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Comment soigner une escarre ?

Comment soigner une escarre ?

Written by: Remi SHRIVASTAVA

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Nettoyer, protéger, cicatriser, soulager : le traitement d’une escarre repose sur une stratégie rigoureuse et adaptée à chaque patient. Qu’il s’agisse d’une escarre au fessier, au talon, ou sur une autre zone à risque, chaque plaie cutanée nécessite un traitement local personnalisé.  Selon le stade clinique,  le type de peau, la mobilité réduite ou l’ état de santé global, les professionnels de santé adaptent la prise en charge pour favoriser la cicatrisation, réduire la douleur et éviter les complications infectieuses.


Une escarre n’est pas qu’une simple rougeur : c’est une plaie complexe, douloureuse, et parfois très grave. Souvent liée à une pression prolongée, à une immobilité ou à une circulation sanguine altérée, elle peut évoluer en quelques jours vers un ulcère profond, une infection ou une nécrose si aucun traitement adapté n’est mis en place.

Pour en savoir plus sur les escarres, consultez notre article : Tout savoir sur les escarres


Dans cet article, nous vous guidons pas à pas à travers les recommandations médicales pour soigner efficacement une escarre, quel que soit son stade : du simple hydrocolloïde au pansement cicatrisant, du nettoyage cutané au débridement chirurgical, en passant par les soins internes, la nutrition, ou encore la mobilisation du patient.

Principes fondamentaux de la prise en charge

Les objectifs du traitement : soulager, cicatriser, éviter la progression


Le traitement d’une escarre vise trois objectifs indissociables :

  • Soulager la douleur causée par la lésion cutanée, souvent liée à une pression prolongée sur une zone à risque (talon, fesse, sacrum).

  • Favoriser la cicatrisation de la plaie , en maintenant un environnement humide, en supprimant les tissus nécrosés, et en stimulant la circulation sanguine locale.

  • Éviter la progression vers un stade plus avancé en limitant les facteurs de risque : mobilité réduite, incontinence, déshydratation, ou encore infection locale.


Évaluation initiale par un professionnel de santé


Dès qu’une escarre apparaît , une évaluation clinique rigoureuse est indispensable. Cette évaluation est réalisée par un infirmier, un médecin, ou un professionnel spécialisé dans le traitement des plaies. Elle permet de :

  • Déterminer le stade de l’escarre , selon des référentiels validés (NPUAP, échelle de Braden ou de Norton) ;

  • Identifier la présence de signes infectieux (douleur, chaleur, rougeur, écoulement, odeur) ;

  • Évaluer l’état général du patient (nutrition, mobilité, comorbidités) ;

  • Adapter le type de traitement local et les mesures générales à mettre en place.


Importance d’une approche globale : locale, systémique et environnementale


Une escarre est rarement un simple problème de peau. C’est le signe visible d’un déséquilibre plus profond, touchant à la fois le système circulatoire, le système immunitaire, l’état nutritionnel et l’environnement de vie du patient. Pour être efficace, la prise en charge doit donc être :

  • Locale : nettoyage, détersion, pansements adaptés, surveillance régulière ;

  • Systémique : gestion de la douleur, antibiothérapie si besoin, soutien nutritionnel, traitement des maladies associées (diabète, cancer, pathologies neurologiques) ;

  • Environnementale : changement de position, adaptation du matelas, utilisation de coussins anti-escarres, hygiène rigoureuse, accompagnement par l’équipe soignante.

Un traitement prometteur : Cicatriser les ulcères et les escarres

De nombreux patients présenteront au cours de leur vie un ulcère ou une escarre, pour lesquels la voie vers la guérison est souvent difficile. Malgré de nombreux traitements disponibles, les soins restent inconfortables pour le patient, avec parfois une efficacité limitée. La recherche scientifique a permis de mieux comprendre le processus de cicatrisation et d’espérer une amélioration de la prise en charge. Le laboratoire Naturveda qui étudie depuis plusieurs années les plaies chroniques a publié en 2014 ses premiers résultats sur les métalloprotéases (MMP), protéines impliquées dans la dégradation de la matrice extracellulaire (MEC). 8 ans après, le laboratoire lance en pharmacie un pansement liquide utilisant une nouvelle technologie à base de polymères. À cette occasion, 2000 produits sont offerts aux infirmier(e)s. Interview du Dr Shrivastava participant au développement du pansement liquide « AntiScar » :


Pourquoi une plaie chronique est si difficile à cicatriser ?


