est donc sans danger.

Attention tout de même à surveiller les interactions possibles avec le safran. En effet, étant donné le fait qu’il agit sur la sérotonine, à l’instar de certains antidépresseurs, il convient donc de ne pas combiner les deux sans avis médical. Le risque ici est qu’il y ait une « surcharge » de sérotonine (ce phénomène reste très rare).

En résumé donc : si vous prenez déjà un traitement antidépresseur ou anxiolytique, demandez toujours l’avis de votre médecin avant de commencer à prendre du safran en plus.

Durant la grossesse, le safran peut être utilisé et consommé en cuisine sans problème. Toutefois, les extraits concentrés sont, eux, déconseillés sans suivi médical. En effet, de fortes doses pourraient entraîner des contractions.

Le safran, ou l’« or rouge » des épices, cache bien plus qu’une saveur raffinée : il serait également un trésor pour notre bien-être mental. En effet, naturel, bien toléré et aux multiples bienfaits, le safran pourrait bien devenir un allié précieux pour retrouver le sourire, à condition de l’utiliser avec discernement et de ne jamais négliger l’avis d’un professionnel de santé. Alors qu’attendez-vous pour vous renseigner et vous mettre vous aussi au safran ?