Le  processus de cicatrisation  est un mécanisme complexe qui implique de nombreuses cellules, des facteurs de croissance et de multiples protéines. Au cours de ce processus, les cellules vont se régénérer et se multiplier sur un support : la MEC. Parmi les protéines retrouvées au sein de la plaie, les MMP vont couper et dégrader les débris et les impuretés. Physiologiquement, il existe un équilibre naturel entre les MMP et leurs inhibiteurs (TIMPs). Pour des raisons inconnues, dans les escarres ou les ulcères, cet équilibre est rompu. Les MMP sont exagérément libérées au sein de la plaie et détruisent la MEC plus que nécessaire. Sans cette matrice, les cellules ne peuvent plus se multiplier et se régénérer. La cicatrisation est donc considérablement ralentie et difficile.


Quel traitement serait idéal ?


Un traitement idéal devrait pouvoir nettoyer la plaie et limiter la concentration de MMP pour permettre à la MEC de se régénérer. Il est aussi nécessaire d’avoir une action antiseptique, antibactérienne,  hydratante sans s’opposer à l’ oxygénation.

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Quels ont été les objectifs de nos recherches ?


Le premier objectif a été de déterminer quelles étaient les MMP impliquées dans la dégradation de la MEC. Il en existe plus d’une vingtaine et seulement 3 participent à cette dégradation. Une fois identifiées, nous avons utilisé des polymères naturels pour bloquer spécifiquement ces  MMP . Les polymères sont de grosses molécules inertes issues des plantes qui peuvent établir des liaisons. Nous en avons testé plusieurs dizaines pour finalement en retenir 2, capables de se lier aux MMP cibles.


Comment avons-nous développé notre pansement liquide Antiscar ?


L’étape d’identification des polymères naturels ciblant les MMP réalisée, il fallait ensuite développer un produit susceptible de répondre à tous les points du traitement idéal. Premièrement, nous avons inclus les polymères dans un glycérol filmogène, c’est-à-dire capable de créer un film protecteur stable. Le glycérol possède une action osmotique très importante, jusqu’à 7 fois celle de l’eau de mer. Son application attire immédiatement les contaminants et permet de nettoyer la plaie. Comme le glycérol a été rendu filmogène, il reste efficace jusqu’à 6 heures après application. Aussi, le glycérol a un effet protecteur pour les cellules, il est non irritant et permet le passage de l’oxygène . C’est pour cette raison qu’il est l’unique substance qui permet de transporter les organes lors de transplantations. Dans un second temps, nous avons opté pour le miel . Son action cicatrisante a plusieurs fois été démontrée. Les  polymères + le glycérol filmogène + le miel permettent ensemble de répondre aux besoins d’une cicatrisation optimale.


Quels ont été les principaux résultats cliniques ?


Nous avons testé Antiscar lors d’une étude clinique contre placebo, randomisée en double aveugle. Le placebo était un glycérol avec du miel. L’étude a été réalisée chez 101 patients atteints d’ escarres ou d’ulcères. Les résultats ont été très rapides avec une  différence significative dès 7 jours entre les groupes. En 21 jours, la surface des plaies avait diminué de 67%. Les scores de douleur et d’humidité de la plaie ont également été nettement améliorés.


Pourquoi faites-vous aujourd’hui appel aux infirmier(e)s ?


Nous travaillons avec eux depuis le début du développement d’Antiscar. Ils sont les premiers confrontés aux plaies chroniques. Nous les invitons à tester Antiscar et nous faire leurs retours. Pour cela, nous mettons 2000 produits à leur disposition. En parallèle, nous débutons progressivement l’implantation des pharmacies en France.

Traitement local de la plaie : adapté au stade de l’escarre

Nettoyage et détersion


Le nettoyage est une étape essentielle pour éliminer les débris, limiter la charge bactérienne et préparer la peau à recevoir le pansement. Il doit toujours être doux, réalisé avec du sérum physiologique ou de l’eau tiède, sans utilisation d’antiseptiques agressifs (ex : chlorhexidine, eau oxygénée), qui peuvent altérer les tissus sains.


La détersion  a pour but de supprimer les tissus morts (nécrosés) ou fibrineux qui empêchent la cicatrisation. Trois approches sont utilisées, parfois en combinaison :

  • Autolytique : grâce à des pansements hydrogels ou hydrocolloïdes qui favorisent la dégradation naturelle des tissus morts en maintenant un milieu humide.

  • Enzymatique : par application de produits contenant des enzymes protéolytiques, utilisés surtout en présence de fibrine adhérente.

  • Mécanique ou chirurgicale : en cas de croûte sèche, d’escarre nécrosée, ou de lésions profondes, une intervention manuelle ou chirurgicale est parfois nécessaire pour retirer les tissus dévitalisés.


Choix du pansement selon le stade


Le pansement n’est pas un choix standard : il doit être individualisé en fonction du stade de l’escarre, du niveau d’exsudat, de la présence de douleur, et de l’ état de la peau.


Voici un tableau synthétique des recommandations :

Stade Type de pansement recommandé Objectif principal
Stade 1 Film transparent, hydrocolloïde fin Protéger la peau intacte et prévenir l’aggravation
Stade 2 Hydrogel, hydrocellulaire, interface silicone Maintenir un milieu humide favorable à la cicatrisation
Stade 3–4 Mousse absorbante, pansements à l’argent, antimicrobiens Contrôler l’exsudat, prévenir l’infection, soutenir la cicatrisation

Soins de support cutané


Au-delà de la plaie elle-même, la peau autour de l’escarre doit faire l’objet d’une attention particulière pour éviter de nouvelles lésions, surtout en cas de friction, d’incontinence ou d’humidité persistante.

Les soins de support cutané incluent :

  • Crèmes barrières ou films protecteurs : essentiels chez les patients incontinents ou alités, pour protéger la peau contre l’humidité, les urines, les selles et les frottements.

  • Crèmes ou gels cicatrisants à base d’acide hyaluronique, centella asiatica, ou miel médicalisé, utilisées en périlésionnel ou sur les stades précoces (ex : Antiscar)

  • Produits hydratants pour maintenir la souplesse de la peau sur les zones à risque, particulièrement chez les personnes âgées ou en fin de vie.

Traitement général : douleur, infection, nutrition

Une escarre n’est jamais un phénomène purement local : elle reflète souvent une fragilité globale du patient, une maladie chronique, un état inflammatoire, ou une altération du métabolisme. C’est pourquoi le traitement général est aussi essentiel que les soins apportés à la plaie cutanée.


Gestion de la douleur


La douleur liée à une escarre peut être continue  en cas d’infection. Elle doit faire l’objet d’une évaluation systématique, à l’aide de l’échelle EVA, de l’échelle comportementale chez les personnes non communicantes, ou par une observation clinique (gémissements, grimaces, agitation).


Le traitement repose sur :


Des antalgiques adaptés au niveau de douleur :

  • Paracétamol en première intention ;

  • Opioïdes faibles (codéine, tramadol) ou forts (morphine) si douleur intense ou persistante ;

  • Anesthésiques locaux (lidocaïne en gel, crèmes topiques) pour soulager les douleurs induites par les soins (détersion, pansement).

La douleur  peut également être liée aux soins,  on parle de douleur iatrogène. Les douleurs liées aux soins des plaies sont depuis longtemps connues et étudiées. Soins redoutés par les professionnels comme par les patients, ces soins pourtant nécessaires ont très mauvaise presse.


Les soins sont douloureux, lors du renouvellement du pansement :


Le nettoyage de la plaie  : les professionnels procèdent à un nettoyage de la plaie, qui même s’il est conduit dans les règles de l’art avec du sérum physiologique est douloureux. La prise d’antalgique avant les soins est par conséquent recommandée ou bien l’application d’un anesthésique local avant le soin.


Les pansements en eux-mêmes occasionnent des douleurs :

  • Les pansements qui collent à la peau occasionnent des douleurs lors de leur arrachage.
  • La fréquence du renouvellement du pansement doit être optimisée pour que les douleurs liées à la réfection du pansement ne se renouvellent pas trop souvent.
  • Les changements de position pendant les soins induisent également des douleurs.

Les douleurs liées aux soins d’escarres ont un impact fort sur la relation soignant-soigné. Les patients, anticipant la douleur, la vivent souvent plus intensément. Ils redoutent alors les soins, en particulier ceux liés à la toilette, au changement de position ou au pansement. Les soignants, eux aussi, vivent difficilement ces situations : infirmiers et aides-soignants ont choisi leur métier pour soulager, non pour faire mal. La lutte contre la douleur fait partie intégrante de leur engagement professionnel.


La peur de « faire mal » peut les amener à modifier leur comportement, voire à adopter des stratégies d’évitement , ce qui peut compromettre la qualité des soins et ralentir la guérison. De plus, la présence d’une escarre chronique est souvent vécue comme un échec collectif : celui de la prévention, des changements de position, de la surveillance cutanée, ou de l’équipement adapté.


Même avec une prise en charge optimale, la cicatrisation est lente. Les soins peuvent durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pesant sur le moral du patient comme sur celui de l’ équipe soignante.


Prise en charge des infections


L’infection est l’une des principales complications d’une escarre, en particulier aux stades avancés. Elle peut rester locale (suintement purulent, mauvaise odeur, retard de cicatrisation), ou devenir systémique (fièvre, altération de l’état général, septicémie).

La surveillance repose sur :

  • L’observation régulière de la plaie : couleur, température, douleur, exsudat, odeur ;

  • L’évaluation de l’ état général : fièvre, frissons, confusion chez le sujet âgé ;

  • Des examens complémentaires si besoin : prélèvements bactériologiques, bilan inflammatoire.

Le traitement dépend du type et de la gravité de l’infection :

  • Antibiothérapie locale (pommade, gel, pansement antimicrobien) si infection superficielle ;

  • Antibiothérapie systémique (orale ou IV) en cas d’infection profonde ou généralisée


Soutien nutritionnel


La cicatrisation d’une escarre demande une grande dépense métabolique : les tissus doivent être reconstruits, les cellules renouvelées, les défenses immunitaires activées. Sans apport nutritionnel suffisant, la plaie ne guérit pas, malgré les soins locaux.


La stratégie nutritionnelle comprend :


Un apport accru en protéines (1,2 à 1,5 g/kg/j) pour la synthèse de collagène :

  • Viandes maigres (poulet, dinde, bœuf)

  • Œufs

  • Poissons (thon, saumon, maquereau)

  • Produits laitiers (yaourt, fromage blanc, lait)

  • Légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges)

  • Tofu, tempeh

  • Fruits à coque (amandes, noix, pistaches)

Des micronutriments essentiels :


Zinc (rôle dans la réparation tissulaire) :

  • Huîtres (très riche)

  • Viande rouge

  • Graines de courge

  • Fromages à pâte dure

  • Pain complet, céréales complètes

  • Jaune d’œuf

Vitamines A, C et E (antioxydants et stimulateurs de la cicatrisation) :


Vitamine A :

  • Foie, jaune d’œuf, beurre

  • Carottes, patates douces, épinards (provitamine A – bêta-carotène)

Vitamine C :

  • Agrumes (orange, citron, pamplemousse)

  • Kiwi, fraises, poivron cru, persil frais

  • Brocoli, chou-fleur, épinards

Vitamine E :

  • Huiles végétales (tournesol, colza)

  • Noisettes, amandes, graines de tournesol

  • Avocat, épinards cuits

Minéraux (fer, cuivre, sélénium) :


Fer :

  • Boudin noir, foie, viande rouge

  • Lentilles, épinards, pois cassés

  • Cacao, graines de sésame

Cuivre :

  • Foie, crustacés (crabe, homard)

  • Noix, chocolat noir, champignons

Sélénium :

  • Noix du Brésil (2 à 3 suffisent par jour)

  • Poissons gras, œufs

  • Riz complet, graines de tournesol

Réduction de la pression et gestion de l’environnement

Mobilisation et positionnement


Chez les patients alités ou en fauteuil, un changement de position toutes les 2 à 3 heures est indispensable pour soulager la pression exercée sur les zones à risque (sacrum, talons, trochanters, fesses, occiput).

Pour garantir l’efficacité de cette mesure :

  • Une fiche de rotation doit être mise en place, consignée dans le dossier de soins ;

  • L’ équipe soignante (infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes) doit être formée à l’identification des zones vulnérables et aux techniques de mobilisation douce, sans cisaillement ni friction ;

  • Des positions alternatives (30° latéral, position semi-Fowler, déclive) peuvent être proposées selon les capacités du patient, pour répartir la pression de manière plus homogène.


Matériel de décharge


L’usage de dispositifs médicaux de prévention et de répartition des pressions est essentiel, en particulier chez les personnes à mobilité réduite, en position assise prolongée ou présentant déjà une lésion cutanée.


Parmi les matériels recommandés :


Matelas anti-escarres :

  • À air dynamique alterné : modifie régulièrement les points d'appui, utile pour les patients à haut risque ou alités en continu

  • En mousse viscoélastique à mémoire de forme : répartit le poids du corps, limite les pics de pression, adapté à la prévention ou aux stades 1-2.

Coussins de prévention pour fauteuil roulant :

  • En gel, mousse ou air, parfois combinés

  • À utiliser en complément d’un changement régulier de position assise.

Talonnières et coussins de décharge localisée :

  • Indispensables pour les zones osseuses exposées (talons, chevilles, coudes) ;

  • Permettent d’éviter le contact direct avec le lit ou le fauteuil, réduisant le risque de friction et de nécrose sèche.

Traitements complémentaires et naturels : encadrés et validés

Certaines substances naturelles ont démontré un intérêt complémentaire dans la prise en charge des escarres, en particulier pour favoriser la cicatrisation, limiter l'inflammation ou apporter un confort cutané. Toutefois, leur usage doit toujours rester encadré, validé par un professionnel de santé et intégré dans une stratégie globale.


Miel médicalisé : un allié documenté


Le miel de Manuka, utilisé sous forme de pansement imprégné stérile, est reconnu pour ses propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et cicatrisantes. Son pH acide et sa richesse en peroxyde d’hydrogène en font un agent favorable à la réduction de la charge bactérienne, notamment sur des escarres chroniques ou à risque d’infection.

Le miel médicalisé ne s’utilise que sur prescription et jamais sur plaie très exsudative ou infectée sans évaluation clinique.


Huiles essentielles : usage réservé à des formulations spécifiques


Certaines huiles essentielles comme la lavande aspic (calmante) ou le tea tree (antiseptique) peuvent être utilisées dans des formules sécurisées (crèmes, gels) en périlésionnel uniquement.

Elles ne doivent jamais être appliquées pures ni sur plaie ouverte, en raison du risque d’irritation, de brûlure chimique ou d’ allergie cutanée.


Autres produits naturels : usage précautionneux


Aloe vera : reconnu pour ses effets hydratants, anti-inflammatoires et apaisants, utilisé en gel autour des plaies ou en soin préventif.

Propolis : aux propriétés antiseptiques, parfois intégrée à des crèmes de support.

Argile verte ou blanche : parfois utilisée en cataplasme, mais fortement controversée sur plaies ouvertes (risque de dessèchement, infection).


Précautions d’usage


  • Ne jamais appliquer une substance naturelle directement sur une plaie ouverte sans validation médicale 

  • Vérifier l’absence d’interactions avec les soins en cours 

  • Privilégier des produits testés cliniquement et conçus pour un usage médical 

  • Toujours intégrer ces approches dans un protocole global, sous supervision infirmière ou médicale 

Les cas particuliers 

Certaines situations cliniques rendent la prise en charge des escarres particulièrement délicate. C’est le cas des localisations spécifiques comme les escarres sacrées, fessières ou talonnières, plus exposées aux complications (macération, friction, nécrose sèche). D’autres cas relèvent de circonstances plus complexes : escarres infectées avec délabrement profond nécessitant parfois une chirurgie, lésions en fin de vie où l’objectif devient le confort, ou encore échecs de cicatrisation malgré des soins optimaux, souvent liés à des pathologies chroniques sous-jacentes (diabète, vascularite, dénutrition). 

Douleurs liées aux soins des plaies d'escarres ou d'ulcères

Pourquoi soigner une plaie d’escarre ou d’ulcère est-il douloureux ?


La douleur liée à l’escarre peut provenir de l’escarre en lui-même ou peut survenir lors des soins, on parle alors de douleur iatrogène. Ces soins sont douloureux, lors du renouvellement du pansement :


Le nettoyage de la plaie : les professionnels procèdent à un nettoyage de la plaie, qui même s’il est conduit dans les règles de l’art avec du sérum physiologique est douloureux. La prise d’antalgique avant les soins est par conséquent recommandée ou bien l’application d’un anesthésique local avant le soin.


Les pansements en eux-mêmes occasionnent des douleurs:

  • Les pansements qui collent à la peau occasionnent des douleurs lors de leur arrachage .
  • La  fréquence du renouvellement du pansement doit être optimisée pour que les douleurs liées à la réfection du pansement ne se renouvellent pas trop souvent.
  • Les changements de position pendant les soins induisent également des douleurs.


Les conséquences de la douleur sur le soin et la relation soignant/soigné


Malheureusement, ces douleurs ressenties détruisent la relation de confiance entre le soignant et le soigné. Les patients anticipent la douleur à venir et des études ont prouvé que cela leur faisait ressentir la douleur de manière plus intense. Ils craignent donc de plus en plus la venue des soignants pour la réalisation de ce soin de plaies. Ce soin est également redouté des soignants, et ce pour plusieurs raisons. Les soignants ont généralement choisi leur métier dans le but d’améliorer l’état de la personne grâce à leurs soins. Les infirmières ont inscrit la lutte contre la douleur dans l’ADN de leur profession. Les aides-soignantes, souvent très engagées sur le terrain des mesures exécutées pour lutter contre les facteurs d’aggravation des plaies chroniques sont aussi directement concernées, lors des changements de position, lors de la réalisation des soins de nursing. « Risquer de faire mal » portent les soignants à modifier leurs comportements par crainte de faire mal. Au-delà de la culpabilité ressentie qui ne peut pas être niée, les soignants peuvent également adopter des stratégies d’évitement qui au final, desservent la guérison. De plus, la présence d’une plaie chronique telle que l’escarre est un marqueur d’échec pour les soignants en institution, tout comme à domicile. Elle représente l’échec d’un ensemble de mesures préventives visant à lutter contre tous les facteurs favorisant de l’escarre. Même avec les meilleurs soins, la guérison d’une plaie chronique reste lente. La durée des soins s’étale en effet sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Quel est le traitement de base d’une escarre ?

Le traitement repose sur le soulagement des pressions, le soin local de la plaie (nettoyage, détersion, pansement adapté) et la correction des facteurs aggravants (mobilité, nutrition, humidité).

Comment choisir le bon pansement pour une escarre ?

Le choix dépend du stade de l’escarre, de l’exsudat, de la présence de fibrine ou d’infection : film ou hydrocolloïde pour les stades précoces, mousse ou pansement antimicrobien pour les stades avancés.

Quand faut-il faire une détersion ?

La détersion est nécessaire en présence de fibrine, de nécrose ou de tissus dévitalisés afin de favoriser la cicatrisation ; elle peut être mécanique, autolytique, enzymatique ou chirurgicale.

Une escarre peut-elle guérir sans traitement ?

Non. Sans soins appropriés, une escarre s’aggrave rapidement, peut s’infecter en profondeur et compromettre gravement la santé du patient. La prise en charge doit être précoce et adaptée.

Rémi Shrivastava

Rémi SHRIVASTAVA

Rémi Shrivastava, docteur en neurosciences spécialisé dans les migraines et les douleurs trigéminales, est membre du centre de recherche INSERM Neuro-Dol, leader européen dans l’étude des douleurs chroniques. Conférencier à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand, il allie expertise scientifique et innovation grâce à une riche expérience en recherche sur les actifs naturels et leur impact sur diverses pathologies.